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Résultat scientifique | ADN

Un nouveau biomarqueur du vieillissement chez l’homme


​Des chercheurs de l'Institut Frédéric-Joliot, en collaboration avec l'Institut François-Jacob et des scientifiques allemands, ont identifié un biomarqueur de la sénescence dans les tissus humains. Une piste pour lutter contre les effets du vieillissement.

Publié le 21 juin 2017

Lors du vieillissement chez les mammifères, la structure tissulaire et les fonctions physiologiques se dégradent. En outre, les cellules ralentissent leur prolifération, elles entrent en sénescence, et sécrètent des facteurs inflammatoires impliqués dans le développement de certaines maladies liées au vieillissement, comme le cancer et le diabète. Aussi, l'élimination des cellules sénescentes induites chez les patients atteints de cancer traités par chimiothérapie atténue des effets secondaires néfastes.

Plusieurs équipes de l'Institut des sciences du vivant Frédéric-Joliot du CEA travaillent afin d'identifier des cellules sénescentes in situ et de caractériser les mécanismes responsables de l'inflammation. Les chercheurs ont irradié des cellules de peau pour causer des dommages à l'ADN et engager un processus de vieillissement. Ils ont identifié une accumulation de l'histone H2A.J dans les cellules sénescentes. Les histones, protéines autour desquelles l'ADN est enroulé comme du fil autour d'une bobine, participent à la régulation de l'expression des gènes. « Nous avons découvert H2A.J, aucune autre équipe ne l'avait observé auparavant. Nous avons ensuite construit un anticorps capable de le détecter spécifiquement, explique Carl Mann, chercheur à l'Institut des sciences du vivant Frédéric-Joliot. Avec cet anticorps, nos collaborateurs allemands de l'université de Saarland ont montré que H2A.J est un bon biomarqueur des cellules de peau sénescentes chez la souris et chez l'homme. » En collaboration avec l'Institut de biologie François-Jacob du CEA, les chercheurs ont effectué une analyse transcriptomique, à savoir une étude sur la façon dont les gènes sont exprimés. « Il s'avère que H2A.J favorise l'expression des gènes d'inflammation en sénescence, ajoute le scientifique. Il est donc possible que son action contribue à l'inflammation chronique liée à l'âge. »

Reste maintenant à déterminer le mécanisme d'action d'H2A.J. Les chercheurs s'attèlent déjà à cette tâche qui permettra peut-être la mise au point d'un médicament pour réduire l'inflammation chronique néfaste impliquée dans les maladies du vieillissement chez l'homme. 

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