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Manger moins repousse les limites de la longévité mais laisse des traces sur le cerveau…


​​Une étude montre qu’une restriction calorique chronique repousse les limites de la longévité chez un modèle primate lémurien, tout en entrainant des modifications de sa matière grise sans conséquences sur ses performances motrices et cognitives.

Publié le 20 avril 2018
La restriction calorique chronique consiste à manger une ration réduite mais équilibrée à partir de l’âge adulte et tout au long de sa vie. Son effet bénéfique sur la durée de vie est bien établi chez de nombreuses espèces à vie courte (ver, mouche, souris). Toutefois, les effets bénéfiques sur les primates, incluant les humains, demeurent controversés.
Les chercheurs de MIRCen ont participé à une expérience dirigée par l'unité "Mécanismes adaptatifs et Evolution" (UMR CNRS/MNHN 7179) et menée depuis 2006 par plusieurs équipes de recherche franciliennes et strasbourgeoise (CNRS, ENVA, INSERM, Universités Paris 8 et Paris Saclay) afin de comprendre les effets de la restriction calorique chez un petit primate, le Microcèbe. Ce petit animal partage de nombreuses similitudes physiologiques avec l’Homme, et sa durée de vie (une douzaine d’années) en fait un très bon modèle d’étude du vieillissement. Dans cette étude, qui vient d'être publiées dans la revue Communications Biology, les chercheurs ont exposé des microcèbes à une restriction calorique chronique modérée (30% de calories en moins que leurs congénères). 
Les animaux en restriction calorique ont ainsi présenté une durée de vie augmentée de près de 50% (de 6,4 ans de survie médiane pour les animaux contrôles à 9,6 ans pour les animaux en restriction) et une longévité maximale augmentée (plus d’un tiers des animaux restreints sont encore vivants lors de la mort du dernier animal témoin à 11,3 ans). Cet effet très puissant s'accompagne notamment d'une préservation des capacités motrices et d’une réduction de l'incidence de pathologies habituellement associées au vieillissement telles que cancers et diabète. Chez les microcèbes âgés sous restriction calorique chronique, les performances cognitives ne sont pas significativement diminuées. Cependant, les données d’imagerie cérébrale réalisées à MIRCen montrent que la restriction calorique s'accompagne d'une perte de matière grise du cerveau mais aussi d'une légère protection de la matière blanche. Dans leur ensemble, les résultats montrent donc que la restriction calorique chronique est le protocole actuellement le plus efficace pour allonger la durée de vie maximale et retarder le processus de vieillissement chez un primate non humain.

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