Vous êtes ici : Accueil > Actualités > Les cellules dormeuses doivent se réveiller

Résultat scientifique | Cancer | Santé & sciences du vivant

Les cellules dormeuses doivent se réveiller


​Dans la prostate, certaines cellules cancéreuses sont résistantes aux traitements chimiothérapiques classiques car elles semblent « s’endormir » au moment du traitement. Une équipe du CEA-BIG propose une stratégie pour les éliminer.

Publié le 17 mars 2017

​L'objectif des traitements anticancéreux est de supprimer spécifiquement les tumeurs sans nuire aux cellules saines. La chimiothérapie cible une spécificité des cellules cancéreuses, leur prolifération rapide. Mais certaines cellules cancéreuses de la prostate résistent au traitement, entraînant des récidives. « Contrairement aux autres cellules cancéreuses prostatiques, qui prolifèrent très vite et meurent en réponse à la chimiothérapie, celles-ci arrêtent leur croissance et se comportent comme des cellules normales différenciées, explique Maxim Balakirev, chercheur CEA-BIG. De ce fait, ces  cellules cancéreuses singulières ne sont pas ciblées par le traitement. Elles résistent et entrent en « dormance ». Lorsque le traitement s'arrête, elles se « réveillent » et recommencent à proliférer. »

Comment surpasser cette résistance et empêcher les cellules cancéreuses prostatiques de faire leur sieste ? « Des doses supérieures de chimiothérapie permettraient d'en venir à bout, répond le biologiste. Toutefois, cette solution est à éviter pour des raisons de toxicité. » Alors, comment faire ? Les chercheurs montrent qu'une concentration sous-optimale du médicament réprime une voie moléculaire, dénommée NFkB, et active un programme de différenciation menant à l'arrêt de la croissance cellulaire et à cette dormance réversible. Ce programme peut être court-circuité en ciblant les récepteurs à androgène (AR). « Nous proposons une stratégie thérapeutique combinée,  qui consisterait à adjoindre au traitement antiprolifératif une molécule dirigée contre les récepteurs AR pour éliminer l'ensemble des cellules, y compris celles qui résistaient », conclut Maxim Balakirev.

Haut de page