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Une compilation mondiale des carottes de sédiments marins et continentaux datés grâce au césium 137 et au plomb 210


​Le LSCE (CEA-CNRS-UVSQ) et le laboratoire EDYTEM (CNRS-Université Savoie-Mont-Blanc-Ministère de la Culture) ont établi une synthèse globale des retombées en césium 137 observées dans les archives sédimentaires à travers le monde. Cette base de données permet d'améliorer la datation des carottes sédimentaires. 
Publié le 3 décembre 2021

L'étude des sédiments accumulés au fond des lacs et des océans est largement utilisée depuis plusieurs décennies pour reconstruire l'évolution du climat et de l'environnement au cours du 20e siècle, une période fortement impactée par des changements socio-environnementaux. Ces archives naturelles permettent notamment d'évaluer la trajectoire, la magnitude et la résilience des écosystèmes terrestres et des systèmes hydrologiques continentaux face au changement climatique, aux activités humaines ou encore aux pressions liées aux contaminants.

La datation de ces archives naturelles constitue la première étape de ces reconstructions paléo-environnementales. Le 137Cs, radionucléide artificiel émis lors des essais nucléaires atmosphériques des années 1960 ainsi que lors des accidents de Tchernobyl (1986) et de Fukushima (2011) est l'un des marqueurs temporels classiquement utilisés pour dater ces carottes de sédiments. 

À ce jour, aucune synthèse mondiale n'était disponible pour caractériser la répartition spatiale des sources de 137Cs et éviter ainsi les éventuelles confusions quant à l'attribution des sources pouvant entraîner des erreurs de datation et par conséquent, de reconstructions paléo-environnementales.

Pour réaliser cette base de données de référence, les auteurs ont synthétisé les données publiées sur près de 1350 carottes de sédiments collectées à travers le monde. Ils ont pu confirmer que le pic des retombées liées aux essais atmosphériques était bien observé sur l'ensemble du globe avec des activités en 137Cs contrastées entre les hémisphères nord et sud. Les retombées liées à la catastrophe de Tchernobyl et de Fukushima sont, quant à elles, principalement observées en Europe et sur la péninsule japonaise. En complément de ces sources régionales largement décrites dans la littérature, cette synthèse a permis de mettre en évidence des sources plus locales de 137Cs, par exemple les rejets de l'usine de retraitement de La Hague en France, ainsi que quelques sources régionales comme les essais nucléaires chinois ou encore des rejets liés aux incidents de la centrale nucléaire de Sellafield au Royaume-Uni.

Cette synthèse et la base de données associées, en accès intégralement libre et ouvert, pourront dorénavant être utilisées dans les publications futures pour faciliter et uniformiser la datation de carottes de sédiments, notamment dans les régions du monde où plusieurs sources de 137Cs peuvent être détectées. 

Base de données.

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