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Le laser : un concentré de lumière

Indispensables, mais attention !


​Les rayonnements laser présentent des risques plus ou moins importants pour l’oeil et la peau en fonction de leur puissance, du temps d'exposition, de la dimension du faisceau et de la longuer d'onde.

Publié le 30 juin 2015

Les rayonnements laser présentent des risques plus ou moins importants pour l’oeil et la peau en fonction de leur puissance (dès 1 mW), du temps d’exposition, de la dimension du faisceau et de la longueur d’onde (ultraviolet, infrarouge, voire visible). En fonction de ces paramètres, les effets biologiques ne sont pas les mêmes.

Les mécanismes d’interaction sur les tissus peuvent être thermiques, photochimiques, électromécaniques ou photo-ablatifs. Pour éviter cela, les laseristes isolent le plus possible les faisceaux laser (on parle de capotage de faisceau) et portent des lunettes spéciales.

Le domaine ultraviolet (100-400 nanomètres)

Les effets photochimiques néfastes des rayonnements ultraviolets naturels (UV) sont bien connus. Ainsi, sur la peau, les lasers UV peuvent engendrer des brûlures photochimiques, un vieillissement prématuré voire des cancers. Certains lasers sont susceptibles de provoquer des coupures (ablations) dans le tissu cutané.

Pour ce qui concerne les yeux, et notamment la conjonctive et la cornée, des surexpositions au faisceau laser peuvent entraîner des brûlures. Grâce à des expérimentations cellulaires, les chercheurs ont montré que l’irradiation laser (193 nm) était considérée comme un stress par les cellules et que ce rayonnement pouvait déclencher un mécanisme de mort programmée (apoptose) dans des cellules de cornée en culture. L’activation d’une protéine régulatrice du devenir des cellules (la p53, « gardienne du génome ») a été également démontrée. Dans les cellules survivantes, l’induction d’un processus de photo-vieillissement est suggérée par les résultats obtenus.



Le domaine visible et proche infrarouge (400-1 400 nm)

Ce domaine de rayonnement laser peut être extrêmement dangereux en raison de sa pénétration à travers les milieux oculaires. Les rayons sont focalisés par la cornée et le cristallin sur la rétine, entraînant des diminutions de l’acuité visuelle, voire des risques de cécité. Les lésions peuvent être révélées lors d’examens angiographiques. Sur la peau, une surexposition aux rayonnements occasionnera des brûlures.



Le domaine infrarouge (1 400 nm-1 mm)

Ces rayons n’atteignent pas la rétine, mais entraînent des lésions thermiques de la cornée, ainsi que des pertes de transparence du cristallin. Des brûlures cutanées ont également été observées.

Les recherches réalisées au CEA permettent de mieux connaître les effets des rayonnements laser sur l’organisme, d’en apprécier les mécanismes moléculaires et de trouver des marqueurs biologiques des lésions de la cornée. Ces travaux sont nécessaires pour définir ou améliorer les limites d’exposition du fait de l’évolution technologique des lasers. Ils contribuent également à une meilleure utilisation du rayonnement laser dans le génie biomédical.