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Découverte de régions génétiques associées à un risque accru d’une hypertension artérielle secondaire fréquente


​Une étude pilotée par le CEA-Jacob (CNRGH) et le PARCC (Unité mixte de recherche de l'Hôpital européen Georges Pompidou) a permis d'identifier des régions chromosomiques associées à un risque accru d'hypertension artérielle due à un dérèglement des glandes surrénales. Un pas vers une meilleure prise en charge médicale de ces patients.
Publié le 19 décembre 2022

L'hypertension artérielle survient le plus souvent sans cause connue. Mais parmi les affections à l'origine de l'hypertension, l'hyperaldostéronisme primaire (HAP), la plus fréquente, touche jusqu'à 10 % des patients hypertendus.

Ce dérèglement est dû à la sécrétion excessive et autonome d'aldostérone par la couche externe (ou cortex) des glandes surrénales. Cette hormone minéralo-corticoïde aide les reins à régler la quantité de sel dans le sang et dans les tissus du corps.

L'HAP peut être provoqué par :

  • l'augmentation du nombre de cellules (hyperplasie bilatérale) des glandes surrénales,
  • une tumeur bénigne (adénome de Conn),
  • une tumeur cancéreuse (carcinome). 

S'il n'est pas traité, l'hyperaldostéronisme primaire induit une résistance aux traitements contre l'hypertension et augmente le risque cardiovasculaire. Pour prévenir ces complications, il est essentiel d'identifier rapidement les patients porteurs d'HAP pour qu'ils bénéficient d'un traitement médical ou chirurgical spécifique. Faute d'un dépistage en première ligne, la maladie reste sous-diagnostiquée. 

Afin d'explorer d'éventuelles prédispositions génétiques, des chercheurs du CEA-Jacob (CNRGH) et du PARCC (Paris centre de recherche cardiovasculaire) ont réalisé une étude sur une cohorte de patients français, comprenant 562 cas atteints d'HAP et 950 témoins. Ils ont procédé à une « étude d'association pangénomique » : ils ont analysé les variations génétiques chez un grand nombre d'individus, afin de les corréler aux caractères phénotypiques de l'HAP.

Ils ont ainsi identifié trois régions (ou loci) sur les chromosomes 1, 13 et X qui semblent associées à un risque accru d'HAP.

Ils ont ensuite recherché ces loci sur les chromosomes 1 et 13 pour une 2e cohorte (allemande) et deux cohortes supplémentaires de taille plus réduite (italienne et française). Ils confirment les premiers résultats obtenus par une méta-analyse sur 1162 cas et 3296 témoins, incluant toutes les cohortes.

  • L'association sur le chromosome 13 apparaît spécifique aux hommes et plus importante chez les personnes atteintes de la forme d'HAP provoquée par une hyperplasie bilatérale des surrénales plutôt que pour la forme causée par un adénome de Conn.
  • Deux gènes candidats (CASZ1 et RXFP2) situés dans deux des loci principaux identifiés, sont exprimés dans différents types cellulaires des glandes surrénales humaines et murines. Leur surexpression dans les cellules du cortex surrénal supprime la production d'aldostérone dans des conditions basales et stimulées, sans affecter la biosynthèse du cortisol.

Les chercheurs ont ainsi identifié les premiers loci associés au risque d'hyperaldostéronisme primaire et mis en évidence de nouveaux mécanismes potentiels de développement de l'excès d'aldostérone.


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