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Résultat scientifique | Environnement

La végétation réduit la pollution atmosphérique au mercure


​Une collaboration internationale impliquant le LSCE a établi que les précipitations, pluie ou neige, ne sont pas le seul mécanisme de transfert du mercure atmosphérique vers les sols et les eaux. Ce polluant très volatil est aussi absorbé de manière significative par la végétation. Près de la moitié des émissions de mercure serait en effet piégée annuellement dans les feuilles. 
Publié le 10 avril 2018
​Chaque année, l'industrie relâche entre deux et trois mille tonnes de mercure dans l'atmosphère, où il séjourne environ six mois, assez longtemps pour être dispersé à l'échelle planétaire. Jusqu'à présent, les scientifiques pensaient que le mercure atmosphérique se dépose principalement à la surface terrestre via les précipitations.

Or une nouvelle étude montre que la teneur en mercure atmosphérique évolue suivant les saisons de manière similaire au CO2. Selon les mesures réalisées dans cinq stations de surveillance forestière de l'hémisphère nord, la végétation absorbe en effet davantage de CO2… et de mercure au printemps et en été qu'en automne et en hiver. À l'Île d'Amsterdam, entourée par l'océan sur des milliers de kilomètres, le CO2 et le mercure ne présentent aucune variation saisonnière.

Les chercheurs ont étendu leur investigation à 43 stations de surveillance atmosphériques à travers le monde. L'amplitude des variations saisonnières du mercure est maximale à l'intérieur des terres, loin des côtes. En zone urbaine, les mesures fluctuent au gré des émissions anthropiques locales.

L'amplitude des variations saisonnières du mercure atteint jusque 20% de la quantité connue de mercure dans l'atmosphère (environ 5.000 tonnes), ce qui conduit les scientifiques à estimer à environ 1.000 tonnes la masse de mercure absorbée chaque année par les feuilles. Depuis plusieurs décennies, l'augmentation de la teneur atmosphérique en CO2 a eu un effet fertilisant sur la végétation qui a pu masquer partiellement l'aggravation de la pollution au mercure au fil des ans.

Le mercure de l'air est ainsi séquestré temporairement dans les feuilles puis rejoint les litières d'automne et les sols. Il finit par s'écouler dans les écosystèmes aquatiques, lacs et océans, où il s'accumule jusqu'à des niveaux toxiques dans les poissons.

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