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NeuroSpin et ENIGMA identifient un potentiel biomarqueur du trouble bipolaire


​Les chercheurs en psychiatrie de NeuroSpin et l'unité Inserm U955 (CHU Mondor) ont coordonné, en collaboration avec le consortium ENIGMA (groupe international de chercheurs partageant les données d'imagerie cérébrale), la première méga-analyse de données d'IRM de diffusion comprenant 3033 sujets atteints ou non de troubles bipolaires. Ils ont identifié des anomalies étendues de la microstructure de la substance blanche cérébrale chez les personnes malades. Anomalies qui pourraient représenter un biomarqueur robuste du trouble bipolaire.

Publié le 10 septembre 2019

​Les modèles neuraux actuels du trouble bipolaire font l'hypothèse que les symptômes de cette pathologie sont liés à des anomalies de la connectivité anatomique (c'est-à-dire les connexions entre les aires cérébrales) situées entre les régions préfrontales et limbiques (cerveau émotionnel). La méthode de choix pour étudier ces connexions est l'imagerie par résonance magnétique de diffusion (IRMd). Or, les  études actuelles en IRMd conduisent à des résultats hétérogènes, probablement en raison du nombre limité de patients inclus dans chaque étude, en général, quelques dizaines seulement.

Les chercheurs de NeuroSpin, menés par Pauline Favre, ont, pour la première fois, réuni les données d'IRMd d'une cohorte de 3033 sujets répartis en 1482 patients atteints de troubles bipolaires et 1551 contrôles sains, provenant de 26 études différentes menées dans 12 pays.  
Les résultats indiquent que, contrairement aux modèles actuels du trouble bipolaire, il existe une diminution de la connectivité anatomique dans tout le cerveau, en particulier dans le corps calleux, le plus gros faisceau de fibres reliant les hémisphères gauche et droit, chez les personnes atteintes de ce trouble. Ces anomalies du corps calleux n'étaient jusque-là pas intégrées dans les modèles neuraux du trouble bipolaire. Au vu de la taille importante de l'échantillon étudié (le plus grand à ce jour dans cette population) qui permet d'atteindre une puissance statistique inégalée, ces anomalies cérébrales pourraient représenter un biomarqueur robuste de la maladie. Elles nous éclairent sur la physiopathologie du trouble bipolaire en montrant que les défauts de connectivité affectent l'ensemble du cerveau des patients et non seulement les régions "émotionnelles". Ces anomalies pourraient également expliquer l'existence d'autres symptômes chez les personnes malades.

Illustration des anomalies de la matière blanche observées chez les patients avec trouble bipolaire par rapport aux sujets contrôles sains (l'échelle correspond aux tailles d'effets observés par une méga- et une méta-analyse des données).

Ce projet a été financé par la Fondation pour la Recherche Médicale.

ENIGMA : Enhancing Neuro Imaging Genetics Through Meta Analysis
http://enigma.ini.usc.edu/

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