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Une piste pour éradiquer les infections de l'estomac de la moitié de la population mondiale


Une collaboration franco-indienne impliquant le CEA-Jacob a identifié un mécanisme important dans la transmission de résistances aux antibiotiques qui sont la cause majeure de l’échec des thérapies visant l’éradication de Helicobacter pylori.

Publié le 4 décembre 2019
La bactérie Helicobacter pylori infecte l’estomac de la moitié de la population mondiale. Cette infection est à l’origine d’une série de pathologies qui vont des gastrites au cancer gastrique, en passant par les ulcères. Depuis la mise en évidence en 1982 de ce pathogène comme agent étiologique des ulcères, le traitement avec des antibiotiques a permis de guérir ces pathologies et éviter des cancers.

Cependant, les dernières années ont vu une augmentation spectaculaire de souches de H. pylori résistantes au traitement. Ceci est dû à l’impressionnante plasticité du génome de cette bactérie. Au-delà de la mutagénèse très élevée chez ce pathogène, sa transformation naturelle contribue énormément à l’acquisition et propagation de gènes de résistance aux antibiotiques. Par cette voie, certaines espèces bactériennes peuvent capter et incorporer dans leur génome de l’ADN présent dans l’environnement. Chez H. pylori, ce processus est très efficace mais la machinerie moléculaire qui permet la capture et l’internalisation de l’ADN transformant est mal connue.

Une équipe du CEA-Jacob et ses partenaires ont identifié un acteur clé pour l’internalisation de l’ADN : la protéine ComH. Cette protéine, qui n’a pas d’homologues dans d’autres espèces, est présente dans le périplasme (espace entre les deux membres interne et externe) de H. pylori. Cette protéine lie avec une forte affinité l’ADN présent dans l’environnement direct de la bactérie. Par son interaction avec une protéine du pore de la membrane interne, elle entraine ensuite cet ADN transformant dans le cytoplasme (espace limité par la membrane interne et qui contient le génome bactérien).

Son identification dans le processus de transformation naturelle de H. pylori ouvre la possibilité d’une nouvelle cible thérapeutique pour bloquer la propagation de souches les plus virulentes ou résistantes aux antibiotiques, en vue d’éradiquer l’infection mondiale liée à ce pathogène.

Ce résultat a donné lieu à un communiqué de presse.


PARTENARIATS

​Institut de biologie François Jacob (CEA/Université de Paris/Université Paris-Sud-Paris-Saclay
​Institut de biologie intégrative de la cellule (CEA/CNRS/Université Paris-Sud-Paris-Saclay)
​Indian Institute of Sciences (Bangalore)

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