Technologies pour la santé

Technologies pour la santé

Technologies pour la santé

Le CEA est aujourd’hui un acteur central en France pour la conception et l’intégration de technologies innovantes dans le domaine de la santé. Cette mission est portée par ses directions de
la recherche fondamentale (DRF) et de la recherche technologique (DRT).

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Les recherches menées au CEA contribuent à faire émerger une ‘nouvelle’ médecine au bénéfice des citoyens et de la santé publique en général. »

Le projet PASREL

2024

L'année de la concrétisation du projet PASREL


Le projet PASREL

À l’interface des différents domaines notamment couverts par le CEA, le projet PASREL (PAris-Saclay foRmation rEcherche & hôpitaL) vise à intégrer l’innovation technologique en milieu hospitalier. Ce centre d’innovation et de recherche sera adossé au futur hôpital de Paris-Saclay à l’horizon 2024, l’ensemble constituant un exemple d’hôpital du futur fonctionnant au plus près de son environnement (population, patients, personnels de santé, communautés de recherche, industriels).

Impliqué depuis sa création dans la recherche en biologie et en santé, le CEA entend aujourd’hui capitaliser sur l’ensemble des compétences qu’il a développées au fil des ans pour contribuer à l’émergence de la médecine du futur, en lien étroit avec des structures partenaires de recherche clinique. En s’appuyant sur une recherche fondamentale de pointe, il imagine et développe des technologies médicales intelligentes pour porter de nouvelles générations de thérapies et faire évoluer la médecine actuelle vers une médecine plus prédictive, personnalisée et préventive où le patient devient un acteur incontournable du parcours de soins.

Les recherches du CEA dans le domaine de la santé trouvent leur origine dans l’étude de l’impact des rayonnements ionisants sur le vivant et l’utilisation d’éléments radioactifs comme traceurs pour comprendre les phénomènes biologiques. Ces traceurs fournissent aujourd’hui un outil précieux pour les recherches fondamentales et appliquées du CEA. Ils constituent également la base de nombreux travaux menés dans le domaine des technologies pour la santé, également nourris par les connaissances acquises dans les domaines variés sur lesquels se penche le CEA : biologie, chimie, physique, microélectronique, robotique, calcul, logiciels, cybersécurité…

L’ensemble des recherches menées au CEA contribue à faire émerger une « nouvelle » médecine, qui intègrera l’ensemble de la chaîne de valeurs et des acteurs associés (recherche, innovation, soin) au bénéfice des citoyens et de la santé publique en général.

En lien avec les grands acteurs académiques, hospitaliers, industriels et dans le cadre de recherches précliniques et cliniques, le CEA développe des technologies, dont la plupart se combinent, pour explorer le vivant et élaborer des stratégies innovantes de médecine de précision (diagnostic, suivi, prévention et thérapie). La multiplicité des compétences de ses équipes et sa capacité à concevoir et opérer des plateformes technologiques ouvertes et souvent uniques se matérialisent sous la forme de plusieurs infrastructures nationales en biologie et santé (INBS) et numérique (France Life Imaging, France Génomique, IDMIT, NeuraTRIS, N4HCloud) que le CEA porte ou dont il est partenaire. Cet investissement ainsi que sa politique ambitieuse de transfert des savoir-faire vers l’industrie positionnent le CEA comme un acteur fort du domaine de la santé.

L’ensemble des technologies qui fondent la médecine du futur nécessitent une interdisciplinarité forte entre biologistes, médecins, physiciens, chimistes, mathématiciens et informaticiens. Elles se déclinent au CEA dans quatre grands domaines : l’imagerie médicale et le développement des outils associés ; les outils pour la prévention primaire et le diagnostic ; les innovations thérapeutiques et les technologies associées et, enfin, l’analyse à grande échelle.

