— Défense et sécurité —
defense

Défense et sécurité

Le CEA met ses compétences au service de la défense et de la sécurité nationales en poursuivant deux grandes missions :
• répondre aux enjeux de la dissuasion nucléaire (armes nucléaires, réacteurs nucléaires de propulsion navale, lutte contre la prolifération nucléaire),
• apporter un appui technique (surveillance, analyse) aux pouvoirs publics dans la lutte contre le terrorisme, l’alerte aux tsunamis et le soutien à la défense conventionnelle.

defense

Missions assurées par les équipes de la Direction des applications militaires (DAM)

La Direction des applications militaires (DAM) est chargée de missions au service de la défense et de la sécurité de la France. Elle conçoit, fabrique et garantit la sûreté et la fiabilité des têtes nucléaires de la dissuasion. Elle conçoit et réalise les chaufferies nucléaires qui propulsent les bâtiments de la Marine nationale. Elle apporte aussi un appui technique aux Autorités dans la lutte contre la prolifération nucléaire et le terrorisme. Elle met également son expertise au service de la Défense pour évaluer et maîtriser les effets et la vulnérabilité des armements conventionnels.

Faits marquants 2019

Programme Simulation
laser-exp-fusion
Schéma de la cible utilisée pour la première expérience de fusion sur le Laser Mégajoule. © CEA-DAM

Première expérience de fusion réussie

— La première expérience de fusion nucléaire sur le Laser Mégajoule s’est déroulée avec succès le 11 octobre 2019. Cette réussite marque le franchissement d’un jalon majeur du programme Simulation pour la garantie des armes nucléaires françaises. L’expérience consistait à faire imploser une bille de taille millimétrique, remplie de deutérium, au sein d’une cavité en or chauffée par 48 faisceaux laser, produisant une irradiation tridimensionnelle de la microbille. La fusion se matérialisant par la production de neutrons, quelques centaines de milliards d’entre eux ont été mesurés, en conformité avec les calculs de prévision, dont les simulations en 3 dimensions.

En savoir plus
epure
Machine de radiographie X au sein de l'installation Epure au CEA-Valduc. © CEA-DAM

Célébration de la 10e expérience française à Epure

— Le 4 juillet 2019, sur le centre CEA de Valduc, le Directeur des applications militaires du CEA a marqué, par une cérémonie, la réussite opérationnelle d’Epure après la réalisation d’une 10e expérience française. Toutes les expériences menées sur Epure depuis sa mise en service en 2014 ont été réalisées avec succès. Cette cérémonie s’est déroulée en présence du Directeur des armes nucléaires, du Directeur du centre CEA de Valduc, du chef de projet et de l’ensemble des équipes techniques comme de soutien, qui ont œuvré à la réalisation remarquable d’Epure et des expériences qui y sont menées pour la garantie des armes nucléaires. Epure s’inscrit dans le cadre du traité franco-britannique Teutatès signé en 2010.

Propulsion nucléaire
suffren
Cérémonie d'inauguration du Suffren le 12 juillet 2019 à Cherbourg. © CEA-DAM

Divergence de la chaufferie nucléaire du premier « Barracuda »

— Après l’inauguration du Suffren, premier sous-marin nucléaire d’attaque de type Barracuda, le 12 juillet 2019 à Cherbourg en présence du Président de la République, une étape majeure a été franchie le 17 décembre 2019 avec la divergence du réacteur, prélude à ses premiers essais en mer avant sa livraison en 2020. La divergence consiste à enclencher pour la première fois une réaction nucléaire maîtrisée dans le cœur. La chaufferie nucléaire du Suffren a été conçue sous la responsabilité du CEA-DAM dans le cadre du programme d’ensemble Barracuda mené par la Direction générale de l’armement. Cette réussite illustre la capacité de la France (État et industriels) à mener à bien des projets complexes.

Lutte contre la prolifération nucléaire

Mise en service de la dernière station française contribuant au TICE

— Dernière des 24 stations géophysiques françaises contribuant au Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), la station de mesure des infrasons « IS25 » a été mise en service en décembre 2019. Quand sa certification par l’Organisation du TICE aura été obtenue, la France sera alors le premier État doté à achever sa contribution au réseau de stations du système de détection de l’OTICE. Installée en Guadeloupe, IS25 est composée de 9 sites de mesure raccordés par fibre optique et équipés de matériels d’acquisition développés par le CEA-DAM. Les travaux d’infrastructure requis ont été réalisés avec la préoccupation constante de minimiser leur impact sur l’environnement.

Station IS25
Illustration d'une station infrason et d'un microbaromètre utilisé pour la mesure des variations de pression atmosphérique. © CEA-DAM
Moyens Défense pour les besoins civils
minerve
La « Minerve », sous-marin d’attaque de la classe des « Daphné », sur la Loire en 1962. © Maison des Hommes et des Techniques

Contribution décisive à la découverte de l’épave du sous-marin Minerve

— Le 27 janvier 1968, le sous-marin Minerve et ses 52 membres d’équipage disparaissaient à 45 km au large de Toulon. À l’époque, le CEA-DAM avait enregistré des signaux sismiques attribués à l’accident, mais les moyens techniques alors à disposition n’avaient pas permis de localiser précisément l’épave. En mars 2019, à la demande du ministère des Armées, le CEA-DAM a mené une nouvelle analyse de ses enregistrements. L’expertise et les moyens de calcul actuels ont permis de circonscrire une nouvelle zone de recherche. Ces données, couplées avec celles de la Marine nationale et du Service hydrographique et océanographique de la Marine nationale, ont permis de lancer de nouvelles prospections et le 21 juillet, l’épave du sous-marin Minerve était enfin retrouvée, gisant par 2 370 m de fond.

laser-nouvelles-campagnes
Le Laser Mégajoule est une installation majeure du programme Simulation, qui s'appuie également sur l'installation Epure et le supercalculateur Tera. © CEA/MS-BEVIEW

Nouvelles campagnes d’expériences pour la recherche académique sur LMJ-PETAL

— Dans le cadre de la politique d’ouverture des moyens de simulation du CEA-DAM, deux campagnes d’expériences ont été réalisées sur l’installation LMJ-PETAL, entre avril et mai 2019, par des équipes académiques, en collaboration avec le CEA-DAM. La première a permis de créer une source X ponctuelle grâce au laser petawatts PETAL pour préparer la radiographie X des expériences prévues en 2020 et la seconde d’observer la reconnexion de lignes de champ magnétique dans les conditions de la fusion par confinement inertiel. Les radiographies protoniques obtenues grâce à PETAL sont d’une qualité exceptionnelle. Seule l’installation LMJ-PETAL permet ce type d’expériences avec la précision requise.

