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D’où viennent les fleurs ? L’« abominable mystère de Darwin » s’éclaircit


​Le mystère de l'origine des plantes à fleurs est en partie levé. Une équipe du CEA-BIG et leurs partenaires nous éclairent sur une question ayant beaucoup intrigué Darwin : l'apparition d'une structure aussi complexe que la fleur au cours de l'évolution.

Publié le 24 février 2017

La flore terrestre est aujourd'hui dominée par les plantes à fleurs. Elles ont été directement précédées par un groupe appelé les gymnospermes, dont le mode de reproduction est plus rudimentaire et qui compte les conifères comme représentants actuels. Darwin s'est longtemps interrogé sur l'origine et la rapide diversification des plantes à fleurs, les qualifiant d'« abominable mystère ». Par rapport aux gymnospermes qui possèdent des cônes males et femelles assez rudimentaires (comme la pomme de pin), les plantes à fleurs présentent plusieurs innovations : la fleur rassemble les organes mâles (étamines) et femelles (pistil), entourés par des pétales et des sépales, et les ovules, au lieu d'être nus, sont protégés au sein du pistil. 

Comment la nature a-t-elle pu inventer la fleur, une structure aussi différente des cônes ? Une équipe du CEA-BIG, en collaboration avec le CNRS et les Jardins de Kew, au Royaume-Uni, vient d'apporter une partie de la réponse. Pour cela, les chercheurs ont étudié une plante gymnosperme assez originale appelée Welwitschia mirabilis. Cette plante, qui peut vivre plus d'un millénaire, pousse dans les conditions extrêmes des déserts de Namibie et d'Angola et, comme les autres gymnospermes, possède des cônes mâles et femelles séparés. Chose exceptionnelle, ses cônes mâles possèdent quelques ovules stériles et du nectar ce qui révèle une tentative échouée d'inventer la fleur bisexuelle.  Or, chez cette plante (ainsi que chez certains conifères), les chercheurs ont trouvé des gènes similaires à ceux responsables de la formation des fleurs, et organisés selon la même hiérarchie (l'activation d'un gène déclenchant celle du suivant, et ainsi de suite) ! 

Le fait de trouver une cascade de gènes similaire chez les plantes à fleurs et leurs cousins gymnospermes indique qu'il s'agit là d'un héritage de leur ancêtre commun. Ce mécanisme n'a pas eu à être inventé au moment de l'origine de la fleur : il a simplement été hérité et réutilisé par la plante, un processus souvent à l'œuvre dans l'évolution. L'étude de la biodiversité actuelle des plantes nous permet donc de remonter dans le passé et de dresser peu à peu le portrait génétique de l'ancêtre commun d'une grande partie des plantes actuelles. L'équipe continue à étudier d'autres traits pour mieux comprendre comment a émergé la première fleur.

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