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Résultat scientifique | Physiologie végétale

Les super-antioxydants du romarin


​Les chercheurs du Biam et leurs partenaires ont élucidé les mécanismes d’action de composés antioxydants du romarin.

Publié le 2 octobre 2017

​Des scientifiques du Biam (CEA), en collaboration avec la société Naturex [1]et l'Institut Frédéric-Joliot, ont étudié le mode de fonctionnement de l’acide carnosique et de son principal dérivé d’oxydation, le carnosol, antioxydants connus qui peuvent représenter jusqu’à 10 % du poids sec des feuilles de romarin.

Ces deux molécules sont des terpènes polyphénoliques spécifiques de la famille des Lamiacées (romarin, sauge, thym, basilic, …) dont les propriétés antioxydantes ont été essentiellement identifiées par des études in vitro. L’acide carnosique est largement utilisé industriellement sous forme d’extraits naturels de romarin comme substitutifs des antioxydants de synthèse dans le secteur de l’agroalimentaire, de la médecine, de la santé et de la cosmétique. Cependant, les connaissances sur le mécanisme d’action de l’acide carnosique et sur son rôle in planta sont très limitées.

Ces nouvelles études in vitro et in vivo ont montré que l’acide carnosique et le carnosol protègent les lipides, en solution ou dans les membranes biologiques, contre l’oxydation par les espèces réactives de l’oxygène en utilisant des mécanismes différents. L’acide carnosique agit comme piégeur chimique des espèces toxiques de l’oxygène comme  l’oxygène singulet et le radical hydroxyle. Au cours de ce processus, il est converti en divers dérivés oxydés dont le carnosol. Celui-ci, au contraire, est très résistant à l’oxydation, est incapable de pièger les espèces toxiques de l’oxygène et agit directement au niveau des lipides en bloquant les réactions en chaîne de la peroxydation lipidique. 

La comparaison de différentes variétés de romarin a montré une bonne corrélation entre leur concentration en acide carnosique et carnosol et la résistance de ces plantes au stress oxydant, et a également permis de montrer la présence de nombreux dérivés oxydés de l’acide carnosique dans leurs feuilles. L’acide carnosqiue et ses dérivés d’oxydation déclinent ainsi un mécanisme antioxydant ‘en cascade’ original et particulièrement performant qui permet au romarin de faire face aux conditions défavorables et stressantes de son habitat naturel méditerranéen. 

L’exploitation de ces connaissances permettra d’optimiser la préparation d’extraits de romarin plus performants pour des applications en santé et cosmétique. 



               Acide carnosique                                                       Carnosol 

[1] leader mondial des extraits de romarin

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