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Questions d'atome

Santé


​Est-il vrai que l’on respire, ingère ou boit, chaque jour, des substances radioactives ? Y-a-t-il un risque pour la santé ? Pourquoi distribue-t-on de l’iode aux personnes habitant à proximité des centrales nucléaires ? Découvrez les réponses à ces questions.

Publié le 4 mai 2012
"Est-il vrai que l’on respire, ingère ou boit, chaque jour, des substances radioactives ? Y-a-t-il un risque pour la santé ?"

La radioactivité est un phénomène naturel qui existe depuis le Big Bang. Elle vient de l’Univers (rayonnements cosmiques) et de la Terre qui contient aujourd’hui encore des radionucléides présents lors de sa formation. Les radionucléides passent naturellement dans l’air que nous respirons (le radon, par exemple), dans l’eau, les plantes et sont présents dans tous les compartiments de l’environnement de l’homme. La radioactivité se mesure en becquerels (Bq). Comme tout ce qu’il ingère (eau : 1 à 2 Bq/L, poisson : 100 à 400 Bq/kg) et inhale, l’homme est lui-même radioactif (6 000 à 10 000 Bq).

La radioactivité naturelle varie selon la nature du sol et l’altitude (elle double tous les 1 500 m). En France, elle varie d’un facteur 5 d’une région à l’autre. Dans certaines régions du monde, elle peut être jusqu’à 10 à 20 fois plus importante qu’en France. Aucun effet sur la santé n’a été observé dans ces régions.

"Pourquoi distribue-t-on de l’iode aux personnes habitant à proximité des centrales nucléaires ?"
Vrai ou faux ?


« Les rayonnements d’origine artificielle sont plus nocifs que les radiations ionisantes d’origine naturelle. »

Faux - Ce n’est pas la nature de la source qui détermine le risque mais la dose qu’elle délivre.


Incident

Du fait de la conception des sites nucléaires en France, ces poussières ne s’échapperaient dans l’environnement que passé un délai de quelques heures après la défaillance de l'installation.


Seul un accident très grave pourrait entraîner le rejet massif de poussières radioactives dans l’atmosphère. Du fait de la conception des sites nucléaires en France, ces poussières ne s’échapperaient dans l’environnement que passé un délai de quelques heures après la défaillance de l’installation. Plusieurs corps radioactifs pourraient être libérés dans l’environnement dont l’iode 131* qui viendrait se fixer sur la thyroïde, augmentant alors le risque de cancer thyroïdien chez l’enfant. Si un tel accident survenait en France, le préfet demanderait à la population environnante de prendre un comprimé d’iode stable (non radioactif) dans les 24 heures, afin que cet iode, en se fixant immédiatement sur la thyroïde, sature celle-ci et empêche la fixation de l’iode radioactif inhalé.
* La radioactivité de l’iode diminue de moitié tous les 8 jours (T = 8 jours).

"J’ai l’impression que de plus en plus de gens autour de moi ont un cancer de la thyroïde : n’est-ce pas à cause de Tchernobyl ?"

On sait depuis bien avant l’accident de Tchernobyl que le cancer thyroïdien est très fréquent chez les adultes et, le plus souvent, inapparent : quelle que soit l’origine du décès, des autopsies systématiques retrouvent un cancer de la thyroïde chez 6 à 28 % des adultes !* L’augmentation de l’incidence du cancer thyroïdien, vraisemblablement liée à l’amélioration du dépistage, a été observée dès 1970 dans tous les pays développés, et se confirme depuis environ vingt cinq ans, grâce à la généralisation de l’échographie cervicale qui met aujourd’hui en évidence des nodules thyroïdiens de 2 mm de diamètre. Comme pour tout cancer dépisté précocement, l’incidence augmente mais la mortalité du cancer thyroïdien est en baisse.
* Fukunaga FH. Yatani R., Geographic pathology of occult thyroïd carcinoma. Cancer 36 : 1095-1099 (1975).