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Médecine nucléaire

Il était une fois… l’aventure de la médecine nucléaire au CEA


La médecine nucléaire est une spécialité médicale utilisant la radioactivité à des fins diagnostiques (par l’imagerie) ou thérapeutiques (par exemple contre les cancers), voire théranostiques (couplant les deux aspects), via des médicaments radiopharmaceutiques injectés.​ 

Le CEA, acteur historique à l’origine de cette discipline en France, a largement accompagné sa diffusion dans les hôpitaux. Il reste encore aujourd’hui un partenaire stratégique pour la filière, tant pour la production de radioisotopes qu’en recherche clinique. 

Retour sur le lancement de cette épopée.​​

Publié le 15 octobre 2025

​Tout commence en 1958, à l'hôpital d'Orsay (Essonne). Le Service Hospitalier Frédéric Joliot (SHFJ) y voit le jour, pionnier d'une discipline alors naissante : la médecine nucléaire.

Son principe ? Associer radiopharmaceutiques (molécules marquées par des isotopes radioactifs) et imagerie médicale pour explorer le corps humain autrement, détecter des tumeurs, suivre l'évolution de maladies neurologiques comme Alzheimer ou Parkinson, ou encore mesurer l'efficacité d'un traitement.

 

1959 - Service Frédéric Joliot à Orsay, manipulation dans la hotte blindée de radioisotopes © Archives historiques du CEA



Le SHFJ produit alors des radiopharmaceutiques pour la TEP (tomographie par émission de positons) comme le fameux 18FDG, un glucose marqué au fluor 18 qui a transformé le diagnostic des cancers. Pendant dix ans, de 1998 à 2008, le SHFJ assure même toute la production francilienne de ce radiopharmaceutique, avant de passer le relais aux industriels.

En parallèle, l'aventure se poursuit côté réacteurs nucléaires : Siloé puis surtout Osiris à Saclay, qui dès 1966 fournit un radioisotope devenu incontournable : le molybdène 99, précurseur du technétium 99m. Utilisé dans 80 % des scintigraphies, il a permis à des millions de patients de bénéficier d'examens vitaux. Pendant près de 50 ans, Osiris couvrira entre 5 et 12 % de la demande mondiale.

 

2018 : Réalisation d'un examen d'imagerie TEP/IRM au Service Hospitalier Frédéric Joliot © L.Godart/CEA



Et demain ?
Le réacteur Jules Horowitz (RJH), en construction à Cadarache, prendra bientôt le relais. Il pourrait fournir 25 à 50 % des besoins européens en molybdène 99, soit près de 15 000 examens par jour. Mais surtout, il accompagnera la nouvelle génération de radioisotopes thérapeutiques, comme le lutétium 177, qui ouvre des perspectives inédites dans le traitement de certains cancers.

Cette dynamique s'inscrit aussi à l'échelle européenne, avec Prismap, un consortium lancé en 2021 dont le CEA est partenaire. Son objectif : fédérer réacteurs, accélérateurs et laboratoires de radiochimie pour faciliter l'accès des chercheurs et cliniciens aux radioisotopes innovants.

 Du diagnostic à la thérapie, des réacteurs aux cyclotrons, le CEA écrit depuis plus de 60 ans l'histoire d'une médecine nucléaire au service de la recherche, des patients et de la souveraineté européenne.


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Et petit bonus, une visite guidée du SHFJ pas comme les autres 👇 :

 

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