— Énergies —
energie

Énergies

Par son positionnement unique en France en tant qu'organisme de recherche expert à la fois dans les domaines des énergies nucléaire et renouvelables et dans celui du numérique, le CEA est au premier rang de la mise en œuvre de la transition énergétique, nécessaire pour lutter contre le réchauffement climatique. Dans cette perspective, il mène des recherches sur les moyens de production de l’énergie (nucléaire, renouvelables) ainsi que sur l’efficacité et la performance énergétiques.

energies

Missions assurées par l’ensemble des directions opérationnelles du CEA, au premier rang desquelles la Direction de l'énergie nucléaire devenue récemment la Direction des énergies.

La Direction de l’énergie nucléaire (DEN) apporte aux pouvoirs publics et aux industriels les éléments d’expertise et d’innovation pour développer un nucléaire durable, sûr et économiquement compétitif.
Dans cette optique, la DEN conduit ses travaux selon trois axes majeurs :

• le soutien à l’industrie nucléaire française pour les réacteurs du parc actuel, le démarrage de l’EPR et les usines du cycle
• l’assainissement et le démantèlement de ses installations nucléaires en fin de vie
• le développement des systèmes nucléaires du futur avec les réacteurs de 4e génération pour fermer le cycle du combustible et avec les SMR (Small Modular Reactor) pour plus de flexibilité et un développement à l’international.

En savoir plus

La Direction de la recherche fondamentale (DRF) du CEA exerce ses activités dans les domaines des biotechnologies et de la santé, des sciences de la matière et de l'Univers, de la physique et des nanosciences. Elle place au cœur de ses objectifs la production et la publication de connaissances et de savoir-faire au meilleur niveau mondial. Ses travaux constituent également des sources indispensables pour les autres missions du CEA.

La Direction des applications militaires (DAM) du CEA est chargée de missions au service de la défense et de la sécurité de la France. Elle conçoit, fabrique et garantit la sûreté et la fiabilité des têtes nucléaires de la dissuasion. Elle conçoit et réalise les chaufferies nucléaires qui propulsent les bâtiments de la Marine nationale. Elle apporte aussi un appui technique aux Autorités dans la lutte contre la prolifération nucléaire et le terrorisme. Elle met également son expertise au service de la Défense pour évaluer et maîtriser les effets et la vulnérabilité des armements conventionnels.

La Direction de la recherche technologique (DRT) du CEA s’appuie sur les avancées scientifiques de l’ensemble de l’organisme afin de créer des innovations technologiques favorisant la compétitivité des entreprises françaises par la performance et la différenciation des produits. La DRT développe, protège et transfère des technologies : son champ d’application s’étend des industries traditionnelles aux filières high-tech les plus avancées et s’adresse à toutes les tailles d’entreprises. Cette dynamique est déployée dans l’ensemble des régions françaises, et accompagne les entreprises locales dans leur démarche d’innovation. Le CEA contribue ainsi à la création de valeur et d’emplois pérennes sur le territoire, au plus près des besoins industriels.

Faits marquants 2019

Transition énergétique
Monocristal de pérovskite obtenu par croissance en solution
Monocristal de pérovskite obtenu par croissance en solution © Dominique GUILLAUDIN/CEA

Des technologies prometteuses pour les futures générations de cellules photovoltaïques

— En 10 ans, les performances des cellules photovoltaïques (PV) à base de matériaux pérovskites* halogénés ont été fortement améliorées, jusqu’à atteindre plus de 25 % en simple jonction* sur des dispositifs et procédés réalisés à l’échelle du laboratoire. Pour que ces technologies deviennent une réalité industrielle, il s’agit à présent de les produire sur grande surface et d’améliorer leur stabilité sur le long terme.
Une première étape a été franchie en 2019 par le CEA avec la fabrication de modules pérovskites de plus de 20 % sur 11 cm2, meilleure performance mondiale sur cette surface.
En parallèle, les tandems silicium hétérojonction*/pérovskite ont démontré des rendements de surface active de plus de 22 % sur substrats 5x5 cm2, préfigurant de futures générations PV à plus de 30 % d’efficacité.

Pérovskite*
espèce minérale décrite en 1839 et sensible à la lumière

Simple jonction*
cellule photovoltaïque obtenue à partir de silicium appliqué en une tranche simple (une seule couche active)

Hétérojonction*
association de deux matériaux semi-conducteurs différents
Equipement de dispensing pour le dépôt des joints de plaques bipolaires (PEMFC)
Equipement de dispensing pour le dépôt des joints de plaques bipolaires (PEMFC) © Dominique GUILLAUDIN/CEA

Les PEMFC imprimées font grande impression !

— L’utilisation de l’impression présente de nombreux avantages pour la réalisation de plaques destinées aux piles à combustible de type PEMFC (piles à combustible à membrane d'échange de protons) sur laquelle les équipes du CEA travaillent depuis plus de dix ans : réduction des coûts, finesse et compacité des composants, augmentation de la densité de puissance et nouvelles architectures. Le CEA-Liten a ainsi validé une géométrie de 100 cm2 ultra compacte, intégrant des circuits fluidiques ayant une largeur de motifs de 400 microns. Sa réalisation a été rendue possible grâce à l’emploi d’un procédé d’impression par sérigraphie. En 2019, une soixantaine de circuits a ainsi été imprimée de manière robuste et reproductible, permettant différents tests de validation et l’assemblage d’un premier stack fonctionnel de 19 cellules, qui a délivré une puissance d’1kW.
Outre sa versatilité, ce procédé d’impression permet d’envisager des conceptions ultra compactes ayant des densités volumique ou massique d’énergie très supérieures aux PEMFC développées avec les procédés classiques, ouvrant ainsi des perspectives nouvelles pour les applications de mobilité hydrogène (drones, véhicules légers…).