Imagerie médicale et outils associés

La stratégie actuelle du CEA en imagerie biomédicale porte sur des innovations de rupture et sa capacité à être un intégrateur de technologies. Il s’investit notamment dans les domaines de l’IRM à très haut champ et des nouveaux radio-pharmaceutiques, de l’imagerie multimodale et multi-échelles, du traitement du signal et de l’analyse d’images, de l’exploitation des données grâce aux méthodes de l’intelligence artificielle. Ces recherches associent différentes équipes au CEA dans le domaine des sciences du vivant mais également dans celui de l’instrumentation (aimants supraconducteurs, systèmes de détection gamma et X, échographie transcranienne…).

Outils pour la prévention primaire et le diagnostic

Le CEA est activement impliqué dans la conception de dispositifs médicaux.
Pour les dispositifs médicaux de diagnostic in vitro, les recherches menées ont pour principales priorités d’améliorer l’interface des capteurs avec le patient pour garantir la qualité des mesures (biocompatibilité, conformabilité, résorbabilité…) ; de définir des biomarqueurs ayant une pertinence translationnelle ; de mettre au point des capteurs et les algorithmes de traitement associés, ainsi que des tests de diagnostic rapide, dits « Point of Care », fondés sur l’ingénierie des anticorps, par exemple pour la détection d’agents infectieux ou la mesure de l’antibiorésistance.
Ces technologies facilitent l’accès aux soins et offrent des solutions intéressantes pour une médecine faiblement invasive ou ambulatoire, le suivi du patient et la prévention. Elles trouvent, par ailleurs, des applications dans le domaine du sport et du bien-être.
Autre voie explorée, celle des dispositifs à composante biologique, organes sur puce et organoïdes, qui pourraient jouer le rôle de « compagnons biologiques » avec trois applications principales : l’étude de mécanismes fondamentaux et de processus physiopathologiques, le support de cribles pharmacologiques (visant à trouver de nouveaux médicaments) et l’aide aux choix de thérapies personnalisées. Les organoïdes offrent également la possibilité, à long terme, de restaurer partiellement et temporairement une fonction physiologique déficiente dans l’attente d’une transplantation d’organe (médecine régénérative). Un prototype de « pancréas sur puce » est ainsi actuellement en développement à Grenoble, en lien avec le CHU Grenoble-Alpes.

Innovations thérapeutiques et technologies associées.

Le CEA cherche à développer des thérapies innovantes, physiques, chimiques et biologiques (thérapie génique, transfert de gènes, cellules souches) et travaille également sur la problématique associée de leur délivrance. Ainsi, en délivrant des doses contrôlées localement et ajustées selon la sensibilité individuelle, la radiothérapie est considérée comme une technique de précision dans le traitement des cancers. Les thérapies géniques et cellulaires occupent une place importante dans l’arsenal thérapeutique de la médecine du futur. Elles représentent un grand espoir de traitement personnalisé pour les malades qui se trouvent dans une impasse thérapeutique.

Analyse à grande échelle

Dans le domaine des solutions de santé numérique, le CEA est activement impliqué dans trois actions :

  • le Plan France Médecine Génomique 2025, qui prévoit la mise en place de douze plateformes de séquençage diagnostique, adossées à un centre de référence (CRefIX) et la création d’une infrastructure nationale dédiée à la collecte des données génomiques à l’échelle nationale à la fois pour le parcours de soin et le développement accéléré de la recherche clinique numérique (CAD, Collecteur Analyseur de Données) ;
  • le déploiement d’une plateforme de R&D pour le numérique en santé, N4HCloud, accessible aux communautés de recherche académique et privée, autour des données issues du centre d'acquisition et de traitements des images (CATI) dans un premier temps, et d’autres données « omiques » (protéomique et métabolomique) dans un second temps. N4HCloud a été installé au Très Grand Centre de Calcul du CEA (TGCC) à Bruyères-le-Châtel (91) et mis en production à l’automne 2020. Cette plateforme se veut préfiguratrice du CAD qui sera, pour son volet recherche, également hébergé au TGCC ;
  • l’intégration de ces données avec d’autres données issues, par exemple, de l’imagerie ou, de manière plus générale, avec des données de phénotype, qui reflètent les particularités des maladies de chacun, permettra de réduire drastiquement l’errance diagnostique et d'améliorer l’efficacité de traitements.


