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Quels effets du lithium sur le cerveau dans le traitement des troubles bipolaires ?


Le CEA-Joliot et ses partenaires ont analysé la microstructure cérébrale de patients souffrant de troubles bipolaire et apporté un nouvel éclairage sur l’action du lithium.

Publié le 12 avril 2019
Cette étude permet de confirmer que la prise régulière de lithium est associée à une plasticité bénéfique de la matière grise, mais elle est surtout la première à permettre d’en préciser l’origine à l’échelle microscopique grâce à la modélisation numérique. Ces premiers résultats, qui nécessitent d’être reproduits, suggèrent qu’une amélioration de la communication entre neurones dans cette région pourrait étayer l'hypothèse selon laquelle le lithium aurait des effets bénéfiques dans le traitement des troubles bipolaires. Au-delà, ces résultats ouvrent de nouvelles perspectives très intéressantes pour d’autres pathologies neurologiques ou psychiatriques.

Augmentation de la densité des dendrites

Les données d’imagerie par résonance magnétique de diffusion acquises chez 41 participants souffrant de troubles bipolaires suivis au sein du service de psychiatrie de l'hôpital Henri-Mondor AP-HP et du Centre hospitalier universitaire de Grenoble, dont l'expertise clinique est appuyée par celle des centres experts des Troubles bipolaires de la fondation FondaMental, ont été comparées aux mêmes données recueillies chez 40 volontaires sains issus des deux centres.

Les résultats de l’étude montrent que les patients traités par lithium ont une densité des dendrites plus importante dans la région frontale en comparaison des patients ne prenant pas de lithium. Les dendrites sont des prolongements des corps cellulaires des neurones recevant l’information transmise par leurs voisins. Le niveau de densité dendritique semble être identique chez les sujets sains et chez les patients traités par lithium alors que le niveau de densité dendritique dans cette région frontale reste inférieur chez les patients non traités par lithium.

Cartographie de la microstructure cérébrale. les couleurs du bleu vers le rouge représentent l'importance de la densité dendritique. © CEA


Illustration d'un neurone à faible et forte densité dendritique. Les dendrites sont des prolongements des corps cellulaires des neurones recevant l'information transmise par ses voisins. Nos données suggèrent que la prise régulière de lithium est associée à une densité dendritique plus importante dans le cortex frontal. © CEA


Le lithium est un traitement utilisé depuis près d’un siècle chez les patients souffrant de troubles bipolaires et reconnu comme le meilleur stabilisateur de l’humeur. Bien que son efficacité ne soit plus à prouver, les mécanismes biologiques de son action thérapeutique sur le cerveau restent encore mal connus, supposés multiples, et semblent notamment agir sur le tissu lui-même en entraînant une préservation, voire une augmentation du volume de la matière grise. Jusqu’à présent, il n’était pas possible de qualifier ou quantifier quels changements s'opéraient à l’échelle microscopique.

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