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Amnésies progressives : l’imagerie TEP des dépôts tau et amyloïde affine le diagnostic


​En s'appuyant sur l'imagerie moléculaire amyloïde et tau, des chercheurs du CEA-Joliot (SHFJ) et de l'hôpital Ste-Anne (Paris) montrent qu'une amnésie progressive du sujet âgé n'est pas nécessairement associée à une maladie d'Alzheimer.

Publié le 13 janvier 2022

Caractérisée par l'accumulation anormale des protéines tau et amyloïde dans le cerveau, la maladie d'Alzheimer est souvent révélée par des troubles de la mémoire mais ceux-ci ne lui sont pas toujours imputables.

Afin d'améliorer la précision du diagnostic, les chercheurs ont étudié des patients qui consultaient pour un trouble mnésique évocateur d'Alzheimer : le syndrome amnésique de type hippocampique. Trente-six patients et trente volontaires sains (témoins) ont été suivis pendant deux ans et ont bénéficié d'une série d'examens :

  • une évaluation neuropsychologique approfondie par les neurologues de Sainte-Anne,
  • une neuro-imagerie par IRM pour mesurer l'atrophie cérébrale,
  • un bilan de neuro-imagerie par tomographie à émission de positons (scanner TEP) réalisé au Service hospitalier Frédéric Joliot (SHFJ), utilisant un traceur des dépôts β-amyloïde ([11C]-PiB) et un traceur de la pathologie tau ([18F]-Flortaucipir) pour quantifier les accumulations de protéines anormales et relever leur répartition dans les différentes régions cérébrales,
  • une seconde IRM et une TEP tau lors de la dernière visite.

Tous les patients présentaient une atrophie marquée des régions temporales internes, impliquées dans la mémoire, mais certains d'entre eux (15 sur 36) étaient indemnes de dépôts amyloïdes et tau caractéristiques d'Alzheimer.

Chez les patients Alzheimer, les chercheurs ont mis en évidence une dégradation marquée des capacités cognitives au cours des deux années de suivi, accompagnée d'une progression importante de l'atrophie des lobes temporaux et des dépôts de protéine tau mesurés en imagerie TEP.

Chez certains patients amnésiques non Alzheimer, l'imagerie tau en TEP a permis d'identifier une possible tauopathie « non Alzheimer », limitée aux régions mnésiques, qui, jusqu'alors, n'avait été décrite que dans des études comportant un examen post-mortem du cerveau.

Cette étude révèle l'importance d'une évaluation complète de l'état des patients souffrant d'un trouble de la mémoire, pour poser un diagnostic exact et ainsi, mieux anticiper l'évolution des troubles cognitifs. L'imagerie TEP amyloïde et tau pourrait être utile dans cette démarche, alors que de nouveaux traitements à visée curative de la maladie d'Alzheimer pourraient bientôt être disponibles.



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