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Découverte d’une protéine qui régule la réponse immune des macrophages


​Des chercheurs de l’Institut de radiobiologie cellulaire et moléculaire (iRCM-CEA/Université Paris-Sud/Université Paris-Diderot/Inserm), en collaboration avec des laboratoires français et européens, ont caractérisé une protéine qui permet de stopper la production d’interféron béta – protéine produite lors d’une réaction inflammatoire –  dans les macrophages. Cette recherche pourrait permettre de réguler l’expression de l’interféron béta uniquement dans les macrophages et d’entrevoir ainsi des traitements très ciblés des cancers par immunothérapie. Ces résultats sont publiés dans la revue Nature Communications, le 23 novembre 2015.

Publié le 24 novembre 2015

​L’interféron béta (Ifnb) est une glycoprotéine qui joue un rôle majeur dans la protection de l’organisme contre les infections virales ou bactériennes et dans le contrôle de la progression tumorale. Cette protéine peut être produite par la plupart des cellules de l’organisme, et en particulier par les macrophages, cellules qui initient une réponse immunitaire adaptée face à une agression tissulaire. L’expression de l’Ifnb est très contrôlée car sa production continue conduit à des effets indésirables et même paradoxaux comme des chocs septiques ou des maladies auto-immunes. Si l’initiation de l’expression de l’Ifnb suite à une agression tissulaire est bien caractérisée, les mécanismes moléculaires qui permettent l’arrêt de cette expression étaient jusqu’alors inconnus. En étudiant quelles étaient les fonctions, dans les macrophages, d’un régulateur de la transcription appelé TRIM33, les chercheurs ont montré que TRIM33 permet d’éteindre l’expression de l’Ifnb dans ces cellules.

La famille de protéines à laquelle appartient TRIM33 joue un rôle majeur dans la réponse immune, en particulier suite à une infection virale. En étudiant les conséquences de l’absence de TRIM33 dans les macrophages, l’équipe de recherche a montré que l’activation  de l’expression du gène codant pour l’Ifnb au début d’une réaction inflammatoire n’était pas dépendante de TRIM33. En revanche, les macrophages n’exprimant pas TRIM33, ne peuvent pas éteindre l’expression de l’Ifnb à la fin de la réponse inflammatoire. De plus, les chercheurs ont montré que cette régulation est restreinte aux macrophages : TRIM33 n’est, par exemple, pas impliquée dans l’extinction de l’expression de l’Ifnb dans les fibroblastes. Ces résultats montrent pour la première fois le rôle primordial de TRIM33 dans la régulation de l’expression de l’Ifnb par les macrophages. Ils ouvrent la voie au développement d’une modulation pharmacologique de l’expression de l’Ifnb dans ces cellules lors d’infections ou de maladies auto-immunes, ainsi que dans les cancers solides.


Rappel historique :

En 1957, Isaacs et Lindenmann ont découvert une glycoprotéine sécrétée par des cellules infectées par des virus et qui « interférait » avec la réplication des virus. Cette protéine fut donc appelée interféron et constitue le membre fondateur d’une famille de protéines qui ont un rôle majeur dans la réponse de l’organisme aux infections virales et bactériennes, dans les maladies auto-immunes et dans le cancer. Parmi les interférons, l’interféron béta (Ifnb) a une place très importante par son implication dans de nombreuses pathologies humaines et par son utilisation thérapeutique chez les patients souffrant de sclérose en plaques.

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