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Vers une meilleure détection de l'infiltration du glioblastome


Le glioblastome est un cancer du système nerveux central très agressif, principalement à cause de sa capacité à s’infiltrer dans les régions qui l’entourent. Une étude du CEA-Joliot démontre l’intérêt de deux techniques d’imagerie pour la détection précoce de l’infiltration tumorale.

Publié le 6 juin 2019
​Le glioblastome est la tumeur primitive[1] du cerveau la plus fréquente chez l’adulte. Très invasif, il évolue souvent rapidement. Quels que soient les traitements utilisés, la plupart des patients rechute. D’une part, le glioblastome a la capacité de s’infiltrer dans les tissus sains environnants et de ce fait l’ablation chirurgicale totale est généralement impossible. D’autre part, une fraction de cellules malignes résiste aux chimio- et radiothérapies.

Dans ce contexte, la détection précoce de l’infiltration est d’une importance capitale pour une meilleure prise en charge des patients. Non invasives, les imageries médicales ont leur carte à jouer. Notamment la tomographie par émission de positons (TEP) qui, grâce à l’utilisation de radiotraceurs, permet de suivre et de quantifier des marqueurs spécifiques du glioblastome. Et l’IRM de diffusion qui, en sondant le mouvement des molécules d’eau, permet d’évaluer les modifications de la microarchitecture du tissu vivant et ainsi de repérer des proliférations cellulaires anarchiques.

Des chercheurs du CEA-Joliot ont mené une étude préclinique pour évaluer l’intérêt de techniques récentes de TEP et d’IRM de diffusion dans la visualisation de l’activité biologique et l’infiltration du glioblastome. Des cellules de glioblastome humain ont été injectées dans le striatum[2] de rongeurs. Des images ont été réalisées toutes les deux semaines pendant neuf semaines après l’implantation.

Les chercheurs ont d’abord déterminé précisément la sensibilité et la spécificité du [18F]DPA-714, un radiotraceur TEP qu’ils étudient depuis quelques temps. Le [18F]DPA-714 donne des images claires et quantitatives de la protéine TSPO, un marqueur de glioblastome. Très peu présente naturellement dans le système nerveux central d’individus sains, la TSPO est massivement présente dans le glioblastome de nombreux patients. Dans leur étude par TEP, les chercheurs montrent que l’utilisation du radiotraceur [18F]DPA-714 reflète précisément la croissance et l’infiltration de la tumeur.

Leurs images réalisées par IRM de diffusion montrent que cette deuxième technique est également adaptée pour un dépistage précoce de l’infiltration du glioblastome. Surtout, elle constitue une bonne alternative à l’imagerie TEP qui n’est pas réalisable chez tous les patients : certains ne surexpriment pas la TSPO et le radiotraceur n’a donc pour eux aucune utilité ; et/ou le centre médical dans lequel ils sont suivis ne disposent pas nécessairement d’un appareil TEP et des bons radiotraceurs. Ces travaux prometteurs sur l’utilisation conjointe TEP/IRM de diffusion doivent se poursuivre par des études cliniques.


Images TEP réalisées après injection du radiotraceur [18F]DPA-714, une, trois, cinq, sept et neuf semaines après l'implantation de cellules de glioblastomes dans le striatum d'un rongeur. Les traits blancs délimitent la boîte cranienne. Trois zones sont délimitées par des cercles blancs : une zone autour du point d'injection des cellules tumorales (droite), la zone équivalente dans l'autre hémisphère (milieu), et le corps calleux (gauche). Ces images indiquent que la tumeur croît au cours du temps et infiltre l'autre hémisphère cérébral. © Pigeon et al. Oxford University Press


 
[1] Tumeur principale à partir de laquelle peuvent s’échapper des cellules cancéreuses qui vont former des métastases dans d’autres parties du corps
[2] Zone du cerveau impliquée dans le contrôle des mouvements


Equipes du CEA impliquées
​SHFJ, NeuroSpin
Collaborations
​Universités de Caen et de Münster (Allemagne), hôpital Johanniter de Bonn (Allemagne)

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