Le CEA et son écosystème
Le CEA et son écosystème

Le CEA et son écosystème

Le CEA dans la crise Covid‑19

La position du CEA dans le paysage français de la recherche et de l’innovation, au croisement de compétences nucléaires historiques (civiles et de défense), d’un socle de recherche fondamentale (en particulier en biologie) et d’une expertise en développements et transferts technologiques, lui a permis d’intervenir sur des champs multiples, dès le début de la crise et encore aujourd’hui. En collaboration avec tous les partenaires de son écosystème (organismes de recherche, universités, services hospitaliers, entreprises, collectivités territoriales) en France et en Europe, le CEA a livré une réponse rapide dans des domaines en lien direct avec l’épidémie tout en assurant la continuité des grands programmes dans lesquels il était engagé.

Les équipes du CEA mobilisées dans la lutte contre la Covid-19.
Les équipes du CEA mobilisées dans la lutte contre la Covid‑19. © Gilnature/istock/Getty Images Plus

Différentes équipes du CEA sont engagées sur plusieurs projets de recherche concernant la Covid‑19. »

Outre la fabrication et la fourniture de moyens de protection (masques, gants, blouses et sur-blouses, gel hydro-alcoolique), les équipes du CEA, fortes de leurs compétences dans le développement de technologies pour la médecine du futur, en biologie fondamentale et dans le numérique en santé, ont initié plusieurs projets de recherche sur la Covid‑19.

Ces projets sont structurés selon cinq axes : dispositifs médicaux pour prévenir ou lutter contre la Covid‑19 ; stratégies vaccinales ; diagnostic de l’infection ; physiopathologie de la maladie et thérapeutique associée ; conséquences de la crise. Ils impliquent des équipes issues principalement de trois des quatre directions opérationnelles du CEA : les directions de la recherche technologique et de la recherche fondamentale, la direction des applications militaires.
L’ensemble des résultats obtenus durant l’année 2020 et en ce début 2021 sont consultables sur le site web du CEA.

Et quelques exemples significatifs de son action en 2020 sont présentés dans une brochure « le CEA et la crise Covid‑19 : résilience et dynamique » publiée en mars 2021, téléchargeable ici.

Des installations sous surveillance

En corollaire de cet effort ciblé de R&D, le CEA s’est mis en capacité de préserver ses personnels comme ses installations. Parce qu’il dispose d’une solide culture de sûreté-sécurité et d’une pratique éprouvée de la gestion de crise, le CEA a mis en œuvre très vite des plans de continuité d’activité, notamment pour mettre en sécurité et définir un fonctionnement adapté pour les installations sensibles qu’il gère : réacteurs de recherche, labos « chauds », salles blanches…

Le confinement et l’obligation de recourir massivement au télétravail ont quelquefois constitué un obstacle, notamment lorsque la recherche impose l’accès à des équipements de laboratoire ou qu’elle concerne des informations trop sensibles pour être traitées hors de locaux sécurisés. Certaines activités ont donc été repensées, avec des plans de roulement sur les installations concernées dans les conditions les plus strictes de respect des gestes barrières et de confidentialité des travaux.

Distributeur automatique d’alcool.
Distributeur automatique d’alcool. © Zephyr18/iStock/Getty Images Plus

Durant le premier confinement, ce fut, par exemple, le cas des trois principales installations nucléaires du CEA, sur ses sites de Marcoule, Saclay et Cadarache, où seules quelques expérimentations de très long terme ont été maintenues, avec un programme réduit au strict minimum, afin de ne pas perdre des années de travail. Ou encore celui des chantiers de reprise et de conditionnement des déchets, des opérations de démantèlement et des projets de construction neuve, tous mis à l’arrêt, en sûreté et en sécurité. Seules quelques installations essentielles ont été maintenues en fonctionnement, en particulier pour les activités de surveillance et pour les installations d’Orano déclarées d’intérêt national sur le centre du CEA à Marcoule.

En outre, les activités de maintenance des emballages nécessaires aux activités et l’activité transports ont été maintenues. Autre exemple : les « salles blanches » du CEA à Grenoble, qui sont à la fois des installations de recherche et des plateformes essentielles pour ses partenaires de l’industrie de la microélectronique. Leur retour à un fonctionnement nominal dès la fin mai, grâce à la mobilisation exceptionnelle des équipes, a permis la reprise sans délai des opérations, comme l’installation d’une ligne pilote sur un nouveau substrat en carbure de silicium aux enjeux commerciaux très forts, notamment dans le domaine des composants de puissance.

