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Résultat scientifique | Physique des particules

Stereo penche en défaveur d’un 4e neutrino


​Le déficit de neutrinos mesuré à la sortie des réacteurs nucléaires est-il imputable à l'existence d'une 4e famille de neutrinos, dits stériles ? Après 66 journées de données, l'expérience franco-allemande Stereo restreint déjà le « domaine » où traquer ce neutrino fantomatique. La réponse définitive attendra sans doute fin 2019…  
Publié le 2 mai 2018
​Très abondants dans l'Univers, les neutrinos sont produits par les phénomènes cosmiques les plus violents, au cœur des étoiles par exemple, ou encore sur Terre, par des accélérateurs de particules ou des réacteurs nucléaires. Ils existent sous trois formes ou « saveurs » – muonique, électronique ou tauique – dont ils peuvent changer au cours de leur propagation.

Or les mesures de neutrinos auprès de réacteurs nucléaires accusent toutes un déficit, jusqu'à présent inexpliqué. Selon une hypothèse envisagée par des physiciens, une fraction des neutrinos produits disparaîtrait en se transformant en une 4e famille dite stérile, n'interagissant pas avec la matière. Stereo vise à vérifier ou infirmer cette hypothèse. 

L'expérience est composée d'un détecteur de neutrinos à six cellules de liquide scintillant, situé à dix mètres du cœur du réacteur à haut flux de neutrons de Grenoble. Elle permet de mesurer les antineutrinos électroniques produits et de suivre leur évolution sur une courte distance (2,40 m).

Les premiers résultats obtenus en 2018 excluent une partie significative de l'espace des paramètres compatibles avec un neutrino stérile « théorique ». L'expérience se poursuivra jusque fin 2019. En multipliant par quatre la statistique et en réduisant au minimum les erreurs systématiques d'analyse, Stereo sera enfin en mesure de trancher la question de l'existence de cette 4e famille de neutrinos.

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