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Nom de code : Osiris - Quand la mythologie égyptienne rencontre la recherche nucléaire


Photographe avant-gardiste, Pierre Jahan a posé un regard unique sur les débuts du CEA, entre art et technique. 

Il inspire notre nouvelle série « Nom de code : Réacteurs nucléaires »,​ avec pour cinquième et dernier épisode de cette série : Osiris.​​

Publié le 15 décembre 2025

​Osiris n’est pas seulement un dieu égyptien antique : c’est aussi un réacteur de recherche démarré en 1966 sur le site du CEA à Saclay, au service de la R&D nucléaire pendant près de 50 ans !

Depuis ZOE, la toute première pile atomique française mise en service en 1948, le CEA joue un rôle central dans l’innovation nucléaire. Pour tester la résistance des matériaux aux très fortes irradiations ou développer des combustibles plus sûrs, il faut des infrastructures d’exception. Osiris en faisait partie.

 

Vue d'ensemble de la piscine, du canal et des aires. Photo prise en juin 1966. © P.Jahan/CEA


Ses principales missions :
- irradier matériaux et combustibles pour la recherche ou l’industrie nucléaire. Cela a notamment permis de tester des combustibles des réacteurs à eau sous pression.
- produire des radioéléments à usage médical (scintigraphie, radiothérapie…) et industriel.
- mais aussi, doper des lingots de silicium pour la microélectronique.


 

Coeur de la pile d'Osiris. Photo prise en juin 1966 © P.Jahan/CEA



Avec sa puissance thermique de 70 MW, Osiris possédait un cœur ouvert plongé dans une piscine de 11 m de profondeur. Ce design permettait des irradiations sous haut flux de neutrons, avec l’eau jouant un triple rôle : modérateur, caloporteur et protection biologique.
Et dans cette piscine, on pouvait admirer le spectaculaire effet Tcherenkov, cette lueur bleutée si caractéristique.

 

Réacteur Osiris en fonctionnement, à sa puissance nominale de 70 MW. © PF.Grosjean / CEA



Arrêté en 2015, Osiris est aujourd’hui en cours de démantèlement, tandis que son successeur, le réacteur Jules Horowitz, est en construction à Cadarache.

Le saviez-vous ?
Dans la mythologie égyptienne, Osiris ressuscite grâce aux pouvoirs de sa sœur Isis. Ce clin d’œil symbolique a inspiré le nom du réacteur – dont la maquette critique s’appelait justement... Isis !
Reliée physiquement à Osiris par un canal entre leurs piscines, Isis permettait de tester diverses configurations de cœur en situation « juste critique » (réaction en chaîne sans production d’énergie).

Le nom "Osiris" aurait été soufflé par Jean Debiesse, directeur du centre de Saclay, inspiré par un voyage diplomatique en Égypte. Le réacteur avait pour parrain Francis Perrin, alors haut-commissaire du CEA, et pour marraine Christiane Desroches-Noblecourt, grande archéologue et égyptologue française.



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