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Les neutrophiles immatures participent à l’inflammation chronique accompagnant l’infection par le VIH


​Des chercheurs du CEA-Jacob (IDMIT) caractérisent les différentes sous-populations de neutrophiles en fonction des stades de l'infection dans un modèle primate non-humain d'infection par l'équivalent du VIH. Les résultats mettent en évidence l'implication des neutrophiles immatures dans la modulation de l'activité des lymphocytes T. 
Publié le 27 septembre 2022

En l'absence de traitement curatif de l'infection par le VIH (Virus de l'immunodéficience humaine), des traitements à vie, basés sur des combinaisons de plusieurs molécules antirétrovirales, sont nécessaires pour contrôler l'infection et la réplication du virus mais ne permettent pas son élimination de l'organisme. Malgré l'efficacité de ces traitements antirétroviraux combinés, qui améliorent sensiblement la qualité de vie des patients infectés par le VIH et leur espérance de vie, la persistance du virus dans l'organisme est associée à une inflammation chronique et un risque accru de comorbidités telles que les maladies cardiovasculaires, les troubles neurocognitifs et le cancer, renforçant eux-mêmes l'inflammation chronique.

Les mécanismes exacts et les cellules impliqués dans la persistance d'une inflammation chronique ne sont pas tous connus. S'il a été démontré que les monocytes et les macrophages – des cellules immunitaires appartenant à la lignée myéloïde – participent à l'activation immunitaire observée dans l'infection par le VIH, les neutrophiles – les cellules myéloïdes circulantes les plus abondantes – ont, en revanche, été moins étudiés alors même qu'ils sont fortement impliqués dans l'inflammation accompagnant plusieurs maladies chroniques, dont des maladies auto-immunes.

Des chercheurs du CEA-Jacob (IDMIT), en collaboration avec l'AP-HP et l'Institut Pasteur, ont étudié les modifications phénotypiques et fonctionnelles des neutrophiles au cours de l'infection, contrôlée ou non par des traitements antirétroviraux, dans un modèle primate non-humain d'infection par le VIS (Virus de l'immunodéficience simienne, l'équivalent du VIH pour les singes).

Ils ont pu caractériser les différentes sous-populations de neutrophiles en fonction du stade de l'infection et de l'inflammation chronique.

  • Des populations de neutrophiles immatures sont particulièrement présentes dans les cas de primo-infection et d'inflammation chronique, qui entraînent la production de cytokines et pourraient donc agir comme des cellules pro-inflammatoires.
  • Ces neutrophiles sont impliqués dans la modulation de l'activité des lymphocytes T dans l'infection par le VIS. 

Ces résultats ouvrent la voie à une meilleure compréhension du rôle des neutrophiles immatures suite à une infection par le VIS, et pourraient conduire à de nouvelles stratégies thérapeutiques pour réduire l'inflammation chronique chez les patients atteints du VIH.


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