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Biomarqueurs du cancer : trier le bon grain de l’ivraie


​Les moyens diagnostics du cancer de la vessie s’avèrent insuffisants. Des chercheurs du BIG proposent une méthodologie afin de déterminer des biomarqueurs urinaires efficaces.

Publié le 23 novembre 2017
En France, le cancer de la vessie se situe à la 4e place des cancers les plus fréquents chez l’homme, après ceux de la prostate, du poumon et du colon-rectum . Chez la femme, il se situe au 12e rang, et son incidence ne cesse de s’accroître. Après ablation chirurgicale de la tumeur primaire, une part importante des cancers récidive dans les cinq ans. Les patients doivent donc être suivis de manière systématique pendant plusieurs années. Les outils pour le diagnostic et la surveillance du cancer de la vessie incluent la cytologie, qui pâtit d’une faible sensibilité, et la cystoscopie, qui est à la fois invasive et coûteuse. 

Le projet Européen DECanBio a établi une liste de biomarqueurs urinaires potentiels du cancer de la vessie grâce à des cribles protéomique et transcriptomique. « La liste est longue, avec des centaines de candidats, explique Christophe Masselon, chercheur au BIG. Et, en raison de la faible puissance des tests statistiques utilisés lors de ces études préliminaires dites ‘à haut débit’, une proportion non négligeable de ces candidats biomarqueurs est constituée de fausses découvertes. »  L’évaluation systématique de ces candidats constitue l’étape limitante du développement des biomarqueurs. Elle se fait via des méthodes de protéomique  utilisant la spectrométrie de masse ciblée (SRM : Selected Reaction Monitoring), une technique  très sensible et spécifique, mais dont les résultats doivent être évalués avec précaution. En collaboration avec le CNIO de Madrid, l’Hôpital Mondor de Créteil, l’Institut Curie, et le CRP Santé du Luxembourg, une équipe du BIG a mis au point une approche efficace et robuste pour traiter les données SRM à large échelle. Celle-ci a permis de réduire drastiquement la liste des biomarqueurs potentiels du cancer de la vessie. « Nous avons pour cela bénéficié des données d’une cohorte de patients suspectés de développer un cancer de la vessie, précise le biologiste. Ceci est particulièrement précieux car nombre d’entre eux, qui se sont avérés non porteurs d’un cancer, avaient des pathologies confondantes. Cela a permis d’affiner nos résultats et de trier le bon grain de l’ivraie. » Ainsi, six protéines ont été reconnues comme biomarqueurs potentiels de diagnostic pour un cancer incident (1er cancer), et dix l’ont été pour le diagnostic de la récidive. En ce qui concerne le pronostic du risque de progression, 50 protéines seraient éligibles pour le cancer incident et dix-neuf pour les récidives.
Cette méthodologie a fait l’objet du dépôt d’un brevet avec l’industriel Polyquant. Ce dernier est actuellement à la recherche de partenaires industriels pour tester plus avant ces biomarqueurs d’avenir. 


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