En raison de sa faible sensibilité, la spectroscopie RMN a été assez
peu utilisée jusqu’à présent pour étudier la relation entre l’état de
surface de l’alumine mésoporeuse (Al2O3) et sa
fonction chimique. Facteur aggravant, le signal RMN relatif à la surface
à analyser est masqué par celui du reste du matériau.
Des chercheurs de l’Inac ont eu l’idée d’utiliser un équipement de
RMN à haut champ magnétique associé à une technique de DNP (avec
rotation de l’échantillon à l’angle « magique ») pour explorer une
surface d’alumine mésoporeuse avec une sensibilité exacerbée. Cette
technique très innovante et de tout premier plan au niveau mondial
permet de transférer la polarisation d’électrons non appariés aux
noyaux sondés par RMN, augmentant ainsi significativement le signal RMN
par rapport au bruit de fond. La durée d’acquisition d’un spectre de
corrélation RMN a ainsi pu être réduite d’un facteur 32 000 :
typiquement quatre heures au lieu de… quinze ans ! Ces spectres ont
notamment dévoilé la proximité entre différents sites d’aluminium
présents à la surface du matériau.
Ce travail a été mené en collaboration avec des chercheurs de l’Université de Lille.