Opération de montage du bloc réacteur sur le RJH à Cadarache.
Opération de montage du bloc réacteur sur le RJH à Cadarache. © TechnicAtome

Nouvelle phase du chantier du réacteur Jules Horowitz

— En 2019, le réacteur Jules Horowitz (RJH) a franchi des étapes décisives dans le génie civil, avec notamment la finalisation de la piscine du réacteur par TechnicAtome et Cegelec. L’opération très exigeante de cuvelage inox de la piscine a nécessité de nombreuses innovations, comme de nouvelles techniques de soudage ou encore des systèmes d’ancrage avec des exigences mécaniques très fortes. Cette étape a amorcé une nouvelle phase dans le chantier : l’assemblage des grands composants. Le montage du bloc réacteur a ainsi démarré en septembre avec des pièces préalablement fabriquées en usine et prêtes pour leur assemblage final sur site, dans un environnement de propreté respectant une stricte réglementation. Enfin, le montage des trois échangeurs primaires, conçus et fabriqués dans le cadre d’une contribution in-kind (en nature) des partenaires espagnols (portée par l’institut de recherche espagnol, CIEMAT), a clôturé l’année.

Simulation du cœur de l’EPR de Flamanville
Simulation du cœur de l’EPR de Flamanville permettant d’accéder avec précision aux paramètres neutroniques d’intérêt. © CEA

Soutien à l’EPR de Taishan et préparation au démarrage de l’EPR de Flamanville

— À la suite des essais de démarrage de l’EPR* de Taishan en 2018, EDF et Framatome ont fait appel au CEA pour réaliser de nouvelles évaluations des données nucléaires et des analyses d’impact sur quelques configurations d’intérêt du cœur. Ce travail a notamment porté sur les sections efficaces de réactions de l’uranium-238. Les fonctionnalités récemment intégrées par le CEA dans ses codes de calculs de neutronique* ont été mises à profit pour ces évaluations. Elles permettent d’accéder aux paramètres neutroniques d’intérêt avec un niveau de précision supérieur aux schémas de calcul industriels d’EDF et Framatome. Ce travail s’inscrit également dans la préparation du démarrage de l’EPR de Flamanville auquel le CEA sera associé notamment lors de la réalisation des essais physiques du cœur.

EPR (European Pressurized Reactor)*
réacteur à eau pressurisée de 3e génération. Fruit d'une collaboration franco-allemande qui a duré pendant plus de 10 ans, il a été développé pour être encore plus sûr, plus compétitif et plus respectueux de l'environnement. L’EPR de Taishan est une centrale nucléaire chinoise située à 120 km au sud-ouest de Hong Kong dont les deux premiers réacteurs ont démarré respectivement en 2018 et 2019.

Neutronique*
étude du cheminement des neutrons dans la matière et des réactions qu'ils y induisent, en particulier la génération de puissance par la fission de noyaux d'atomes lourds. Cette discipline est particulièrement liée à la conception et au suivi des réacteurs nucléaires pour étudier la multiplication des neutrons, l'établissement et le contrôle de la réaction en chaîne.
En savoir plus
Projet de voiture solaire équipée de panneaux solaires sur sa carrosserie
Projet de voiture solaire équipée de panneaux solaires sur sa carrosserie. © CEA

Coup d’accélérateur pour la voiture solaire

— Tous en voiture… solaire ! En intégrant des panneaux photovoltaïques directement à la carrosserie, le CEA accélère le projet de voiture solaire conduit avec Technopolys et EM-Project. Fabrication, performances, esthétique, capacité à capter l'énergie solaire, durabilité et cycle de vie : les équipes du CEA-Liten ont considérablement progressé sur l’ensemble de ces points après avoir conçu, élaboré et intégré les premiers modules solaires (rigides, courbés et sans verre) à une C-Zen Electric. Fabriqué par la société Courb et équipé de panneaux utilisant des cellules de silicium intégrés directement à sa carrosserie, ce véhicule surpasse déjà les solutions actuelles en termes de performance et d'esthétique. Le gain moyen du solaire sur le véhicule est estimé, mesures à l’appui, à plus de 4 kilomètres par jour en moyenne, avec un pic l’été à plus de 10 km/jour (2 km/jour l’hiver).

Modélisation d’un SMR par TechnicAtome.
Modélisation d’un SMR par TechnicAtome. © TechnicAtome

Le CEA renforce ses partenariats dans les SMR

— Le CEA, EDF, Naval Group et TechnicAtome ont dévoilé NuwardTM, le projet français commun de petit réacteur modulaire (Small Modular Reactor - SMR). Basée sur la technologie des réacteurs à eau pressurisée, cette solution intègrera plusieurs innovations majeures : simplicité et compacité d’un design intégré, flexibilité en phase de construction et d’exploitation, conformité aux meilleurs standards mondiaux en matière de sûreté. Par ailleurs, au niveau international, le CEA, EDF et Westinghouse Electric Company ont signé un accord-cadre afin d’étudier une coopération dans le développement de SMR. Aux termes de l’accord, les signataires travailleront sur la possibilité d’allier l'expertise portée par le projet NuwardTM à celle portée par le design du SMR de Westinghouse. Une feuille de route détaillée est prévue en 2020.

Signature d’un accord de collaboration entre le CEA et le Japon sur le développement des RNR-Na.
Signature d’un accord de collaboration entre le CEA et le Japon sur le développement des RNR-Na. © CEA

Restructuration des programmes du CEA

— Pour faire suite à la décision de différer la réalisation du démonstrateur Astrid, le CEA a restructuré son programme de recherche sur les réacteurs de 4e génération à neutrons rapides refroidis au sodium (RNR-Na). Capitalisant sur l’ensemble des acquis du projet, le programme s’organise désormais autour de trois axes prioritaires de R&D : modélisation et simulation numériques ; définition et qualification de technologies innovantes ; études d’esquisses sur d’autres architectures et technologies de réacteurs de 4e génération. Dans le même temps, un dossier de fin de convention du programme Astrid a été réalisé pour préserver l’acquis des 10 années de recherche. Le CEA a également signé un accord de collaboration avec le Japon sur le développement des RNR-Na.

Interface du logiciel EnRSim
Interface du logiciel EnRSim © CEA

EnRSim pilote la production d’énergies renouvelables pour les réseaux de chaleur

— Afin d’accroître la part des énergies renouvelables (EnR) dans les réseaux de chaleur, l’Ademe a mandaté le CEA-Liten et ses partenaires pour développer un logiciel en accès libre, à destination des bureaux d'études et des collectivités.
Baptisé EnRSim, cet outil de calcul sert à dimensionner des installations de production multi-EnR pour des réseaux de chaleur : biomasse, solaire thermique, pompe à chaleur et stockage thermique. Développé en langage Modelica*, le cœur de calcul d’EnRsim est basé sur la bibliothèque District Heating développée par le CEA. À travers une interface conviviale, l’outil permet de calculer des mix énergétiques de centrales de production multi-EnR, en intégrant des modules de prétraitement de la charge énergétique du réseau de chaleur et d’analyse des résultats environnementaux et économiques.

