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Une nouvelle théorie pour la formation des magnétars


​Pour la première fois, une équipe franco-allemande conduite par le CEA-Irfu reproduit par des simulations numériques la genèse des champs magnétiques les plus intenses de l'Univers. Elle montre ainsi comment des étoiles massives en rotation rapide deviennent en fin de vie des magnétars et non pas des étoiles à neutrons classiques.


Publié le 30 mars 2020

Les étoiles à neutrons sont des résidus extraordinairement compacts, produits par l'effondrement du cœur d'étoiles massives lorsque celles-ci ont épuisé leur combustible. Certaines d'entre elles, les magnétars, possèdent des champs magnétiques colossaux, près de mille fois plus intenses que ceux des étoiles à neutrons et émettent des bouffées de rayons X et gamma. Notre galaxie en abrite une trentaine. Pour quelles raisons certaines étoiles deviennent-elles des magnétars et non pas des étoiles à neutrons classiques ?

Des chercheurs sont parvenus à simuler l'évolution du champ magnétique au cours des premières secondes après la formation d'un magnétar, en utilisant des modèles magnéto-hydrodynamiques dérivés de ceux décrivant le magnétisme du Soleil ou de la Terre. Une fois le cœur de fer de l'étoile effondré sur lui-même, celui-ci se refroidit en émettant massivement des neutrinos, ce qui crée des mouvements convectifs capables d'amplifier le champ magnétique (par « effet dynamo »). Si la rotation de l'étoile sur elle-même est assez rapide pour modifier l'équilibre des forces qui gouverne l'intensité du champ magnétique, celle-ci atteint des niveaux spectaculaires qui sont la signature des magnétars. Une vitesse de rotation élevée apparaît donc comme un ingrédient essentiel dans la formation d'un magnétar.

À la différence des théories alternatives, cette nouvelle approche offre un éclairage inédit sur les explosions d'étoiles massives mettant en jeu des énergies phénoménales, comme les supernovas « superlumineuses » ou les « hypernovas ». Elle relie en effet naturellement le champ magnétique et la vitesse de rotation extrêmes nécessaires pour expliquer le « moteur » des plus fortes explosions connues à ce jour.

Les calculs ont été réalisés sur le supercalculateur Occigen du Centre informatique national de l'enseignement supérieur (Cines).

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