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Résultat scientifique | Galaxies

De vastes réservoirs de gaz turbulent autour des galaxies


​Grâce à l'interféromètre européen Alma (Chili), une équipe internationale impliquant l'Irfu a détecté, pour la première fois, la molécule ionisée CH+ dans des galaxies distantes. Ses observations révèlent l'existence insoupçonnée de vastes réservoirs turbulents de gaz autour de ces jeunes galaxies. Celle-ci explique l'intensité et la persistance de la formation stellaire des galaxies dites à « flambées d'étoiles ». 

Publié le 4 septembre 2017
​La plupart des galaxies observables aujourd'hui s'est formée lorsque l'Univers avait un à deux milliards d'années. Ce processus est en principe régi par l'afflux de matière primordiale dans les galaxies et l'éjection de matière, via les explosions d'étoiles massives (supernovae), hors des galaxies.

Les chercheurs ont observé avec Alma (Atacama Large Millimeter/submillimeter Array) des émissions intenses de CH+ dans six galaxies distantes de l'Univers jeune. Ils estiment que les réserves de CH+ s'étendent sur des volumes plus grands que les galaxies elles-mêmes et peuvent renfermer plusieurs fois la masse de gaz de celles-ci. Très réactive et donc instable, la molécule CH+ est un traceur d'énergie à l'échelle galactique. Les vents puissants produits par les explosions d'étoiles transportent de grandes quantités d'énergie qui engendrent des mouvements turbulents au sein de vastes réservoirs gazeux, situés en périphérie des galaxies.

D'après Frédéric Bournaud, chercheur à l'Irfu, « cette découverte remet en cause un point théorique fondamental, selon lequel la matière éjectée au cours des supernovae est  perdue pour la galaxie d'origine. Au contraire, ces vents alimentent en partie des réservoirs proches et y apportent de la turbulence, ce qui favorise en retour la formation de nouvelles générations d'étoiles. »

Ce scénario a l'avantage d'expliquer pourquoi les jeunes galaxies à flambées d'étoiles ont un taux de formation d'étoiles parfois plus de cent fois plus élevé que les galaxies actuelles et continuent de former des étoiles après plusieurs centaines de millions d'années.

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