Modelica*
langage de programmation orienté objet destiné à la modélisation pratique de systèmes complexes
Onduleur de tension en full SiC pour application PV 1500V
Onduleur de tension en full SiC pour application PV 1500V © Patrick AVAVIAN/CEA

L’onduleur de courant ou le renouveau du convertisseur de puissance

— Produire plus d’énergies renouvelables (EnR), c’est bien, mais le combiner à un système de conversion d’énergie performant, c’est mieux ! À cette fin, le CEA développe des convertisseurs de puissance spécifiques, avec des architectures et des technologies adaptées aux contraintes de coût, de fiabilité et de rendement du photovoltaïque (PV). La solution retenue, originale et innovante, associe une architecture ancienne, l’onduleur de courant (un seul étage de conversion contre deux pour les onduleurs de tension classiques, et une inductance pour le stockage d’entrée), et une technologie récente de semi-conducteur en carbure de silicium (SiC). La montée en fréquence de fonctionnement et un rendement élevé, combinés à une disposition optimisée des interrupteurs et la maîtrise des inductances parasites, ont abouti à un convertisseur à haut rendement et forte compacité, atteignant une densité de puissance de 10kW/L quand les meilleurs acteurs du marché se situent autour de 1kW/L.



Gestion des déchets
Prototype du procédé Pivic sur le site CEA de Marcoule.
Prototype du procédé Pivic sur le site CEA de Marcoule. © S.Le Couster/CEA

Démonstration technologique d’un procédé d’incinération-vitrification in-can

— Le procédé Pivic d’incinération-vitrification in-can, développé par le CEA en partenariat avec Orano et l’Andra dans le cadre du Programme d’investissements d’avenir, est destiné à traiter et conditionner les déchets technologiques mixtes (c’est-à-dire à la fois organiques et métalliques). Ces déchets contaminés alpha proviennent des activités des usines de Melox (recyclage) et de La Hague (stockage). En octobre 2019, un premier essai d’ensemble a été mené avec succès sur le prototype construit et démarré sur le site de Marcoule. L’ensemble des objectifs industriels fixés par Orano, en termes notamment de cadence de traitement des déchets, a été atteint.

Les déchets radioactifs se caractérisent par :
• le type de radionucléides qu’ils contiennent et les rayonnements émis (alpha, bêta, gamma), l’activité (nombre de noyaux d’atomes qui se désintègrent spontanément par unité de temps - s’exprime en Becquerel),
• la période radioactive (temps nécessaire pour que l’activité d’un radionucléide dans un échantillon diminue de moitié).

Recyclage des batteries lithium-ion optimisé

— En décortiquant le processus de dissolution des métaux — cobalt, nickel, manganèse et lithium — composant les batteries Li-ion, le CEA a conçu une méthode optimisée de recyclage dont le bilan affiche 40 % d’effluents, 35 % d’étapes et 40 % de réactifs chimiques en moins ! Ce procédé minimise ainsi l’impact environnemental des batteries Li-ion et répond aux exigences réglementaires, tout en améliorant le rendement du processus de recyclage. Autres atouts ? Il réduit le risque de dépendance en éléments dits critiques comme le cobalt, ainsi que l’épineux problème des difficultés d’approvisionnement. Un procédé qui, non seulement intéresse des industriels comme Orano, mais ouvre aussi la voie à l’élaboration de nouveaux précurseurs de batteries.

Recyclage des batteries lithium-ion
Accumulateurs Li-ion au format 18650. © Dominique GUILLAUDIN/CEA
Sûreté & sécurité
Mise en place du dispositif dans l’installation Plinius à Cadarache.
Mise en place du dispositif dans l’installation Plinius à Cadarache. © CEA

Succès de la première expérience de renoyage du corium

— Le CEA a réalisé avec succès le premier renoyage de corium* dans le cadre d’un projet du Programme d’investissements d'avenir, mené en partenariat avec EDF et Framatome. Effectuée dans l’installation Plinius à Cadarache, cette opération a consisté en la fusion de 74 kg de corium « prototypique » en uranium appauvri, recouvert ensuite de 90 litres d’eau. Objectif : étudier le refroidissement et la solidification du corium dans des conditions représentatives d’un accident grave dans un réacteur à eau pressurisée. Les résultats obtenus permettront de modéliser les échanges thermiques entre le corium et l’eau, pour valider ensuite les codes de calcul d’interaction corium-béton.

Corium*
mélange liquide formé notamment de combustible et d’éléments fondus du cœur d’un réacteur dans le cas d’un accident grave.
Maillage 3D d’une cuve de REP en vue d’un calcul avec Cathare 3.
Maillage 3D d’une cuve de REP en vue d’un calcul avec Cathare 3. © CEA

Livraison de la première version industrielle du code de thermohydraulique CATHARE 3

— La première version industrielle du code de sûreté en thermohydraulique CATHARE 3 a été livrée fin 2019 et saluée par l’ensemble des partenaires. Cette version a été vérifiée et validée pour les applications du domaine des réacteurs à eau pressurisée (REP). Elle est enrichie de nouvelles fonctionnalités comme une architecture logiciel rénovée, la possibilité de modéliser les différents composants d’une cuve de REP à l’aide de modules 3D, et une meilleure description des écoulements dispersés pour modéliser un champ de gouttelettes. La prochaine version, déjà en cours de réflexion, s’appliquera, en plus des REP, aux réacteurs expérimentaux et à la propulsion nucléaire.

