Vous êtes ici : Accueil > Actualités > Cancers : vers un diagnostic simple et rapide

Résultat scientifique | Cancer | Biomarqueurs

Cancers : vers un diagnostic simple et rapide


​Les petits ARN, qui circulent dans tous les fluides biologiques, pourraient servir de biomarqueurs facilement accessibles pour détecter des cancers. Des chercheurs du CEA-IRTSV en ont découvert un qui permettrait le dépistage du cancer du sein.

Publié le 25 mars 2015

L'ARN est connu pour participer à l'expression des gènes en protéines. Il existe de petites séquences, dénommées micro-ARNs, qui ont la capacité de réguler la fonction des gènes en bloquant leur expression. Certains micro-ARNs sont spécifiques de gènes actifs dans le développement des tumeurs (oncogènes), et d'autres, a contrario, régulent des gènes liés à la protection anti-tumorale (gènes suppresseurs de tumeurs). Faire les correspondances n'est pas une mince affaire. Il existe en effet plus d'un millier de micro-ARN, chacun régulant non pas un, mais plusieurs gènes.

Grâce à un algorithme statistique, une équipe du CEA-IRTSV a sondé une vaste banque de données prédictive et trouvé un groupe de 3 micro-ARNs1 ciblant des gènes communs, tous liés à la mobilité des cellules et l'organisation de leur squelette. Les chercheurs l'ont vérifié dans des cellules de cornée et ont démontré comment ils affectent la mobilité des cellules. La présence de l'un d'eux accroît l'invasion cellulaire, le reflet d'un caractère oncogénique, tandis que la présence des deux autres affaiblit l'agressivité des cellules, ce qui est plutôt caractéristique des suppresseurs de tumeurs. « Bien que ciblant des gènes communs, la surexpression de ces micro-ARNs a un impact différent sur le devenir cellulaire », souligne Xavier Gidrol, biologiste au CEA-IRTSV.

Les chercheurs se sont ensuite particulièrement penchés sur l'un des deux micro-ARNs suppresseurs de tumeurs, miR-940, très peu décrit dans la littérature scientifique. Plusieurs jeux de données concernant des malades atteints de cancers ont montré que son expression est significativement diminuée chez les patientes souffrant d'une tumeur mammaire. « miR-940 est donc un biomarqueur potentiel pour le cancer du sein, affirme Xavier Gidrol. Ceci pourra se faire simplement et rapidement, avec une analyse QPCR2 d'un prélèvement de sang ou d'urine. »

 
Des cellules de cornée ont été enrichies en miR-612, miR-661, miR-940 ou avec un miARN control (Allstar), puis immunomarquées par un anticorps  spécifique de la phosphomyosine II, un moteur moléculaire et cellulaire. Plus il y a de phosphomyosine II, plus la couleur devient rouge, puis jaune. Neuf à douze images (n) ont été prises, alignées et projetées dans une seule image. Barre d’échelle : 5 µm.

  1. Il s'agit de miR-661, miR-612 et miR-940.
  2. Quantitative polymerase chain reaction pour amplification en chaîne par polymérase en temps réel. Il s'agit d'une technique classique de biologie moléculaire qui permet de dupliquer en grand nombre une séquence d'ADN ou d'ARN connue.

Haut de page