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Le temps ralenti du confinement


​Un consortium piloté par une chercheuse du CEA-Joliot met à la disposition de la communauté scientifique la première base de données, Blursday, consacrée à l'altération de la perception du temps pendant le confinement imposé par la pandémie de Covid-19. Cette étude participative d'envergure révèle que le sentiment d'isolement a pu induire la perception d'un temps ralenti.
Publié le 10 octobre 2022

La pandémie de Covid-19 et les mesures de distanciation et de confinement qu'elle a imposées ont modifié de façon spectaculaire nos conditions de vie, nos interactions sociales et notre bien-être psychologique, physiologique et économique. Très vite, les média anglo-saxons ont désigné par Blursday le flou (blur) qui a brouillé la succession des jours pendant cette période. 

Dès mars 2020, une neurobiologiste du CEA-Joliot a initié une étude en France sur ce sujet et a rapidement été rejointe par une trentaine de chercheurs à travers le monde. Au final, plus de 2800 personnes, vivant dans neuf pays différents, ont réalisé une batterie de tests, élaborée par des experts de la psychologie du temps (Timing Research Forum). Les données ont été recueillies au « pic » des périodes de confinement, avec un suivi longitudinal de quelques semaines à quelques mois.

L'étude comporte :

  • 15 tâches comportementales (mesures de performance de processus cognitifs et temporels), 
  • 14 questionnaires (traits psychologiques, bien-être, états mentaux, auto-évaluations),
  • des données démographiques,
  • des données d'évaluation du confinement (mesures de l'état pendant et en dehors du confinement) pour chaque individu.

Elle montre que le sentiment d'isolement induit un écoulement du temps plus lent. De même, plus les participants se sentent isolés, plus la distance subjective aux événements passés et futurs leur semble grande.

De plus, elle révèle que le confinement affecte le biais de perception suivant : les participants surestiment systématiquement les durées inférieures à 15-20 minutes mais sous-estiment les durées supérieures à 15-20 minutes. Cette distorsion est moins prononcée au cours du confinement.

La base de données Blursday comprend également des statistiques quantitatives telles que les habitudes de sommeil, les traits de personnalité, le bien-être psychologique et les indices d'isolement.

Blursday et tous les outils de collecte de données sont désormais accessibles aux chercheurs pour étudier les effets de l'isolement social sur le traitement des informations temporelles. 

Site de l'étude française. 

Données de Blursday. 


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