Modélisation pour batteries. Simulation de l'intercalation du Li dans le graphite
Modélisation pour batteries. Simulation de l'intercalation du Li dans le graphite © Dominique GUILLAUDIN/CEA

Une plateforme pour comprendre et dimensionner des batteries plus sûres

— Mise en service en 2019, la plateforme de tests batteries vient renforcer la démarche d’innovation batteries du CEA-Liten pour laquelle la sécurité tient une place prépondérante. Opérée en collaboration avec la société SERMA technologies, cette plateforme associe équipements et moyens en simulation/modélisation pour la compréhension des phénomènes physiques autour d’équipes dédiées. Les premiers sont dimensionnés pour la réalisation de tests sur cellules unitaires ou sur modules pouvant atteindre une énergie de 1 000 Wh. Les secondes couvrent les champs de préparation et d’instrumentation des batteries, de la réalisation en conditions extrêmes des tests (cyclage, court-circuit, poinçonnement, sur-température) et de la caractérisation et l’analyse des batteries post-mortem. Le couplage des résultats expérimentaux et de la simulation procure une valeur ajoutée importante aux données qui alimentent en entrée les outils de modélisation et en sortie les outils prédictifs, augmentant ainsi la compréhension fine du fonctionnement des batteries.

— Transition numérique —
Transition numérique

Transition numérique

Fort de ses recherches sur l’atome et, plus généralement, les énergies bas carbone, le CEA a acquis au fil du temps, des compétences de pointe en électronique et dans le numérique. Il dispose également d’une capacité unique à concevoir, construire et gérer des plateformes technologiques innovantes, au bénéfice de la communauté scientifique et industrielle.

numerique

Missions assurées par les directions de la recherche technologique (DRT) et de la recherche fondamentale (DRF)

La Direction de la recherche technologique (DRT) du CEA s’appuie sur les avancées scientifiques de l’ensemble de l’organisme afin de créer des innovations technologiques favorisant la compétitivité des entreprises françaises par la performance et la différenciation des produits. La DRT développe, protège et transfère des technologies : son champ d’application s’étend des industries traditionnelles aux filières high-tech les plus avancées et s’adresse à toutes les tailles d’entreprises. Cette dynamique est déployée dans l’ensemble des régions françaises, et accompagne les entreprises locales dans leur démarche d’innovation. Le CEA contribue ainsi à la création de valeur et d’emplois pérennes sur le territoire, au plus près des besoins industriels.


La Direction de la recherche fondamentale (DRF) du CEA exerce ses activités dans les domaines des biotechnologies et de la santé, des sciences de la matière et de l'Univers, de la physique et des nanosciences. Elle place au cœur de ses objectifs la production et la publication de connaissances et de savoir-faire au meilleur niveau mondial. Ses travaux constituent également des sources indispensables pour les autres missions du CEA.

Faits marquants 2019

Technologies de l’information
Illustration du concept de blockchain
Illustration du concept de blockchain © denisismagilov

Une blockchain moins énergivore

— Stocker des données numériques et les transmettre de manière décentralisée, transparente, sécurisée et infalsifiable : la technologie de blockchain, dont un des cas d’usage les plus connus est le bitcoin, répond en tout point à cet enjeu stratégique. Le protocole de consensus de bitcoin a toutefois des temps de validation trop longs et est trop énergivore pour être utilisé dans le secteur industriel, mais également bancaire. Afin de répondre aux besoins de ces secteurs, les chercheurs du CEA-List se sont appuyés sur un autre protocole existant, Tendermint, dont ils ont corrigé les dernières failles. Ils ont aussi levé les blocages dans la construction de la blockchain et amélioré le processus afin qu’il tolère les pannes, comme les virus.

Réseaux de neurones à pointes (spikes) permettant d'importants calculs en parallèle et à basse puissance et latence
Démonstrateur Spirit - Réseaux de neurones à pointes (spikes) permettant d'importants calculs en parallèle et à basse puissance et latence © folienfeuer

Spirit, premier réseau de neurones intégré sur puce

— Baptisé Spirit, ce réseau de neurones intégré sur puce s’inspire largement du fonctionnement du cerveau. Tout comme les « vrais » neurones, Spirit utilise un codage unaire (contrairement au codage binaire habituellement utilisé en électronique numérique). Chaque événement ajoute au poids de la relation entre deux neurones jusqu’à un seuil d’impulsion. Autre similitude avec la biologie : des mémoires résistives ou ReRAM (ultrarapides) sont placées sur la puce, ce qui évite des déplacements de données, coûteux en énergie. Résultat : la consommation est divisée (au moins) par cinq. Premier pas vers des puces dédiées aux solutions « deep learning » embarquées, Spririt combine ainsi performance et basse consommation, une des voies majeures du calcul du futur. Prochaine étape : une nouvelle version de Spirit en technologie 28 nm.

Interface homme-machine
Tracteur pulvérisant un champ de soja au printemps
Tracteur pulvérisant un champ de soja au printemps © Dusan Kostic

Simplifier le pilotage des tracteurs

— Plus puissantes et intégrant toujours plus de fonctionnalités, les machines agricoles ne cessent de se complexifier. Afin de simplifier leurs interfaces de commandes, AGCO, l'un des leaders mondiaux du secteur, a sollicité le CEA-List. Ses équipes ont développé une « molette 2.0 » qui conjugue affichage à l’écran et sensation de toucher pour les conducteurs. Cet ingénieux bouton rotatif réagit aux butées rencontrées par le tracteur, paramètre les résistances selon les efforts subis et émet, au cas par cas, des alertes vibratoires. Après avoir obtenu la preuve de concept en conditions réelles, le CEA a présenté, en janvier 2020, une variante de cette technologie sous la forme d'un joystick au salon CES à Las Vegas.

— Médecine du futur —
Médecine du futur

Médecine du futur

Le CEA est impliqué depuis sa création dans la recherche en biologie et en santé. Au fil des ans, il est également devenu un acteur central en France pour la conception et l’intégration de technologies innovantes dans le domaine de la médecine du futur.

medecine

Missions assurées par les directions de la recherche fondamentale (DRF) et de la recherche technologique (DRT)

La Direction de la recherche fondamentale (DRF) du CEA exerce ses activités dans les domaines des biotechnologies et de la santé, des sciences de la matière et de l'Univers, de la physique et des nanosciences. Elle place au cœur de ses objectifs la production et la publication de connaissances et de savoir-faire au meilleur niveau mondial. Ses travaux constituent également des sources indispensables pour les autres missions du CEA.

La Direction de la recherche technologique (DRT) du CEA s’appuie sur les avancées scientifiques de l’ensemble de l’organisme afin de créer des innovations technologiques favorisant la compétitivité des entreprises françaises par la performance et la différenciation des produits. La DRT développe, protège et transfère des technologies : son champ d’application s’étend des industries traditionnelles aux filières high-tech les plus avancées et s’adresse à toutes les tailles d’entreprises. Cette dynamique est déployée dans l’ensemble des régions françaises, et accompagne les entreprises locales dans leur démarche d’innovation. Le CEA contribue ainsi à la création de valeur et d’emplois pérennes sur le territoire, au plus près des besoins industriels.

