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Grotte Chauvet-Pont d’Arc : l’histoire reconstituée des passages de l’Homme et de l’ours


​Les chercheurs du CEA, participant à un vaste programme international de datation (plus de 350 échantillons analysés), ont pu reconstituer, pour la première fois, l’histoire complète de la grotte Chauvet-Pont d’Arc (Ardèche, France). Majoritairement réalisées en France, les datations radiocarbone montrent que l’Homme fréquenta la cavité par deux fois - il y a 37 000 ans, puis sur une seconde période, il y a 31 000 ans. Ces datations démontrent aussi que l’art pariétal y a été réalisé il y a plus de 28  000 ans. Ces résultats sont publiés sur le site de la revue américaine Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) le 11 avril 2016.

Publié le 11 avril 2016

Plus de 350 datations ont été obtenues, à partir de différentes méthodes d’analyses : carbone 14, déséquilibre dans la famille de l’uranium U/Th, thermoluminescence ou encore datation cosmogénique par le 36Cl… Chacune de ces approches permet d’étudier des échantillons de natures différentes, et de déterminer leur âge sur plusieurs périodes, de façon à placer dans une même échelle de temps l’activité des hommes, des ours et l’évolution géomorphologique et le paléo-environnement de la cavité . 

La modélisation chronologique proposée intègre ce jeu unique de datations et utilise les données archéologiques et paléoenvironnementales pour restituer, pour la première fois, l’histoire complète de la grotte Chauvet-Pont d’Arc. Elle montre que par deux fois l’homme fréquenta la cavité, il y a 37 000 ans (pendant 3 500 ans), puis il y a 31 000 ans (pendant 3 000 ans). L’ours y trouva également refuge, jusqu’à il y a 33 000 ans. Ces découvertes soulèvent la question de l’impact d’événements géologiques tels des éboulements de parois à l’entrée de la grotte potentiellement survenus il y a 33 000 ans, sur la présence humaine et animale. Surtout, elle fournit l’argument décisif montrant que l’art pariétal y a été réalisé il y a plus de 28 000 ans, et ouvre la voie à une exploration extensive de cet art si remarquable.


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Ainsi, avec le soutien du Ministère de la culture et de la communication et des organismes de recherche français, et le financement d’un Programme national de recherche sur la connaissance et la conservation des matériaux du Patrimoine culturel (PNRCC-MCC), l’équipe scientifique de la grotte Chauvet-Pont d’Arc vient d’établir la toute première modélisation chronologique des périodes de fréquentations humaines et animales de la grotte exprimées en âges calendaires. Ces résultats, encore inédits et très attendus de la communauté archéologique de l’art pariétal et des datations "absolues", repose de manière inhabituelle dans ce domaine sur une quantité exceptionnelle de nouvelles datations dans un tel haut-lieu patrimonial. 

  • Une large majorité des datations sur charbons a été réalisée au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE/IPSL, CEA, CNRS, UVSQ).​ ​
  • Le Laboratore de mesure du Carbone 14 a également participé à ces études (LMC-14/CEA, CNRS, IRD, IRSN, Ministère de la culture et de la communication)​.

​​Photo du panneau des rennes de la grotte Chauvet-Pont d’arc, daté au carbone 14.

Photo du panneau des rennes de la grotte Chauvet-Pont d’arc, daté au carbone 14. © Jean-Michel Geneste, Ministère de la culture


​À propos de la Grotte Chauvet-Pont d’Arc et des recherches menées

​​​​Récemment classée au patrimoine mondial par l’Unesco et connue du grand public, la grotte Chauvet-Pont d’Arc est étudiée depuis une vingtaine d’années par une équipe pluridisciplinaire et la question de l’ancienneté des représentations pariétales est discutée. Afin de replacer ce site dans le temps, un large programme pluridisciplinaire de datation a été entrepris pour préciser l’évolution anthropologique de la grotte. Plusieurs programmes internationaux d'intercomparaison - consistant à distribuer des fragments d’un même charbon dans différents laboratoires de datation 14C - ont été menés, auxquels plus d’une dizaine de laboratoires dans le monde a participé (Europe, Etats-Unis, Nouvelle Zélande).


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