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Vers un vaccin pour stopper le Chikungunya


Un consortium européen, intégrant le CEA-IMETI, a mis au point un vaccin contre le virus du Chikungunya et l’a testé chez un modèle rongeur. Les essais chez l’Homme pourraient débuter en 2015. ​

Publié le 12 février 2014

Le virus du Chikungunya, transmis par les moustiques du genre Aedes, provoque de fortes fièvres, des céphalées, des éruptions cutanées et surtout des douleurs musculaires et articulaires chez la quasi totalité des personnes infectées (95%). Ces symptômes disparaissent en 2 à 6 semaines chez la plupart des patients, mais pour 5% à 30% de ces derniers, les signes cliniques peuvent perdurer plusieurs mois à quelques années après la phase aiguë de la maladie.

Les chercheurs du CEA-IMETI et leurs collaborateurs suédois, estoniens, anglais et espagnols, dans le consortium européen ICRES1, se sont lancés dans la construction de plusieurs vaccins pour lutter contre les épidémies qui émergent régulièrement sur la planète (voir encadré). Les chercheurs ont préparé plusieurs candidats, dont deux vaccins atténués basés sur des souches virales du Chikungunya génétiquement modifiées et un vaccin conçu à partir d’ADN synthétique codant pour une partie des protéines virales. Ces vaccins ont été testés un par un ou en combinaison chez un modèle rongeur en collaboration avec un laboratoire suédois. « Nous avons observé une forte réponse immune humorale, avec la production d’anticorps, et une forte réponse immune cellulaire, souligne Pierre Roques. Sept semaines après l’injection du vaccin, l’effet protecteur a été mesuré en inoculant du virus sauvage aux modèles animaux. Il s’avère que la protection contre les atteintes articulaires est très efficace lorsqu’un rappel du vaccin est effectué 3 semaines après la première injection. » Deux de ces vaccins, évalués comme les plus performants, seront bientôt testés chez le primate non humain, dont le système immunitaire est proche de l’Homme. Si les résultats sont concluants, les tests cliniques pourraient débuter assez rapidement, courant 2015.

Chikungunya : l’extension géographique des foyers épidémiques est redoutée, notamment aux Etats-Unis.

Pierre Roques, virologiste dans le servive d’Immuno-virologie au CEA-IMETI

« On se souvient de l’épidémie de Chikungunya de 2005, qui a frappé les îles de l’océan Indien et notamment l’île de la Réunion avec plusieurs centaines de milliers de cas et entrainé une crise économique majeure. Jusqu’alors confinées à l’Afrique et à l’Asie du Sud, de nouvelles flambées épidémiques reflètent une dispersion accéléré du virus depuis 2007. Dans les Antilles françaises, l’apparition à la fin 2013 des premiers cas de Chikungunya et sa dispersion dans les iles des caraïbes et jusqu’en Guyane laisse présager une atteinte du continent américain, avec des conséquences majeures pour la santé publique. »

  1. Integration of Chikungunya research

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