Organes sur puce : Systèmes miniaturisés, conçus à partir de cellules équipées de micro-capteurs pour reproduire l’architecture et le fonctionnement d’un organe humain, comme le pancréas.
Organoïdes : « Mini organes » obtenus à partir de cellules souches ou progénitrices, mises en culture 3D dans un hydrogel qui mime la matrice extracellulaire.
Protéomique : Étude de l'ensemble des protéines (protéome) d'une cellule, d'un organite, d'un tissu, d'un organe ou d'un organisme, à un moment et sous des conditions données.
Métabolomique : Étude de l'ensemble des métabolites primaires (sucres, acides aminés, acides gras etc.) présents dans une cellule, un organe ou un organisme. C'est l'équivalent de la génomique pour l’ADN.
Phénotype : Ensemble des caractères observables d'un organisme (anatomique, physiologique, moléculaire ou comportemental).



Santé

Faits marquants 2020

Détecter les virus grâce à la spectrométrie de masse
Virologie

Détecter les virus grâce à la spectrométrie de masse

— Détecter les virus présents en très faibles concentrations dans l’air des hôpitaux, des bureaux, des avions et autres lieux publics sera sans doute bientôt possible, grâce au résonateur opto-mécanique développé par des équipes de l’Irig et du CEA-Leti. Plus sensible, plus rapide et plus polyvalent que tous les dispositifs de détection disponibles sur le marché, il permet de déceler, en un temps record, la présence de particules jusque-là difficilement détectables par spectrométrie de masse. Le nano-plateau qui le constitue permet de remonter à la masse et à la nature d’une particule se posant à sa surface, grâce à la variation de sa fréquence de résonance. Sa large surface permet non seulement de capter rapidement les particules présentes dans un échantillon, mais également de détecter des particules non sphériques, caractéristiques de certains virus (Ebola, rage…).

Irig : Institut de recherche interdisciplinaire de Grenoble (CEA / Université Grenoble-Alpes)
CEA-Leti : Institut de la Direction de la recherche technologique dédié aux micro et nano-technologies

Diagnostiquer la Covid-19
Virologie

Diagnostiquer la Covid‑19

— Il est désormais possible de savoir, en quelques minutes, si on est contaminé ou non par le SARS-CoV-2. Start-up issue du CEA, Avalun propose des dispositifs médicaux de diagnostic in vitro portables et communicants. Son dernier laboratoire sur puce, le LabPad® Evolution commercialisé auprès des professionnels de santé, permet la détection antigénique du SARS-CoV-2 à partir d’un prélèvement nasopharyngé.
Le résultat de la recherche d'antigène viral est obtenu en vingt minutes pour les patients négatifs et en quelques minutes seulement pour les patients positifs à charge virale élevée. Sa sensibilité est proche de celle des tests RT-PCR, technique de référence en laboratoire. Le LabPad® Evolution réalise automatiquement la lecture des résultats et les transfère aux plateformes sécurisées de consolidation des données sur l'épidémie.

Par ailleurs, dès la fin mars 2020, en collaboration avec des partenaires industriels et hospitaliers, le CEA s’est engagé dans la production de réactifs biologiques dans le but de développer deux tests rapides de diagnostic de la Covid‑19 : un test sérologique et un test de détection antigénique qui permet de détecter le virus dans les prélèvements nasopharyngés et/ou salivaires. Ces travaux sont menés dans le cadre d’un partenariat avec l’AP-HP et la société NG Biotech. L’objectif est de créer une filière française d’approvisionnement en réactifs biologiques (anticorps) entrant dans la composition des tests.

RT-PCR : Reverse Transcription - Polymerase Chain Reaction. Détection de gènes par biologie moléculaire.