Faits marquants 2019

Neurosciences
Réseau de nerfs adrénergiques (en rouge) dans des tumeurs à haut risque du cancer de la prostate.
Réseau de nerfs adrénergiques (en rouge) dans des tumeurs à haut risque du cancer de la prostate. © Science

Comment le cerveau participe au cancer

— La production de nouveaux neurones est un événement plutôt rare chez l’adulte, cantonné, croyait-on, à deux régions particulières du cerveau : le gyrus denté dans l’hippocampe et la zone sous-ventriculaire. Une équipe CEA/Inserm a contredit cette hypothèse en montrant que ce phénomène se produit également en dehors du système nerveux central : dans les tumeurs. Ils contribuent ainsi au développement du cancer. Ces cellules nerveuses dérivent de progéniteurs provenant du cerveau et sont acheminés via la circulation sanguine. Cette découverte étonnante ouvre la voie à tout un nouveau champ de recherche, relatif au rôle du système nerveux dans le développement des cancers et aux interactions entre les systèmes vasculaires, immunitaires et nerveux dans la formation des tumeurs.

En savoir plus

L’exosquelette Clinatec : 14 brevets et un concentré d’innovations

— Pour la première fois, un patient tétraplégique a pu se déplacer et contrôler ses deux membres supérieurs grâce à une neuroprothèse contrôlant un exosquelette. Publiés le 4 octobre 2019 dans la revue The Lancet Neurology, les résultats de l’étude clinique du projet Brain Computer Interface (BCI), réalisée à Clinatec (CEA, CHU Grenoble Alpes), ont validé la preuve de concept du pilotage d’un exosquelette équipé de quatre membres spécifiques par une neuroprothèse implantée et développée au CEA. Celle-ci mesure et numérise les signaux neuronaux et les transmet, en temps réel, par une liaison sans fil. Ses algorithmes décodent les signaux numérisés pour les traduire en intentions de mouvement et en commandes de pilotage. L’exosquelette Clinatec, qui a donné lieu à quatorze brevets déposés, repose sur les briques technologiques du projet Brain Computer Interface (BCI) et sur les briques génériques des instituts CEA-Leti et CEA-List. Cette technologie est destinée, à terme, à donner une plus grande mobilité aux personnes en situation de handicap moteur.

En savoir plus

Réseau de nerfs adrénergiques (en rouge) dans des tumeurs à haut risque du cancer de la prostate.
Démonstration de l’exosquelette Clinatec. © Juliette Treillet
Imagerie médicale
Arrivée du convoi le 18 mai 2017 à Saclay de l’aimant supraconducteur destiné à l’imagerie du cerveau chez l’Homme.
Arrivée à Saclay de l'aimant supraconducteur du projet Iseult, le 18 mai 2017. © P.Dumas/CEA

Record mondial pour Iseult !

— Le projet Iseult a franchi une étape décisive en juillet 2019 quand l’aimant de son IRM* humain corps entier a atteint son champ nominal de 11,7 Teslas. Ce record mondial couronne des années de R&D, à la pointe de l’innovation dans le domaine des aimants supraconducteurs. Au cours des prochains mois, des équipements seront installés auprès de l’aimant pour disposer d'un IRM capable de sonder le cerveau humain à des précisions jamais atteintes, au bénéfice de la recherche fondamentale, des sciences cognitives et du diagnostic des maladies neurodégénératives.

En savoir plus
IRM*
imagerie par résonance magnétique.
Technique d'imagerie médicale permettant d'obtenir des vues en deux ou en trois dimensions de l'intérieur du corps de façon non invasive.
Cellules de lymphome de Bürkitt.
Cellules de lymphome de Bürkitt. © Dr_Microbe

Bientôt un radio-traceur innovant

— Sur la base d’un accord de licence, le CEA a confié à la société Zionexa l’exploitation et la commercialisation d’un radio-pharmaceutique innovant, la Fludarabine marquée au fluor 18. Les radio-pharmaceutiques sont notamment utilisés en imagerie TEP* pour cibler les cellules tumorales et visualiser la réponse au traitement, tout au long de la prise en charge du patient. La [18] Fludarabine devrait permettre de mieux visualiser les cellules tumorales impliquées dans les maladies lympho-prolifératives, là où d'autres techniques de diagnostic présentent des limites en termes de spécificité et de sensibilité. Les études cliniques sont en cours.

En savoir plus
TEP*
tomographie par émission de positons.
Technique d'imagerie médicale utilisée pour mesurer en trois dimensions l’activité métabolique ou moléculaire d’une cellule ou d'un organe grâce aux émissions produites par les positons, issus d'un produit radioactif injecté au préalable.
— Recherche fondamentale —
Recherche fondamentale

Recherche fondamentale

Parallèlement aux missions qu’il poursuit dans les domaines de la défense et la sécurité, la transition énergétique, la transformation numérique et la médecine du futur, le CEA investit dans une recherche fondamentale d’excellence, à l’origine d’un spectre très étendu de connaissances et de savoir-faire.

recherche

Missions assurées par la Direction de la recherche fondamentale

La Direction de la recherche fondamentale (DRF) du CEA exerce ses activités dans les domaines des biotechnologies et de la santé, des sciences de la matière et de l'Univers, de la physique et des nanosciences. Elle place au cœur de ses objectifs la production et la publication de connaissances et de savoir-faire au meilleur niveau mondial. Ses travaux constituent également des sources indispensables pour les autres missions du CEA.

Faits marquants 2019

Matériaux
Installation d'équipement sur la ligne diagnostic
Installation d'équipement sur la ligne diagnostic. © P.Dumas/CEA

Premières expériences réussies avec Iphi-Neutrons

— La diffusion des neutrons thermiques est utilisée par une très large communauté de chercheurs (8 000 scientifiques en Europe) pour l'étude de la matière condensée et la science des matériaux. Jusqu'à présent, la demande était satisfaite par des réacteurs nucléaires de recherche, dont le nombre diminue. La production de neutrons thermiques par des sources compactes pourrait toutefois constituer une alternative intéressante. Le CEA développe ainsi depuis 2018 le démonstrateur Iphi-Neutrons – le prototype le plus avancé en Europe – qui utilise un accélérateur de protons de basse énergie. Les premières expériences effectuées confortent les choix technologiques opérés en vue du développement de la future source compacte de neutrons « Sonate », dont les performances pourraient se rapprocher de celles des réacteurs nucléaires expérimentaux.

