Vous êtes ici : Accueil > Actualités > Mieux évaluer une contamination au gaz moutarde

Résultat scientifique | Toxicologie

Mieux évaluer une contamination au gaz moutarde


En utilisant un analogue du gaz de combat ypérite, une équipe du CEA-Irig a développé une méthode d’évaluation des doses reçues plus aisée à réaliser et valable plusieurs jours après l’exposition.

Publié le 16 février 2021
L’ypérite ou « Gaz moutarde » continue de contaminer des populations, que ce soit lors de conflits, d’attentats, ou par accident avec d’anciennes munitions. Il est important de pouvoir évaluer la dose reçue par les victimes afin de faciliter le diagnostic et le pronostic médical, ou pour établir la preuve d’une exposition. Pour cela, il faut disposer de biomarqueurs, c’est-à-dire de réponses physiologiques ou de molécules quantifiables chez l’Humain. Il existe des biomarqueurs d’exposition à l’ypérite, mais ceux-ci sont détectables pendant peu de temps ou bien nécessitent des protocoles fastidieux. 

Il est problématique de travailler avec un gaz de combat. Les chercheurs de l’Irig, en collaboration avec le CEA-Joliot de Saclay et l’Institut de Recherche Biomédicales des Armées, ont donc utilisé le CEES. En effet, cet analogue de l’Ypérite se lie de la même façon que lui avec le gluthation, une molécule très présente dans les cellules et dont le rôle est d’éliminer les substances nocives. Sous l’action de diverses enzymes, les produits résultant de la conjugaison du gluthation et du CEES évoluent dans l’organisme en différents dérivés et provoquent la formation de molécules spécifiques appelées métabolites. 

Après une longue période de mise au point et de validation d’une méthode analytique, les premières expériences biologiques ont été réalisées sur des cellules en culture et des tissus cutanés. Les chercheurs ont ainsi pu montrer que les produits résultant de la conjugaison du gluthation et du CEES et leurs métabolites sont effectivement produits et excrétés par les cellules, et qu’ils peuvent être détectés dans le milieu de culture. 

La véritable validation biologique de ces biomarqueurs d’exposition a été fournie par leur détection durant plusieurs jours dans des échantillons de plasmas sanguins de souris exposées au CEES. Forte de ces résultats, l’équipe travaille désormais à l’extension de cette technique aux produits résultant de la conjugaison du gluthation avec l’Ypérite elle-même. 


Haut de page

Haut de page