Mise en place d’un dispositif de télétravail au sein du CEA
Le CEA a recouru au télétravail massif et exceptionnel chaque fois que possible durant la crise. © Gettyimages

843

recrutements réalisés avec des prises de fonction virtuelles, soit un volume équivalent à celui de 2019 (861).

Des pratiques sociales transformées

Dans le domaine des ressources humaines, la crise sanitaire a agi comme un accélérateur de transformation des pratiques sociales au sein de l’entreprise. Ainsi, la flexibilité des modes et lieux de travail, introduite dès 2019 avec la mise en place d’un dispositif de télétravail, a été systématisée, chaque fois que possible, en 2020 par le recours au télétravail exceptionnel et massif, et l’accompagnement renforcé des managers pour une bonne gestion des rapports sociaux à distance.

De même, l’adaptation des dispositifs de formation pour les salariés s’est poursuivie et même accrue en 2020, avec la mise en place d’une plateforme d’e-learning (LMS) en lien avec l’Institut national des sciences et techniques nucléaires (INSTN), permettant le passage des formations du présentiel au distantiel dans la plupart des cas. Grâce à sa politique de numérisation entamée depuis 2018, l’INSTN a d’ailleurs été en capacité d’assurer la continuité pédagogique des formations diplômantes qu’il propose. Cette bascule vers le « 100% numérique » lui a permis d’assurer enseignements comme examens en ligne et à distance.

La continuité pédagogique des formations diplômantes est assurée par INSTN grâce aux 100% numérique.
Grâce à sa politique de numérisation entamée depuis 2018, l'INSTN a assuré la continuité pédagogique de ses formations diplômantes. © Gettyimages

Les modes de communication traditionnels ont laissé place aux outils collaboratifs à distance, désormais généralisés, pour favoriser les échanges à tous les niveaux, entre managers, entre managers et salariés mais également entre collègues de travail. Un déploiement qui a fortement mobilisé les équipes en charge du système d’information du CEA pour en assurer l’accessibilité et un fonctionnement à la fois fiable et sécurisé. Et de nouvelles pratiques ont émergé, comme l’organisation de webinaires RH thématiques, en lien ou non avec la crise (par exemple, « Manager mon équipe en temps de crise », « Préparer la reprise de mon équipe » ou « Parcours professionnels dans la sûreté/sécurité »).

Ces nouveaux lieux d’expression, appelés à être pérennisés, permettent non seulement d’être plus directement à l’écoute des salariés pour répondre aux questionnements qu’ils expriment, par exemple dans des FAQ en ligne dont l’utilisation a été étendue, mais également d’ajuster, au plus près, les actions à mettre en œuvre. Dans ce même esprit, les salariés du CEA ont été invités, entre le 22 juin et le 3 juillet, à s’exprimer sur la façon dont ils avaient vécu, à titre personnel et professionnel, la période exceptionnelle liée à la première phase de la crise. De cette enquête, baptisée « CEA#mareprise », les salariés ont exprimé le sentiment fort que le CEA a eu le souci de la préservation de toutes et tous.

Durant toute l’année 2020, la fonction RH a ainsi assuré voire renforcé ses missions « fondamentales », au premier rang desquelles le maintien de la rémunération des salariés. Le dialogue social, auquel le CEA est très attaché, s’est poursuivi comme les années précédentes, avec notamment la négociation d’accords collectifs au plus fort de la crise (gestion des congés et JRTT en avril) et la réunion régulière des instances représentatives du personnel mais à un rythme inédit (15 réunions du Comité national en 2020).

Malgré la crise, 843 recrutements ont été réalisés avec des prises de fonction virtuelles, soit un volume équivalent à celui de 2019 (861). Le suivi de la santé-sécurité des salariés a été renforcé et la dématérialisation des processus RH, déjà engagée depuis plusieurs années, s’est poursuivie voire amplifiée. Certaines actions, cependant, ont été décalées de quelques mois, comme la campagne d’avancements ou les revues de personnel qui ont eu lieu en fin d’année.

La dynamique engagée en 2020 dans un contexte exceptionnel ne faiblit pas en 2021. Parmi les conséquences de la crise, le CEA entend réaffirmer son rôle d’employeur responsable en se donnant notamment trois objectifs majeurs : accueillir davantage de personnes en situation de handicap, promouvoir l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, recruter 1 000 jeunes en contrat en alternance sur l’année, dans le cadre du plan national « Un jeune, une solution ».