Vous êtes ici : Accueil > Actualités > Les vertus des serpents pour soigner les reins

Résultat scientifique | Pharmacologie

Les vertus des serpents pour soigner les reins


Des chercheurs de l’Institut Frédéric-Joliot du CEA ont caractérisé une toxine du mamba vert, efficace pour traiter certaines maladies rénales.

Publié le 26 juin 2017

Les venins d'animaux tels que les araignées, scorpions ou serpents sont constitués de plusieurs centaines de toxines qui possèdent toutes des fonctions biologiques particulières. Une équipe de l'Institut des sciences du vivant Frédéric-Joliot étudie depuis plusieurs années les vertus des venins de serpent, qui peuvent intéresser la recherche médicale. Par exemple, les chercheurs ont étudié en 2016 les propriétés anti-douleur d'une toxine secrétée par le mamba noir.

Aujourd'hui, ils explorent les toxines du venin du mamba vert, et notamment la mambaquarétine. Cette toxine a la particularité de bloquer le fonctionnement une cible thérapeutique validée chez l'homme pour lutter contre la polykystose rénale. Cette maladie génétique touche plus de 12 millions de personnes dans le monde. Elle se caractérise par l'apparition progressive de kystes qui, en grossissant, détruisent les reins et conduisent à une insuffisance rénale. La mambaquarétine agit sur le récepteur à la vasopressine de type 2 (V2R), permettant d'inhiber la synthèse de l'AMP cyclique. Cette molécule est un messager secondaire intra cellulaire très important qui, dans les conditions pathologiques de la polykystose, devient trop prolifératif.

« Nous avons caractérisé la mambaquarétine, explique Nicolas Gilles, biologiste à l'Institut Frédéric-Joliot. Elle est composée de 57 acides aminés et structurée par trois ponts disulfure. Par des tests de liaison et des expériences de fonction, nous avons pu déterminer que cette toxine est l'antagoniste du V2R le plus sélectif jamais identifié. » Injecté chez la souris, la mambaquarétine augmente considérablement leur diurèse, démontrant, in vivo, son action antagoniste du V2R, Sur un modèle murin de polykystose, un traitement de 100 jours a permis de réduire le nombre de kystes ainsi que leur taille d'environ 30% (comparé au groupe contrôle). De plus, aucun effet secondaire n'a été observé au cours du traitement.

Haut de page