Au plus près du patient
Médecine

Au plus près du patient

— Miniaturisés, peu coûteux et fournissant un résultat immédiat, les dispositifs d’imagerie sans lentille promettent d’amener l’analyse médicale directement au chevet du patient. Un démonstrateur développé par le CEA a été présenté au Consumer Electronic Show (CES) à Las Vegas (États-Unis) en janvier 2020.
Le principe est simple : une lumière émise par une LED dans le proche infrarouge est diffractée par l'objet biologique analysé et produit un motif holographique enregistré par un capteur d'image CMOS. Des algorithmes de reconstruction holographique restituent ensuite l'image de l'objet sur un écran. Les logiciels de traitement d'images issus de l'intelligence artificielle peuvent alors détecter, analyser et même classifier les objets biologiques observés grâce au suivi d'indicateurs spécifiques. Ces opérations sont automatisées et non dépendantes d'un opérateur.

LED : Light-Emitting Diode (ou diode électroluminescente en français). Dispositif capable d’émettre de la lumière lorsqu’il est parcouru par un courant électrique et notamment mis en œuvre dans les écrans plats.
CMOS : Complementary Metal Oxide Semiconductor. Technologie de fabrication de composants électroniques et qui désigne, par extension, ces mêmes composants.

hysiopathologie de la COVID et thérapies
Virologie

Physiopathologie de la Covid‑19 et thérapies

— Grâce aux équipements et à l’expertise développée à l’IDMIT, le CEA a initié dès février 2020 une étude in vivo sur les effets de l’hydroxychloroquine (HCQ) en traitement prophylactique contre le virus SARS–CoV–2 et en a démontré l’inefficacité. Différentes stratégies de traitements ont été testées en prévention, immédiatement après l’infection, et enfin à l’apparition des symptômes au bout de cinq jours, avec ou sans azithromycine, et à des doses de traitement variables. Cette étude préclinique a permis de mieux comprendre les mécanismes physiopathologiques du virus SARS–CoV–2 et d’obtenir des informations précises sur la bio-distribution de la molécule HCQ dans l’organisme. Cette étude préclinique a été réalisée sous l’égide du consortium multidisciplinaire REACTing.

IDMIT : Diseases Models for Innovative Therapies

Accélérer le passage entre recherche préclinique et clinique
Accord de collaboration

Accélérer le passage entre recherche préclinique et clinique

— Forts de leurs compétences respectives dans les domaines de la bio-informatique, la génomique, l’intelligence artificielle et des technologies d'imagerie de pointe, Life & Soft et le CEA se sont associés pour développer une offre de services inédite répondant aux besoins de soins personnalisés et s'appuyant sur des analyses croisées innovantes. L’objectif est de proposer des analyses associant les données d'imagerie générées par les technologies de pointe du département IDMIT du CEA-Jacob et les données de génomique produites par Life & Soft. Par ce rapprochement, Life & Soft poursuit sa stratégie partenariale en recherche fondamentale auprès d'organismes publics et le CEA-Jacob renforce, dans le cadre de sa mission de recherche préclinique et clinique sur les maladies infectieuses humaines, ses liens avec le diagnostic et la recherche génomique. Signée en 2020 pour trois ans, cet accord de collaboration permettra d'accélérer le passage d'une recherche préclinique vers les expérimentations cliniques, afin d'améliorer le parcours de soin des patients.

IDMIT : Diseases Models for Innovative Therapies
CEA-Jacob : Institut François-Jacob du CEA

Analyser les microbiotes
Santé

Analyser les microbiotes

— L'étude de plus en plus aisée des écosystèmes microbiens – on parle de microbiotes – offre de nouvelles perspectives d'applications, dans des domaines aussi variés que l'agriculture ou la santé humaine ou encore la lutte contre le bioterrorisme, la détection d'agents pathogènes émergents, et la caractérisation de leurs réservoirs.
Dans cette perspective, des chercheurs du CEA-Joliot ont développé une méthode mathématique baptisée « phylopeptidomique » pour identifier les organismes présents dans un microbiote et les doser. Elle consiste à prédire, pour chaque organisme vivant, le nombre de peptides communs à tous les organismes présents dans la base de données et à considérer que l'ensemble du signal obtenu par spectrométrie de masse pour un microbiote est en fait une combinaison des signatures de tous les organismes qui le composent.

CEA-Joliot : Institut Frédéric-Joliot du CEA
Peptide : Ensemble d’acides aminés liés entre eux, dont il existe une très grande variété.