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Un Médiateur pour la réparation de notre ADN


​Une équipe du CEA-IBITECS, en collaboration avec le CEA-IRCM, a découvert un nouveau rouage de la machinerie de l’ADN. Un champ d’investigation inédit s’ouvre pour comprendre la transcription des gènes et la réparation de l’ADN. Explications.

Publié le 10 février 2014

​La transcription est la 1ère étape de l’expression des gènes. Son dysfonctionnement est une des causes majeures du développement de cancers et d’un nombre important de maladies génétiques. C’est pourquoi tout un arsenal de molécules régule cette transcription, notamment le complexe protéique appelé « Médiateur ». Par ailleurs, la réparation de l’ADN constitue un mécanisme majeur de défense de l’organisme contre différents stress, notamment celui provoqué par les rayonnements ionisants. Il a été montré que certains composants sont impliqués à la fois dans la transcription et la réparation de l’ADN. Les scientifiques ont émis l’hypothèse que le Médiateur pourrait être l’un d’entre eux en jouant un rôle dans la réparation de l’ADN couplée à la transcription. Oui, mais comment ?

Une équipe du CEA-IBITECS, en collaboration avec le CEA-IRCM, apporte aujourd'hui des éléments de réponse. Elle a en effet observé qu’un composant essentiel de la réparation de l’ADN, la protéine Rad2/XPG, interagit avec le Médiateur. Il s’avère que Rad2/XPG et le Médiateur sont en interaction directe. Les expériences, d’abord dans les cellules de levure, puis dans des cellules humaines, montrent que le Médiateur ‘recrute’ son acolyte, pour qu’il réalise son travail dans la réparation de l’ADN sur les régions activement transcrites. La transcription des gènes et la réparation de l’ADN sont ainsi, comme pressenti par les chercheurs, intimement liés.

La portée de ce résultat est capitale. Il ouvre tout un champ dans la compréhension de la réparation de l’ADN, notamment celle de la compréhension de la réponse des êtres vivants aux rayonnements ionisants. Ce résultat pourrait avoir d’autres retombées, notamment pour le traitement d’une maladie génétique appelée Xeroderma pigmentosum, provoquant une sensibilité accrue aux UV et un risque avéré de cancer de la peau. En effet, si les scientifiques savaient qu’une mutation de Rad2/XPG peut entraîner cette pathologie, les biologistes suggèrent aujourd'hui qu’une mutation du Médiateur peut aussi la provoquer. Un espoir pour trouver de nouvelles cibles thérapeutiques.

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