En savoir plus



Système Terre
La base française de Dumont d'Urville
La base française de Dumont d'Urville © Matthieu Weber

Zoom sur l’Antarctique

— Les évolutions de la calotte glaciaire antarctique ont un impact majeur sur le climat global. Or, cette zone du globe est peu instrumentée. Des climatologues du Laboratoire des sciences du climat (LSCE) et de l’environnement ont donc mené plusieurs campagnes sur le continent blanc pendant l'été austral. Ils ont recueilli des échantillons de neige et de glace, portant les traces de la variabilité climatique de l’Antarctique au cours des siècles, et ont installé des instruments d'analyse atmosphérique. En affinant leur connaissance des variations passées et actuelles de la calotte glaciaire, ils pourront en prévoir plus finement les évolutions futures.

En savoir plus

Dans les secrets de la photosymbiose

— En 2012, en étudiant la symbiose entre un organisme unicellulaire et une micro-algue de plancton marin, des chercheurs du CEA avait constaté qu’une fois intégrées dans leur hôte, ces micro-algues changeaient d'aspect par rapport à leur vie à l’état libre. Mais cette association profite-t-elle réellement aux deux organismes ? Grâce à des technologies d’imagerie subcellulaire complétées par des analyses physiologiques, les chercheurs sont désormais en mesure d’apporter un élément de réponse : cette symbiose* d’un genre nouveau, qui ne ressemble en rien à ce que l’on observe chez les coraux ou les lichens, maximise l’activité de photosynthèse de la micro-algue et son rendement.

En savoir plus
Symbiose*
association quasi-indissociable de deux organismes très différents pour constituer une forme symbiotique qui peut être considérée comme un nouvel organisme à part entière. Lorsqu’un des organismes d’une symbiose utilise la photosynthèse (comme une micro-algue), on parle de photosymbiose. Ce type d’association, retrouvé par exemple dans les récifs coralliens, est essentiel aux écosystèmes marins.
Un acanthaire (hôte) de 100-200 µm de longueur avec ses micro-algues symbiotiques intracellulaires (cellules jaunes).
Un acanthaire (hôte) de 100-200 µm de longueur avec ses micro-algues symbiotiques intracellulaires (cellules jaunes). © Johan Decelle
Fusion
Intérieur du tokamak : sur la partie gauche se trouvent deux antennes de chauffage FCI sur les murs extérieurs
Intérieur du tokamak : sur la partie gauche se trouvent deux antennes de chauffage FCI sur les murs extérieurs. Les deux systèmes de chauffage permettent un chauffage du plasma par induction. © C.Roux/CEA

Beau bilan d’étape pour le tokamak West !

— La campagne expérimentale dite C4 du Tokamak* WEST s’est achevée mi-novembre 2019. À son actif : des plasmas maintenus sur des temps longs, de l’ordre d’une minute, et les premiers tests de prototypes d’un composant clé (un divertor en tungstène) du démonstrateur ITER en construction à Cadarache. West se prépare désormais à accueillir un divertor complet, qui permettra d’allonger la durée des plasmas jusqu’à 1000 secondes et de déterminer la durée de vie de ce composant dans les conditions extrêmes que connaîtra Iter.

Tokamak*
machine expérimentale conçue pour démontrer la faisabilité scientifique et technique de l'énergie de fusion dont le nom est un acronyme du russe signifiant « chambre toroïdale avec bobines magnétiques »
— Assainissement-démantèlement —
assainissement

Assainissement-démantèlement

Enjeu majeur, l’assainissement-démantèlement (A&D) au CEA représente 36 installations en démantèlement, plus de 1 000 salariés mobilisés et une véritable expertise dans le domaine. Le site de Marcoule regroupe à lui seul le plus grand chantier d’A&D en Europe. Avec une stratégie générale validée par les autorités de sûreté en 2019, le CEA mène chantiers et R&D de front pour des opérations toujours plus sûres, techniquement et économiquement optimisées.

assainissement
Direction des applications militaires

Missions assurées par les équipes de la Direction de l’énergie nucléaire (DEN)

La Direction de l’énergie nucléaire (DEN) apporte aux pouvoirs publics et aux industriels les éléments d’expertise et d’innovation pour développer un nucléaire durable, sûr et économiquement compétitif.
Dans cette optique, la DEN conduit ses travaux selon trois axes majeurs :

• le soutien à l’industrie nucléaire française pour les réacteurs du parc actuel, le démarrage de l’EPR et les usines du cycle
• l’assainissement et le démantèlement de ses installations nucléaires en fin de vie
• le développement des systèmes nucléaires du futur avec les réacteurs de 4e génération pour fermer le cycle du combustible et avec les SMR (Small Modular Reactor) pour plus de flexibilité et un développement à l’international.

En savoir plus

Faits marquants 2019

EN CHIFFRES...

36 installations
à démanteler par le CEA sur 5 centres civils (Fontenay-aux-Roses, Saclay, Marcoule, Cadarache et Grenoble)

740 millions d’euros
alloués annuellement au démantèlement des installations et à la reprise des déchets anciens du CEA

1 100 salariés
travaillant directement ou indirectement au démantèlement.

Une stratégie générale validée par les autorités de sûreté © S.Le Couster/CEA

L’assainissement-démantèlement (A&D) couvre l’ensemble des opérations menées après l’arrêt définitif d’une installation nucléaire jusqu’à son déclassement. Celles-ci comprennent des opérations de démontage d’équipement, d’assainissement des locaux et des sols, de démolition de structures de génie civil, de traitement, de conditionnement et d’évacuation des déchets produits. Chacune de ces opérations est effectuée en lien avec les autorités de sûreté nucléaire, civile (ASN) et de défense (ASND). Le CEA assure également la reprise et le conditionnement de déchets anciens.

Des installations variées à démanteler

Réacteurs de différentes technologies, laboratoires de haute activité, usines du cycle du combustible, installations de traitement ou d’entreposage de déchets… Chaque installation est un cas particulier et chaque démantèlement un défi technique. Le CEA détient une véritable expertise, aussi bien dans la maîtrise d’ouvrage des opérations que dans les méthodologies et les savoir-faire nécessaires à leur réalisation.

