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Fait marquant | Biologie structurale

Dans l’intimité du virus de la rougeole



​Des chercheurs de notre institut travaillent sur le virus de la rougeole et se posent la question de savoir comment l'ARN viral de ce pathogène, protégé par une capside protéique, est accessible afin d'assurer sa répliquer et sa propagation dans l'hôte.

Publié le 18 avril 2019
Le virus de la rougeole est un pathogène humain extrêmement contagieux qui connait actuellement une recrudescence dans de nombreux pays dont la France. Le génome de l'ARN de ce virus est empaqueté (encapsidé) dans des supra-structures moléculaires hélicoïdales, les nucléocapsides, constituées de milliers de nucléo-protéines qui se lient au génome entier du virus. Pour se propager dans une cellule, ce virus fait appel à une polymérase à ARN virale. Comment cette polymérase accède-t-elle au matériel génétique alors que celui-ci est protégé par une capside ?

C’est à cette tâche que les chercheurs de notre institut se sont attelés. Lors d’une précédente étude [1], ils avaient développé des méthodes expérimentales permettant d’encapsider in vitro une séquence d’ARN donnée. Ils avaient ainsi démontré que l’auto-organisation in vitro des nucléo-protéines du virus de la rougeole en nucléo-capsides était rendue possible par l’addition d’ARN. Ils fournissaient ainsi un outil simple et polyvalent pour étudier l’assemblage des nucléocapsides en montrant qu’il dépendait fortement de la séquence d'ARN.
Dans cette nouvelle étude [2], ils ont été en mesure de déterminer par cryo-microscopie électronique la structure tridimensionnelle à haute résolution (3,3 Å) de ces nucléocapsides. Ces structures révèlent les positions et la nature des interactions fines entre l’ARN et la nucléoprotéine. L’identification des acides aminés qui sont impliqués directement dans l’encapsidation permet de mieux comprendre comment la polymérase à ARN du virus va pouvoir répliquer le matériel génétique du virus.

Ces nouvelles données pourraient à terme permettre de développer de nouvelles stratégies thérapeutiques.


Micrographie obtenue par cryo-microscopie électronique sur des nucléocapsides.
Une moyenne de ces nucléocapsides obtenue par analyse d'image est également représentée en bas à gauche

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