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À l’avant-poste du changement climatique, la Sibérie dégèle


​Des scientifiques de l'Université Paris-Saclay, dont certains du LSCE (CEA-CNRS-UVSQ), participent à des missions sur le terrain depuis 2012, afin de mieux cerner les conséquences hydrologiques du dégel du pergélisol, dans une région de forêt boréale iakoute.
Publié le 4 novembre 2021

En Iakoutie (au nord-est de la Sibérie), le réchauffement climatique est deux à trois fois plus important qu'ailleurs sur la planète.

Le sol gelé (pergélisol), qui contient un excédent de glace (« coins de glace »), dégèle progressivement, provoquant des affaissements du sol et la formation de nombreux lacs. C'est un risque majeur impactant l'utilisation des terres et la stabilité des infrastructures (bâtiments, ponts, voirie, pipeline, etc.).

Les circulations d'eau souterraines et la chimie des lacs et des rivières sont également affectées. Mieux comprendre comment le cycle hydrologique évolue dans les régions boréales est important, non seulement pour permettre aux populations locales de s'adapter, mais aussi pour mieux prédire les impacts du changement climatique à l'échelle planétaire.

Dans cette perspective, des chercheurs ont choisi d'étudier la forêt boréale sibérienne plutôt que la toundra, plus au nord, qui est déjà bien documentée. En collaboration avec le Melnikov Permafrost Institute (Iakoutsk), ils collectent des données de terrain chaque année sur plusieurs sites, près du village de Syrdakh, à 100 km de la capitale iakoute (Iakoutsk).

Comment la dégradation du pergélisol démarre-t-elle ? Sur un des sites, des drones et des sondes thermiques enregistrent des données qui devraient permettre aux scientifiques de mieux comprendre les modifications hydrologiques et géomorphologiques liées au dégel.

Comment le cycle du carbone est-il affecté par la dégradation du pergélisol ? Des échantillons d'eau sont prélevés dans plusieurs lacs et rivières puis analysés en laboratoire.

L'interaction entre rivière et sol est, quant à elle, étudiée sur un site instrumenté. Comment la rivière réchauffe-t-elle ou refroidit-elle le pergélisol ? Quelles sont les circulations d'eau souterraines dans la zone qui dégèle annuellement ? Autant de questions auxquelles les scientifiques espèrent prochainement apporter des réponses.

Sur place, ils ont noué des contacts étroits avec la population, expliquant leur travail aux écoliers de Syrdakh. Ils témoignent en retour de l'art de vivre local : ainsi par exemple, l'eau de boisson provient de réserves de glace constituées en hiver. Ils sont enfin en relation avec deux écoles de Chatenay-Malabry qui suivent l'avancement de leur mission grâce à un blog mis à jour quotidiennement.

Les missions sont financées grâce à l'ANR PRISMARCTYC et l'ANR HiPerBorea.



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