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Résultat scientifique | Environnement

L’exode rural chinois a réduit la pollution aux particules fines


​L'exode rural massif en cours en Chine s'accompagne d'une baisse modérée des émissions de particules fines sur l'ensemble du territoire, à l'exception des mégapoles comme Pékin ou Shangaï. Telle est la surprenante conclusion d'une étude internationale à laquelle a participé le LSCE.
Publié le 20 juillet 2017
​La Chine connaît une envolée de l'urbanisation et un exode rural massif induits par la décollectivisation de l'agriculture et l'industrialisation du pays. Cette tendance s'est accélérée ces dernières décennies et devrait se poursuivre. D'ici 2020, la population urbaine de la Chine pourrait ainsi compter 800 millions de personnes, soit cent millions de plus qu'aujourd'hui.

Le secteur résidentiel et les transports en zone urbaine y sont responsables d'une part significative des émissions de particules fines de diamètre inférieur à 2,5 micromètres (PM2.5). Or l'exode rural a bouleversé tant l'intensité que la distribution géographique de ces émissions. En l'absence de mesures, la teneur en particules fines (PM2.5) était pressentie à la hausse. Or il n'en est rien.

Une collaboration internationale impliquant le LSCE a reconstitué l'historique de la carte des migrations vers les villes, ainsi que les émissions de polluants associées. Elle a étudié l'impact de celles-ci sur la santé des populations urbaines, en l'extrapolant de 1980 à 2030. En dépit de l'augmentation des émissions polluantes urbaines, l'urbanisation de la Chine a eu pour effet de diminuer l'exposition aux PM2.5. Ce paradoxe s'explique en partie par des usages énergétiques différents en ville et à la campagne. En effet, une fois installées en ville, les populations réduisent fortement l'impact de leur consommation, pourtant en augmentation, grâce à des combustions globalement plus propres qu'à la campagne.

Ainsi en 2010, l'exposition moyenne nationale aux PM2.5 a baissé de 3,9 µg/m3 (entre 3,0 et 5,4 ± µg/m3), soit près de 6,5 %, épargnant environ 36.000 décès prématurés (entre 19.000 et 47.000).

Cette évolution favorable de la mortalité résulte de deux composantes. La plupart des migrants fraîchement arrivés vit dans des conditions précaires, marquées par une forte densité de population, puis accède à de meilleures conditions de logement. L'arrivée de nouveaux arrivants induit une surmortalité d'environ 142.000 décès (± 17.000). Heureusement, celle-ci est largement compensée par les effets bénéfiques d'usages énergétiques plus propres, soit environ 148.000 vies épargnées (entre 76.000 et 194.000) et des conditions de vie améliorées des migrants plus « anciens », soit environ 29.000 autres vies épargnées (entre 15.000 et 39.000).

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