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Les réacteurs du futur

Les SMR


Les SMR ou Small Modular Reactor sont des réacteurs nucléaires de petite puissance, comprise entre 50 et 500 MWe, en comparaison des 900 à 1450 MWe d’un réacteur français actuel. Leur particularité est d’être modulaire : les différentes parties sont en effet conçues pour être fabriquées en série en usine et assemblées ensuite sur site. Répondant à des besoins spécifiques, cette nouvelle gamme de réacteurs complètera l’offre nucléaire de la moyenne et forte puissance et rencontre actuellement un fort engouement mondial. La France et le CEA en particulier travaillent sur les SMR avec l’objectif d’une première mise en service à l’horizon 2030. 

Publié le 6 janvier 2021

Une nouvelle gamme de réacteurs pour des besoins ciblés

Comme tout réacteur nucléaire, les SMR produisent une énergie électrique bas carbone et participent ainsi à la lutte contre le changement climatique. Ils apportent une énergie permanente, pilotable et flexible, en complément des énergies renouvelables intermittentes dans un mix énergétique décarboné.
Par leur faible puissance, les SMR peuvent s’insérer dans des réseaux électriques de plus petite taille et sont particulièrement adaptés aux sites isolés. Leur coût d’investissement est moindre par rapport à une centrale de forte puissance, et leur compétitivité est visée grâce à la fabrication en usine et en série de pièces moins volumineuses. Ils permettraient ainsi à de nouveaux pays d’investir dans le nucléaire pour décarboner leur énergie. Enfin, les SMR pourraient aussi être utilisés en association avec d’autres systèmes pour produire de la chaleur, de l’hydrogène ou encore dessaler de l’eau de mer.

NUWARDTM, le projet de SMR de la filière française

Lancé en septembre 2019, le projet de SMR NUWARDTM regroupe plusieurs partenaires, EDF, TechnicAtome, Naval Group et le CEA. Dédié à l’export, le concept vise à alimenter avec une électricité décarbonée des régions isolées, des réseaux électriques non dimensionnés pour de fortes puissances ou des sites industriels énergivores, par exemple dans les pays émergents. Il permettra en particulier de remplacer des centrales à charbon fortement émettrices de CO2.

D’une puissance de 340 MWe, NUWARDTM se compose de deux réacteurs de technologie REP (réacteur à eau sous pression) à l’architecture compacte et standardisée. Plusieurs innovations sont au cœur du projet français comme une chaudière particulièrement compacte, un circuit primaire entièrement intégré dans la cuve ou des mécanismes de commandes immergés. Des systèmes de sûreté passive (c’est-à-dire sans besoin d’énergie externe) viennent compléter ces dispositifs garantissant les meilleurs standards de sûreté.
La commercialisation est visée pour la prochaine décennie, avec la possibilité à instruire de construire un démonstrateur en France.

Vue, en images de synthèse, du principe du projet de réacteur SMR étudié par le consortium Nuward

​Vue, en images de synthèse, du principe du projet de réacteur SMR étudié par le consortium Nuward © Nuward Consortium


Le CEA contribue au projet NUWARDTM pour la conception du cœur de réacteur, le développement et la validation d’outils de calcul, les analyses de sûreté ou encore la qualification de systèmes et de composants. Il réalise en particulier des études neutroniques sur le cœur du réacteur et des études thermohydrauliques sur les générateurs vapeurs.

De la R&D menée au CEA pour explorer d’autres pistes de SMR

Au-delà du projet NUWARDTM, le CEA a lancé en 2019 un programme de R&D prospective sur des SMR polyvalents, dont la fonction dépasse la seule production d’électricité. Un concept de SMR produisant chaleur et électricité, couplé à un électrolyseur à haute température, est à l’étude. L’association de ces deux briques technologiques développées au CEA permettrait de produire de l’hydrogène décarboné pour alimenter jusqu’à 40 000 véhicules par jour. 

Deux autres axes sont explorés : un SMR produisant de la chaleur pour le chauffage urbain ou pour les besoins industriels et des recherches sur des systèmes de conversion et de stockage d’énergie. Si les perspectives industrielles sont plus lointaines que le projet NUWARDTM, ce travail prospectif vise à définir les conditions technico-économiques pour décarboner la production d’autres vecteurs énergétiques.