Une R&D innovante pour le démantèlement

Certaines opérations exigent le développement de technologies particulières, en rupture avec les approches traditionnelles. Le CEA mène dans ce but des programmes de R&D visant à optimiser les coûts, la durée et les conditions d'intervention sur les chantiers. Nouveaux outils de formation en réalité virtuelle, robots télé-opérés pour réaliser les opérations en toute sécurité ou encore dispositifs de mesures ultrasensibles sont quelques-unes des innovations développées au CEA.

Une stratégie générale validée par les autorités de sûreté

En 2019, les autorités de sûreté nucléaire ont validé les grands principes de la stratégie du CEA en matière d’assainissement-démantèlement. Cette stratégie fixe notamment la priorisation des opérations en fonction de la radioactivité, de la radiotoxicité et de la robustesse de l’installation. Elle tient également compte de contraintes techniques, économiques et humaines. Cette stratégie permet au CEA de faire face à l’augmentation du nombre d’installations en démantèlement.

Le démantèlement à Marcoule : toutes les complexités sur un seul site

Chantiers prioritaires, diversité des installations, reprise de déchets anciens, le site du CEA-Marcoule regroupe à lui seul toutes les caractéristiques de l’A&D au CEA.
Le démantèlement de l’ancienne usine de retraitement du combustible nucléaire usé, UP1, est le plus grand chantier de démantèlement en France et l’un des plus importants au monde. Son achèvement est prévu à l’horizon 2060 avec l’évacuation des derniers déchets. Autre chantier majeur, l’Atelier pilote de Marcoule ne compte pas moins de 30 cellules de haute activité, cinq chaînes blindées et 230 boîtes à gants. La reprise des déchets irradiants ou à vie longue constitue aussi une véritable priorité de sûreté. Souvent mal connus, d’une très grande diversité chimique et radiologique, ils font l’objet d’une intense R&D, tant pour les caractériser entièrement que pour trouver des moyens de les conditionner ou reconditionner. S'ajoutent enfin six réacteurs de technologies variées (graphite gaz, neutrons rapides refroidi au sodium, hauts flux neutroniques) à des stades de démantèlement différents.

Toutes les complexités sur un seul site © S.Le Couster/CEA
Gestion des déchets anciens
Découpe du premier colis actif dans l’installation Chicade à Cadarache en vue d’une caractérisation.
Découpe du premier colis actif dans l’installation Chicade à Cadarache en vue d’une caractérisation. © CEA

Caractérisation de colis de déchets historiques

— En août 2019, un premier colis actif, datant de 1995, a été découpé dans une cellule dédiée de l’installation nucléaire de base Chicade située à Cadarache. Cette opération marque le démarrage du projet Recar dont l’objet est de vérifier l’ensemble des caractéristiques des colis du CEA afin d’en améliorer la connaissance et de définir les exutoires adaptés au juste besoin. Une fois caractérisés, les colis seront en effet triés et conditionnés pour permettre leur évacuation vers les exutoires adéquats et diminuer ainsi les coûts de leur gestion. 4 000 colis au total sont concernés, dont une grande partie pourrait être ensuite envoyée vers le centre de stockage de l’Aube de l’Andra, dédié aux déchets de faible et moyenne activité à vie courte.

Début du tri et du reconditionnement des « fûts riches » provenant du parc d’entreposage de Cadarache
Début du tri et du reconditionnement des « fûts riches » provenant du parc d’entreposage de Cadarache © CEA

Tri et conditionnement de 37 fûts dits « riches » du parc d’entreposage de Cadarache

— Déchets historiques jusqu’ici entreposés dans une installation de Cadarache, 37 fûts dits « riches », car contenant plusieurs grammes de matières fissiles, ont été transférés en 2019 à l’Atelier de traitement du plutonium, techniquement équipé pour le tri et le reconditionnement de ce type de déchets.
Avec le feu vert de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), les opérations de tri et de reconditionnement ont démarré le 26 septembre 2019. Elles déboucheront sur le conditionnement de ces déchets dans des fûts de 100 litres ou dans des colis de 870 litres, conformément aux exigences des exutoires. Ces colis seront ensuite évacués vers les installations de traitement de déchets puis d’entreposage de Cadarache.

Téléopération
Gobie, dispositif téléopéré pour l’assainissement des zones de travail
Gobie, dispositif téléopéré pour l’assainissement des zones de travail © CEA

Gobie et Murène, des équipements télé-opérés innovants pour les chantiers d’A&D

— Les opérations de reprise des fûts anciens étaient jusqu’ici réalisées à l’aide de chariots nucléarisés, équipements lourds nécessitant la présence d’un conducteur, ce qui limitait le temps de production.
Pour les optimiser, des équipements télé-opérés ont été conçus par le CEA, en partenariat avec des industriels. Manœuvrables à distance, ils évitent d’exposer les techniciens à un environnement radioactif et permettent d’augmenter la cadence de reprise de fûts. En 2019, la mise en œuvre de deux dispositifs s’est poursuivie : le « super-aspirateur » Gobie qui permet d’assainir les zones de travail et Murène, réceptionné fin 2019, qui assurera la reprise des fûts en casemates sur les chantiers de Marcoule. Gobie et Murène illustrent parfaitement le développement d’équipements innovants pour les chantiers d’A&D : techniquement exceptionnels, ils participent efficacement à la réduction du terme source, une des priorités du CEA dans l’A&D.

Calcul

Des calculs pour démontrer la très faible activité des déchets de l’installation Masurca

— Mis à l’arrêt définitif fin 2018, le réacteur Masurca situé à Cadarache fait partie des installations du CEA à démanteler. Pour préparer les opérations de démantèlement, des calculs ont été réalisés visant à préciser la catégorie des déchets produits. Basés sur l’historique de fonctionnement du réacteur et sur des analyses notamment de bétons prélevés dans le réacteur, ces calculs sont fondamentaux car ils démontrent que les déchets issus de cette installation seront de très faible activité. Cela représente une simplification majeure en termes de flux logistiques et de réduction des coûts dans la gestion des déchets induits. En outre, c’est une information essentielle pour l’ANDRA qui pourra ainsi gérer ces déchets de la manière la plus efficace. Enfin, ces calculs permettent de définir au juste besoin les travaux d’assainissement dans le réacteur.

Vue de dessous du cœur du réacteur Masurca.
Vue de dessous du cœur du réacteur Masurca. © P.Dumas/CEA