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Institutionnel


Histoire du site CEA de Saclay

Le plus grand centre de recherche en Europe


Publié le 25 novembre 2022

Le site CEA de Saclay, projet national lancé par le général de Gaulle inspiré des campus américains et du parc du château de Versailles, a ouvert en 1952. Il est aujourd'hui le plus grand site de recherche scientifique d'Europe.


Doter la France de l'arme nucléaire et maîtriser l'énergie nucléaire

10 octobre 1945 : La guerre mondiale est finie, la Guerre froide commence. Le Général de Gaulle crée le Commissariat à l'énergie atomique pour doter la France de l'arme nucléaire et de la maîtrise de l'énergie nucléaire. Alors que les premières équipes s'installent à Fontenay-aux-Roses en 1946, le Général rêve d'un site moderne qui illustre la puissance française : il choisit de l’implanter sur le plateau de Saclay, à proximité de la nouvelle université scientifique d'Orsay. L'ambitieux projet s'y déploie, inspiré des cités idéales utopistes, des campus anglo-saxons et du parc voisin du château de Versailles : ce « palais de la science » est dessiné par Auguste Perret, architecte renommé. La direction du CEA est confiée à Raoul Dautry, ancien ministre de l’armement et de la reconstruction, et à Frédéric Joliot, directeur du CNRS, professeur au collège de France et Prix Nobel de médecine.

La France développe la filière nucléaire à l'uranium naturel graphite-gaz. Les départements se montent, les grands projets démarrent. Le Van de Graaf, première installation de physique nucléaire à Saclay, fonctionne en juin 1952, suivi de près par la pile expérimentale à eau lourde EL2. La croissance des activités et la création des équipements gonflent les effectifs de 700 personnes en 1953 à plus de 4 000 en 1959.


Saclay, vitrine de la puissance de la France

Dans les années cinquante, les visites présidentielles et royales se succèdent à Saclay : le maréchal Tito, président de Yougoslavie, Zaher Shah, roi d'Afghanistan, Hélène, reine de Grèce, Elisabeth, reine d'Angleterre... En 1957, le site est une vitrine de l’innovation à la Française : il figure dans le Guide Michelin et le couturier Courrèges y organise un "défilé de mode atomique" !

Les enseignements prodigués par les chercheurs contribuent aussi à sa réputation. En 1956, l'Institut national des sciences et techniques nucléaires (INSTN) est créé, référence dans l'enseignement des sciences nucléaires. 


Recherches fondamentales en physique, sciences de la Terre, de l'Univers, de la matière et du vivant

Le début des années soixante est marqué par le développement de la recherche fondamentale. La physique nucléaire et la neutronique deviennent à Saclay des activités phares. En 1964, un accélérateur linéaire de 300 MeV est construit sur un terrain voisin, dit "de l'Orme des Merisiers", permettant un accès facilité aux collaborateurs extérieurs. Du rayonnement nucléaire au rayonnement cosmique, le pas est franchi avec la création du laboratoire d'astrophysique, en même temps que celle du centre des faibles radioactivités qui s'intéresse aux sciences de la terre et à l'environnement. Saclay héberge aussi des biologistes qui explorent les nouveaux champs des isotopes et de l'imagerie médicale. Un service dédié à la médecine nucléaire est implanté à l'Hôpital d'Orsay, à quelques kilomètres. En vingt ans, Saclay est devenu central dans les recherches nucléaire et fondamentale françaises.


Pourtant, en 1968, les grèves y sont massives. Elles reprennent en 1969 avec l'abandon de la filière nucléaire au graphite-gaz : 1 500 postes sont supprimés, les activités industrielles et commerciales sont filialisées. Mais sa vocation de recherche fondamentale est réaffirmée avec la réalisation du Ganil à Caen (grand accélérateur national d'ions lourds) rattaché à Saclay, de Saturne II (accélérateur Saturne entièrement rénové pour des expériences à la charnière de la physique du noyau et de la physique des particules), ou encore avec la forte participation des scientifiques de Saclay à la réalisation du Cern à Genève.


Recherche technologique, ouverture, nouvelle mission

De 1982 à 2001, le CEA se réorganise, élargit ses missions, s'ouvre aux autres organismes de recherche, accueille davantage de chercheurs étrangers pour de plus longues périodes. Sa mission : contribuer au développement économique et à la création d’emplois en s’engageant dans des projets ambitieux avec ses partenaires et les collectivités locales, en déposant des brevets, en aidant les salariés porteurs de projets à monter leur entreprise.
En 2006, la création de NeuroSpin, centre de neuro-imagerie cérébrale par IRM en champ intense, repousse les limites de l'imagerie cérébrale afin de comprendre le fonctionnement du cerveau et de ses pathologies. En 2012, la recherche en technologie s'équipe de Nano-Innov, l'un des dispositifs phare du Campus Paris-Saclay dans le domaine du numérique.


Le CEA est organisme partenaire et participe à la gouvernance de la nouvelle Université Paris-Saclay, créée fin 2014, qui fédère 19 établissements d'enseignement supérieur et de recherche sur le plateau de Saclay.



Le plus grand centre de recherche en Europe

La France avait fait le pari de construire un centre de recherche de pointe, attrayant pour les personnels, propice aux rencontres intellectuelles et aux découvertes scientifiques. Au fil des découvertes, des réorganisations, des résultats et des nouvelles missions, Saclay est devenu le plus grand centre de recherche en Europe. Plus de 7 500 personnes y travaillent chaque jour, inscrivant leurs travaux dans la grande et longue histoire des sciences.

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Dans l'ancien réacteur à eau lourde 3, le portrait par l'artiste C215 de Lise Meitner,
physicienne autrichienne naturalisée suédoise, spécialiste de la radioactivité et de la physique nucléaire. 
Elle joua un rôle majeur dans la découverte de la fission nucléaire, dont elle fournit avec son neveu
Otto Frisch la première explication théorique.


Résidence d'artistes, le centre CEA Paris-Saclay accueille des plasticiens, photographes et autres pour la réalisation d'œuvres et participe ainsi aux expositions culturelles organisées dans les villes du plateau.



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