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Le cancer du sein sans boule de cristal


Une étude impliquant l‘institut BIG a permis d’identifier un potentiel biomarqueur dans le cancer du sein métastatique et hormono-résistant qui permettrait de prédire l’évolution de la maladie.

Publié le 20 juillet 2017

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme : une française sur huit sera concernée au cours de sa vie. Lorsque les cellules cancéreuses se disséminent au-delà de leur tissu d’origine, on parle de cancer métastatique. La présence de métastases en dehors du sein est la principale cause de décès chez les personnes atteintes de ce cancer avec une durée de vie allant de quelques mois à quelques années, la survie médiane n’étant que de 24 à 30 mois après le diagnostic.

Pour améliorer le pronostic et donc le traitement, un biomarqueur spécifique à l’évolution métastatique est nécessaire. C’est sur ce sujet que se sont penchés des chercheurs de BIG (CEA-Inserm-UJF) et leurs partenaires de l’essai clinique « SEMTOF », piloté par le centre Léon Bérard. Ils ont ainsi mis en lumière le rôle du biomarqueur VE-cadhérine dans le cancer du sein métastatique et hormono-résistant.

 La VE-cadhérine est une protéine transmembranaire spécifique des cellules endothéliales, celles qui tapissent l’intérieur des vaisseaux sanguins. Lorsqu’une tumeur se développe ou s’installe dans un nouvel emplacement, elle créé des vaisseaux sanguins qui vont l’alimenter, c’est l’angiogenèse. Cependant, les petits vaisseaux nouvellement créés sont très irréguliers et les cellules endothéliales qui les composent peu cohésives entre elles, facilitant la dissémination des cellules tumorales dans la circulation sanguine. La VE-cadhérine soluble étant un biomarqueur des cellules endothéliales elle est aussi, par extension, impliquée dans le processus de métastases.

En la mesurant dans le sang des patientes, les chercheurs ont montré que la détection d’une grande quantité de cette protéine indiquait une forte angiogenèse liée à une croissance tumorale et par extension un mauvais pronostic de survie. Au contraire, un taux faible de VE-cadhérine après traitement confirmait un affaiblissement tumoral et donc un bon pronostic vital.
L’amélioration du pronostic serait une grande avancée pour les thérapies anti-angiogéniques car elle permettrait une prise en charge thérapeutique personnalisée en fonction de la gravité du cancer et de sa réceptivité aux traitements. L’efficacité de la VE-cadhérine soluble comme biomarqueur est déjà à l’étude sur 500 patientes d’une cohorte.

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