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Grenoble Alpes : trois vallées et un écosystème des nanotechnologies en pleine forme


Moins connue que la Silicon Valley, la rencontre des trois vallées qui forment Grenoble Alpes est un haut lieu de la microélectronique et des technologies More than Moore. On trouve autour du CEA-Leti, son centre de gravité, une cinquantaine d’entreprises, une centaine de start-up et trois vallées : celles de la microélectronique, de l’imagerie et du display.




Publié le 17 juin 2021

Plus de 80% de chiffre d’affaires à l’export, 8 000 emplois directs hautement qualifiés : l’écosystème Grenoble Alpes est le fleuron de la microélectronique et des nanotechnologies made in France. Et cet écosystème est en forte croissance à l’ère post covid-19. 

Ses spécificités ? Regrouper en un même territoire, autour d’un centre de recherche de renommée mondiale - le CEA-Leti – l’ensemble des acteurs industriels indispensables à la chaîne de la valeur. Mais aussi, se déployer sur trois vallées complémentaires : la vallée de la microélectronique, celle des imageurs et celle, plus récente, des displays (écrans). 



  • Le CEA-Leti : catalyseur d’innovation 

Un mot pour introduire le cœur des trois vallées, le CEA-Leti. Créé il y a plus de 50 ans, il est devenu l’un des principaux pôles de recherche mondiaux en micro et nanoélectronique avec 1900 chercheurs et experts. Ses innovations ont permis la création de plus de 70 start-up parmi lesquelles deux licornes (Soitec et Aledia) et de nombreux fleurons. Ces entreprises ont la particularité d’avoir voulu rester proches de leurs origines. Installées dans les trois vallées, elles redessinent un Y grenoblois qui n’est plus celui de la géographie, mais de l’industrie de pointe.

A l’Est, la première vallée historique, celle de la microélectronique, accueille Soitec, créée en 1992 par quatre salariés du CEA-Leti, et STMicroelectronics, un poids lourd des semiconducteurs. La première fournit des matériaux avancés, la seconde crée et produit des circuits intégrés toujours plus performants et miniaturisés. Cette vallée emploie plus de 6000 salariés directs en 2021. 

  • Des imageurs infrarouge à l’affichage

Vers Lyon, le spécialiste de l’infrarouge Lynred compte environ 1000 emplois. Il est issu de deux sociétés, dont Ulis née au CEA-Leti. Ses bolomètres et ses imageurs captent, mesurent, digitalisent la donnée. Cette même vallée accueille un autre site industriel de 2000 salariés, celui de Thales, qui fabrique des imageurs.

Au Sud, vers Nice, la vallée des displays (écrans et affichage) est en éclosion grâce à Aledia, autre start-up du CEA-Leti. 120 personnes travaillent déjà au centre de R&D d’Échirolles. Un peu plus loin, à Champagnier, une usine de production d’écrans de nouvelle génération est en construction. Ses effectifs monteront d’ici 2024 à 560 salariés. Nouvelle star de la deep tech française, Aledia a réalisé la plus grosse levée de fonds de 2020 pour les start-up : 120 millions d’euros.

  • 1 emploi direct = 3 à 5 emplois indirects

Ces implantations en Y, cette spécialisation par vallées appuyées par un centre d’innovation mondialement reconnu fait de cet écosystème d’innovation un modèle gagnant. Car les sociétés précitées ne se contentent pas d’usines et de bureaux pour leurs activités : elles alimentent un cercle vertueux. 


Elles créent de la richesse localement : chaque emploi high tech direct génère 3 à 5 emplois indirects. Elles continuent à collaborer avec le CEA-Leti : des laboratoires communs pour Lynred et Aledia, un partenariat de R&D avec STMicroelectronics qui dure sans interruption depuis 40 ans. Avec Soitec, plusieurs partenariats sont en cours et un laboratoire commun développe de nouveaux substrats, pour réduire encore les temps de R&D.

  • La « culture de la salle blanche » et de l’emploi industriel qualifié

Pourquoi ces entreprises ont-elles choisi Grenoble alors qu’on leur déroulait le tapis rouge partout dans le monde ? Parce que ces échanges avec leur écosystème sont essentiels pour leur capacité à innover. D’ailleurs, ils ne se limitent pas à la R&D. Des chercheurs de premier plan du CEA-Leti renforcent leurs rangs et inversement, des experts issus de ces sociétés rejoignent parfois le CEA-Leti pour l’aider à rester au diapason des exigences de l’industrie.  

Grenoble-Alpes, c’est aussi une culture unique de l’emploi industriel qualifié et de la salle blanche. Pour l’implantation de son usine, Aledia a été courtisée par de multiples villes, en France et à l’étranger. Pour autant, l’entreprise a décidé de rester au cœur de son écosystème. De plus, la région Auvergne-Rhône-Alpes a compris les enjeux économiques de l’âge d’or des puces : du calcul quantique à l’intelligence artificielle embarquée, elle investit dans des écoles d’ingénieurs du bassin grenoblois et dans les équipements et infrastructures de recherche. 

Sur un marché mondial de la microélectronique qui pèse 450 milliards de dollars, Grenoble-Alpes s’est taillée une place de choix dans le More than Moore. Elle se positionne sur les marchés en très forte croissance des nouveaux objets intelligents et connectés à ultra-basse consommation. 

Ce dispositif a un cœur, le CEA-Leti, trois secteurs industriels puissants répartis chacun dans une des trois vallées dédiées; et enfin une stabilité et une force collective qui incitent à l’optimisme. Face à la formidable accélération du digital depuis un an, Grenoble-Alpes est prêt.  


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