Vous êtes ici : Accueil > Découvrir et Comprendre > Les thèmes > La fusion nucléaire

Dossier multimédia | Energie nucléaire | Fusion nucléaire

La fusion nucléaire

Le tokamak confine les noyaux pour créer un plasma


Le tokamak est un réacteur expérimental permettant de créer et de confiner un plasma de fusion grâce à des champs magnétiques intenses. Le point sur les principes de fonctionnement d'un tokamak et d'une usine électrique à fusion par confinement magnétique.

Publié le 4 août 2015

Principe de fonctionnement d'un tokamak

Un tokamak est une machine capable de créer et confiner un plasma chaud à près de 150 millions de degrés, dans une cage magnétique, en forme d’anneau. C’est en quelque sorte un four qui permet de créer un plasma et de le maintenir en son cœur grâce à des champs magnétiques très puissants.

Principe d'un tokamak


Dans un tokamak, les bonnes propriétés de confinement du plasma (c’est-à-dire la qualité de la « cage magnétique ») sont obtenues en imposant une forme d’hélice aux lignes de champ magnétique. Cet enroulement est obtenu en superposant le champ magnétique fourni par des bobines entourant le plasma (les bobines magnétiques toroïdales) et celui fourni par un fort courant électrique circulant dans le plasma lui-même. Ce courant est induit dans le plasma par ‘effet transformateur’, le circuit primaire dudit transformateur étant la bobine magnétique centrale et le circuit secondaire le plasma.


Tokamak versus stellerator

Le tokamak est le principal système de fusion étudié dans le Monde en vue de produire de l’énergie. Mais certains groupes scientifiques explorent d’autres principes pour atteindre les conditions de fusion. Ainsi, à l’Institut Max Planck de physique des plasmas (Garching, Allemagne), le montage d’un stellerator baptisé W7X a été achevé en 2014.
Dans un stellerator, la matière est également confinée dans des champs magnétiques en forme d’hélice, avec l’avantage par rapport au tokamak de ne pas nécessiter la présence d’un fort courant électrique dans le plasma.
VidéoQu'est-ce qu'un tokamak ?

Infographie
Tokamak de fusion nucléaire
Le stellerator est donc un dispositif intrinsèquement stationnaire ce qui n’est pas le cas du tokamak. En effet, dans le tokamak, l’effet ‘transformateur’ ne peut maintenir le courant dans le plasma que durant un temps limité (quelques heures dans un réacteur) et pour rendre le tokamak stationnaire, il faut faire appel à une physique complexe, celle de la génération non inductive de courant. Toutefois, la forme des aimants dans un stellerator est d’une très grande complexité et leur réalisation pour un réacteur constitue un défi technologique plus important encore que pour un tokamak.


Principe de fonctionnement d’une usine électrique à fusion par confinement magnétique

Le principe de fonctionnement d’un réacteur électrogène sera proche de celui d’un réacteur expérimental. Néanmoins, comme dans une centrale thermique fonctionnant au gaz, le réacteur de fusion devra être alimenté en continu en combustible deutérium (D)-tritium (T). Le deutérium est largement présent sur Terre mais ce n’est pas le cas du tritium. Celui-ci sera produit à l’intérieur de la machine à partir d’une « couverture tritigène » constituée à base de lithium (Li). Sous l’effet des neutrons issus de la réaction de fusion, le lithium génèrera suffisamment de tritium pour compenser celui qui aura été « brûlé » par les réactions de fusion. Un système de pompage et de séparation isotopique permettra de récupérer le deutérium et le tritium pour les réinjecter dans le système.
Le réacteur sera ensuite couplé à un circuit alimenté par un fluide caloporteur, qui transportera la chaleur produite par la fusion jusqu’à un générateur de vapeur qui, à son tour, alimentera les turbines pour produire de l’électricité, comme c’est le cas dans les réacteurs nucléaires et les centrales électriques à gaz d’aujourd’hui.

VidéoDe la fusion à l'électricité
Principe de fonctionnement d’une usine électrique à fusion par confinement magnétiquePrincipe de fonctionnement d'une usine électrique à fusion par confinement magnétique © Ph. Magaud, CEA-IRFM