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Organes sur puce

Un bond décisif pour la médecine

​​​Mieux personnaliser les traitements, diminuer le taux d'échec des essais cliniques et limiter les tests sur animaux, telles sont les ambitions de cette technologie ultra-prometteuse. Explications.​​
Article paru dans la revue Science et Vie de juillet 2024

Publié le 26 juin 2024

​​Extrait.
De nombreux organes (poumon, foie, pancréas, peau, cœur, cerveau, etc.) sont cultivés sur puce et fleurissent depuis quelques années dans les laboratoires du monde entier. Début 2024, la France a même décidé de lancer un grand plan de 48 millions d'euros pour soutenir la recherche en la matière. "Il est essentiel d'ac­ quérir une souveraineté dans ce domaine, qui va devenir déterminant en 1·echerche médicale et, à plus long terme, dans le par­ cours de soins, estime Xavier Gidrol, Directeur de recherche ​à l'Irig et co-res­ponsable du Programme MED-OOC​. Un jour, les médecins utiliseront ces organes sur puce comme une sorte de modèle minia­ture de certains patients, afin d'évaluer des traitements personnalisés."

​​Ces "organoïdes" représentent aujourd'hui des modèles pré­ cieux pour la recherche médicale. Mais ce suffixe, "-oïde", indique une sérieuse limite: "Les cellules s'auto-organisent encore de façon anarchique, tel un puzzle dont les pièces ne seraient pas au bon endroit... Si bien que la structure de l'organoïde ne colle que partiellement avec celle de son modèle in vivo", tempère Xavier Gidrol.
C'est dans cette faille qu'intervient une seconde avancée majeure : celle de la micro­ fluidique, c'est-à-dire la capacité à manipuIer des fluides à l'échelle microscopique, par exemple dans des canaux dix fois plus fins qu'un cheveu.
Les "puces microfluidiques" sont la fusion de plusieurs avancées technologiques. Elles forment une matrice idéale pour les cultures cellulaires, les transformant en "organes sur puce" bien plus représentatifs du modèle in vivo que des organoïdes parfois moins subtils. Les possibilités qu'elles offrent sont légion. "On peut, par exemple, maîtriser l'apport en nutriments et en oxygène, et mimer ainsi l'ir­rigation sanguine", illustre Xavier Gidrol.

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A gauche : image d'un organoïde sur puce, à droite : sa représentation dans une maquette 3D. Crédit CEA​

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