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Le climat

Prévoir le climat : la modélisation


Prévoir le temps qu’il fera est une chose... Définir le climat et son évolution en est une autre. On recourt pour cela à des modèles.

Publié le 16 décembre 2015

Prévisions au long cours

La question des météorologues est de savoir quel temps il fera à un endroit et à un instant donnés. Compte tenu du caractère chaotique de l’atmosphère (les équations qui rendent compte de son fonctionnement sont loin d’être linéaires, une variation faible des conditions initiales peut modifier considérablement l’évolution à venir), on ne peut pas déterminer le temps qu’il fera de façon fiable au-delà de quelques jours. Dans ces conditions, il n’est pas nécessaire de s’intéresser aux phénomènes à évolution lente pour les prévisions météorologiques : le plus long terme visé actuellement concerne la prévision saisonnière.

Le climat peut être défini comme la distribution des conditions météorologiques possibles à une époque éventuellement très éloignée et dans une région donnée. La question n’est plus de savoir quel temps il fera mais quel temps il pourra faire, avec quelle probabilité et quelles évolutions possibles. Les lois qui régissent le fonctionnement de la machine climatique sont les mêmes, mais on ne peut plus ignorer les composantes du système à temps d’ajustement long. C’est la première grande différence entre les modèles météorologiques et les modèles de climat.


Une variation faible des conditions atmosphériques initiales peut modifier l’évolution à venir.

La puissance limitée des ordinateurs est la cause d’une deuxième différence : les modèles météorologiques, qui ne considèrent qu’un nombre restreint de phénomènes sur un intervalle de temps assez court, peuvent travailler sur un grand nombre de points d’espace avec des pas de temps courts.

À l’inverse, les modèles de climat doivent inclure tous les phénomènes et calculer sur des périodes longues ; ainsi, même avec les configurations informatiques les plus puissantes (mises à disposition des chercheurs par le CCRT au centre CEA / DAM Ile-de-France), ils sont contraints de calculer avec des pas de temps allant de 15 à 30 minutes et des résolutions spatiales dégradées (de 10 à 30 km horizontalement et de quelques mètres à quelques centaines de mètres verticalement) par rapport aux modèles météorologiques.

modèles météorologiques et les modèles de climat
Il existe de grandes différences entre les modèles météorologiques et les modèles de climat.
© CEA/P. Bazoge

 
Pour en savoir plus


La question n’est plus de savoir quel temps il fera, mais quel temps il pourra faire et avec quelle probabilité
La question n’est plus de savoir quel temps il fera, mais quel temps il pourra faire et avec quelle probabilité. © PhotoDisc

De façon plus conceptuelle, le mode de fonctionnement des modèles diffère également : le modèle météorologique part des observations et va calculer l’évolution à court terme de la situation météorologique par rapport à ces observations. Le caractère chaotique du climat fait qu’au-delà d’un certain nombre de pas de temps, le modèle perd la mémoire des conditions initiales. Il ne peut pas décrire le monde réel au jour le jour, mais une représentation statistiquement représentative du monde réel quand il est soumis aux conditions imposées au modèle (ensoleillement, composition atmosphérique…). C’est le mode de fonctionnement des modèles climatologiques.


Questions de hiérarchie

Pour le climatologue, les modèles ont typiquement deux classes d’utilisations bien différenciées, avec des degrés de complexité variés, qui amènent à construire toute une hiérarchie de modèles :

  • Ils servent d’abord à tester les hypothèses sur les mécanismes en jeu dans des phénomènes climatiques tels que les variations brusques découvertes grâce aux forages dans la calotte glaciaire du Groenland et aux prélèvements de sédiments marins dans l’Atlantique Nord. On voudra donc simuler les processus dynamiques de variation du climat et les effets de seuil.
    On comprend aisément qu’un modèle complexe à temps de calcul très long ne pourra pas servir pour ce type d’étude. Il faudra faire appel à des modèles simplifiés, mais adaptés à la détermination de l’impact de processus particuliers sur le climat.

  • Les modèles tridimensionnels de circulation générale servent pour des simulations de longue durée destinées soit à tester leur capacité à reproduire un état du climat très différent de l’actuel, soit à prévoir ce que pourra être le climat dans un environnement perturbé.