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Paléoclimatologie : zoom sur une période analogue à celle d’aujourd’hui en Méditerranée occidentale


​En analysant des sédiments marins prélevés à l'est du Détroit de Gibraltar, une collaboration impliquant le LSCE (CEA-CNRS-UVSQ) a étudié la variabilité naturelle du climat d'une transition glaciaire – interglaciaire, il y a environ 800.000 ans. Les écosystèmes de la Méditerranée occidentale apparaissent sensibles aux changements orbitaux et climatiques, ce qui révèle des interconnexions avec les hautes latitudes de l'hémisphère nord. 

Publié le 17 septembre 2020

Comment le climat et les écosystèmes ont-ils répondu dans le passé, sans perturbations anthropiques, à un changement modéré de l'orbite terrestre comme celui qui caractérise l'Holocène, période naturellement chaude (interglaciaire) qui a débuté il y a environ 10 000 ans ? Pour le savoir, les paléoclimatologues ont analysé des carottes de sédiments marins à haute résolution temporelle sur un « analogue » de la période actuelle : l'interglaciaire « MIS 19 » (Marine Isotopic Stage, voir ci-dessous), entre 810.000 ans et 760.000 ans, ainsi que sur la transition glaciaire-interglaciaire qui l'a précédé (transition MIS 20 – MIS 19).

Les carottes extraites en Mer d'Alboran ont conservé l'histoire des écosystèmes et du climat que les chercheurs déchiffrent avec un pas de temps moyen de 450 ans, en recensant pollens, spores et planctons et en mesurant la teneur isotopique en oxygène 18 (18O) des coquilles minérales des foraminifères planctoniques (G. Bulloides).

Les phases froides, comme la fin de l'ère glaciaire MIS 20 qui précède le MIS 19 et plusieurs refroidissements temporaires durant la fin de l'interglaciaire MIS 19 (MIS 19b-a), sont marquées par l'expansion rapide de végétations terrestres de type steppique et semi-désertique et par l'incursion, en Méditerranée occidentale, de planctons caractéristiques des eaux polaires de l'Atlantique Nord.

Avec des teneurs isotopiques plus faibles en 18O témoignant de températures et de niveaux marins plus élevés, la période la plus chaude et humide (MIS 19c) et les « interstades » durant la période MIS 19b-a sont caractérisés, quant à eux, par le développement d'écosystèmes forestiers tempérés, concomitant avec celui de planctons d'eaux chaudes.

Les variations climatiques importantes révélées par ces enregistrements mettent au jour des interconnexions entre la Méditerranée occidentale et l'Atlantique Nord qui permettront d'améliorer la connaissance de l'interglaciaire MIS 19c, désormais considéré, en raison de sa configuration orbitale, comme le meilleur analogue de l'Holocène.

Une chronologie « isotopique » 
La chronologie isotopique est fondée sur l'identification de variations caractéristiques des proportions des isotopes 16O et 18O de l'oxygène trouvées dans les carottages océaniques et glaciaires

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