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Résultat scientifique | Diagnostic | IRM

Des micelles qui révèlent les tumeurs à l’IRM


​Afin d'améliorer la qualité du diagnostic par IRM, plusieurs équipes du CEA-Joliot se sont associées pour développer un vecteur de taille nanométrique capable d'encapsuler et de transporter un agent de contraste fluoré révélant mieux les tumeurs.

Publié le 14 avril 2021

L'imagerie par résonance magnétique (IRM) est une technique qui repose sur la visualisation des protons de l'eau contenue dans les tissus. Cependant, il est parfois difficile de différencier tissus sains et pathologiques pour obtenir des données exploitables. Afin d'améliorer la qualité des images, on administre souvent des agents de contraste, tels que le gadolinium, qui s'ils sont efficaces, possèdent néanmoins des limites (manque de spécificité, non quantifiables directement, toxicité potentielle).

Afin d'obtenir un signal IRM spécifique et directement quantifiable, on utilise des agents de contraste contenant dans leur structure des atomes tels que le fluor qui sont directement détectables en IRM. L'un de ces agents, le PERFECTA, est une molécule ramifiée comportant 36 atomes de fluor, mais il est malheureusement très peu soluble dans l'eau, ce qui limite ses applications in vivo.

Pour remédier à cela, les chercheurs du CEA-Joliot au Service de Chimie Bioorganique et de Marquage et à NeuroSpin ont développé des vecteurs de taille nanométrique capables d'encapsuler et de transporter les molécules PERFECTA vers les tumeurs.

Ces vecteurs prennent la forme de micelles, agrégats sphéroïdaux de molécules amphiphiles, possédant un réservoir central hydrophobe et des propriétés hydrophiles à l'extérieur. La surface de ces micelles possède des caractéristiques chimiques qui permettent leur accumulation passive dans la zone tumorale, tandis que leur réservoir central encapsule les molécules de PERFECTA, facilement détectables par IRM.

Une mise au point de paramètres spécifiques de mesures et d'impulsions excitatrices pour l'IRM a ensuite permis de délimiter visuellement, et avec une très bonne sensibilité, le volume de la masse tumorale chez des souris modèles et de quantifier précisément l'accumulation des nano-vecteurs micellaires dans différents organes (voir la figure).

Ces résultats démontrent la possibilité de suivre en temps réel l'accumulation des micelles dans les tissus tumoraux. Il s'agit du premier exemple d'utilisation d'un tel nano-vecteur encapsulant la molécule PERFECTA.

© E Gravel/CEA

Légende : a) Structure du composé amphiphile; b) Assemblage en micelles et encapsulation de la sonde PERFECTA; c) Image IRM 1H/19F d'une souris porteuse d'une tumeur (zone pointillée = zone tumorale).



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