Par ses nombreuses et prometteuses applications, en particulier dans le biomédical, la microfluidique représente un enjeu crucial de souveraineté nationale et européenne. Le CEA-Leti a développé une expertise reconnue en la matière, notamment sur les puces microfluidiques, véritables laboratoires sur puce. 

Faciliter l'industrialisation des puces microfluidiques

Pour aller plus loin, le CEA-Leti s'est associé à Infiplast, entreprise spécialisée dans la plasturgie, dont une partie de l'activité est consacrée au biomédical. Ensemble, les deux acteurs ont répondu – avec succès – à un appel à projets du programme « France 2030 en Auvergne-Rhône-Alpes », qui a abouti à la création d'une nouvelle filière au premier trimestre 2025, dotée d'un budget de 3,2 millions d'euros sur une durée de trois ans.

Baptisée FRAMES (Filière Rhône-Alpes pour la Microfluidique En Santé), elle vise principalement à développer une plateforme « lab-to-fab » mutualisée facilitant la conception et l'industrialisation de puces microfluidiques, en particulier pour des applications en santé.

« En ce qui concerne le CEA-Leti, il s'agit d'apporter une valeur ajoutée supplémentaire à nos partenaires, en leur proposant une solution optimale pour industrialiser les technologies à base de microfluidique que nous développons, à l'instar de FlowStretch. Ce projet nous permet de faire, dans le domaine de la santé au sens large, un pont entre la recherche et l'industrie, et d'accélérer le transfert de nos innovations technologiques en microfluidique », résume Yann de Boysson, responsable de partenariats industriels au CEA-Leti. « Nous apportons ainsi notre savoir-faire technologique et technique et Infiplast apporte son expertise en injection thermoplastique, en industrialisation et ses capacités de fabrication dédiée à la petite et moyenne série pour la santé. » 

L'entreprise a d'ailleurs annoncé dernièrement le doublement de sa surface de production consacrée au biomédical, dont une partie accueillera des équipements de pointe dédiés aux puces microfluidiques.

Du diagnostic in vitro à la médecine personnalisée

Dans le cadre de FRAMES, le partenariat avec Infiplast permettra d’accélérer le passage de la microfluidique du laboratoire à l’industrie, avec des premières applications en diagnostic in vitro, bioproduction, thérapie cellulaire et génique, médecine personnalisée et organoïdes sur puce. 

« Nous disposons d’un outil préindustriel remarquable, avec notre plateforme de microfluidique intégrée », ajoute Yann de Boysson. « Dotée de salles blanches et d’équipements ultramodernes, celle-ci nous permet de fabriquer, d’usiner, de traiter, d’assembler et de contrôler des prototypes ou des petites séries à visée R&D. » Et l’ambition ne s’arrête pas là. « À terme, notre volonté est de couvrir l’ensemble de la chaîne de valeur de la microfluidique », annonce Yann de Boysson. « Nous avons ainsi déjà commencé à identifier des intégrateurs français et européens en mesure de fabriquer les machines pilotant les puces microfluidiques. »​