L'aminoadénine, désignée par la lettre Z, bouscule les fondamentaux de la génétique en remplaçant naturellement l'adénine dans l'ADN de siphovirus, virus de bactéries. Deux publications parues récemment dans Science donnent de nouveaux éclairages sur cette exception dans le monde du vivant. Ces résultats ont été obtenus dans le cadre de collaboration entre le Genoscope (Institut de biologie François Jacob du CEA), TESSSI (The European Syndicate of Synthetic Scientists and Industrialists) et l'Institut Pasteur.
A third purine biosynthetic pathway encoded by aminoadenine-based viral DNA genomes, Science
Noncanonical DNA polymerization by aminoadenine-based siphovirus, Science
La première publication révèle la voie de biosynthèse de Z dans la cellule hôte d'un siphovirus. La seconde caractérise des ADN polymérases de syphovirus et leur fonctionnement qui conduisent à la substitution de l'adénine par la base Z dans l'ADN de ces virus. L'analyse phylogénétique des enzymes impliquées dans la voie de biosynthèse de l'aminoadénine et des ADN polymérases suggèrent que cette base s'est propagée aux cotés de l'adénine depuis des stades archaïques de l'évolution.
Valérie Pezo, chercheuse CEA à l'UMR 8030 du Genoscope et première auteur de l'une de ces publications, présente durant cette conférence ces résultats et leurs enjeux.