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Un gène capital pour la production des gamètes


​​Des chercheurs du CEA-IRCM, en collaboration avec le CEA-Ibitecs, ont découvert un gène clé pour la création des gamètes à la base de la reproduction sexuée.

Publié le 16 février 2016

Les gamètes, à savoir les ovules et les spermatozoïdes chez l’Homme, sont produit​s à partir d’un mécanisme de division qui leur est propre 1, la méiose. D’une cellule mère sont produites quatre cellules filles au patrimoine génétique divisé par deux, permettant un brassage de l’information génétique. Ce processus est délicat, très précis, car il engendre des cassures de l’ADN et doit faire en sorte que les caractères propres à l’espèce soient conservés. « On ne sait pas comment est régulée la méiose, explique Gabriel Livera, responsable de laboratoire au CEA-IRCM 2. Notre équipe a découvert il y a quelques années un gène, baptisé Meioc , qui participe à cette régulation. Mais comment exactement ? Un mystère que nous venons de percer. »

Les chercheurs ont tout d’abord observé qu’un modèle rongeur dépourvu de Meioc s’avère stérile, du fait de son incapacité à former des gamètes mâles ou femelles. « La production des gamètes s’arrête au début de la méiose, explique le chercheur. » Pourquoi ? « Nous avons remarqué que l’absence de Meioc entraîne un déficit global de l’expression 3  de beaucoup de gènes essentiels à la méiose et bloque le processus ». Le gène Meioc agirait-il un peu comme un chef d’orchestre en amont de l’expression d’autres gènes directement impliqués dans le processus de division ? « Oui, affirme Gabriel Livera. Nous avons mis en évidence qu’il agit sur la stabilité des ARN messagers, qui sont des intermédiaires essentiels pour la production des protéines à partir des gènes. » Cette démonstration se base sur des expériences de spectrométrie de masse effectuées au CEA-Ibitecs 4, à Marcoule, révélant le lien physique entre les ARN messagers et un partenaire essentiel de Meioc, la protéine YTH.  

Ainsi, le manque de Meioc aboutirait à des anomalies irréparables au cours des premières étapes de la méiose. « Etant donné que ce gène est conservé chez beaucoup d’espèces animales, nous pensons que la fonction de Meioc est ancestrale et qu’elle est primordiale dans la régulation de la production des gamètes », conclut le biologiste.


  1. La division des cellules non germinales (autres que gamètes) est la mitose, donnant naissance à deux cellules filles identiques
  2. Institut de radiobiologie cellulaire et moléculaire
  3. L'expression d'un gène désigne les processus biochimiques par lesquels l'information héréditaire du gène est lue pour aboutir à la fabrication de protéines.
  4. Institut de biologie et de technologies de Saclay

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