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Mieux prévoir le climat : le Marion Dufresne enquête dans l’Océan Austral


​La campagne océanographique ACCLIMATE 2 conduite par le LSCE et l'Ifremer vise à mieux comprendre certaines variations climatiques « rapides », remontant à plusieurs dizaines ou centaines de milliers d'années. Pour cela, des opérations de carottages à bord du Marion Dufresne sont en cours dans les quarantièmes rugissants et cinquantièmes hurlants, au large de l'Afrique du Sud.
Publié le 19 février 2020

Les paléoclimatologues ont identifié de grandes alternances climatiques tous les cent mille ans qu'ils expliquent par les cycles astronomiques d'insolation de la Terre mais ils ont également observé des variations rapides, à l'échelle du millier d'années. Le projet international ACCLIMATE vise à comprendre ces événements singuliers et à reconstituer l'histoire de l'Océan Austral, le plus gros réservoir de CO2 de la planète mais aussi l'un des moins étudiés, en raison de son accès difficile. Il permettra d'améliorer les modèles climatiques et de mieux anticiper les réponses du climat aux émissions massives de gaz à effet de serre.

En 2016, ACCLIMATE 1 a collecté des sédiments marins sur plusieurs sites au large de l'Afrique du Sud. Ceux-ci révèlent des variations à l'échelle millénaire de la circulation océanique et du climat au cours du dernier million d'années. Ces événements sont également enregistrés dans les glaces polaires.

La campagne ACCLIMATE 2 du 9 février au 1er mars 2020 vise à comprendre le plus finement possible l'origine de ces variations « brutales ». Pour y parvenir, les scientifiques souhaitent extraire au moins huit carottes sédimentaires de 40 à 70 mètres de longueur, à des profondeurs de 1000 à 4600 mètres. Ils étudieront notamment la taille des grains transportés et déposés par les courants, la composition isotopique des éléments chimiques, les microfossiles. Autant d'indices, à différentes époques, qui indiquent la provenance des masses d'eau parcourant la zone, les vitesses des courants de fond, la stratification de l'océan, ainsi que la température des eaux de surface et de fond.


Par ailleurs, en confrontant ces enregistrements à des archives climatiques terrestres, issus de stalactites et de stalagmites, des scientifique norvégiens et britanniques reconstruiront l'évolution du climat de l'Afrique du Sud au Quaternaire (de 2,5 millions d'années à aujourd'hui) et détermineront son impact sur l'évolution humaine. 

Co-pilotée par l'Ifremer et le LSCE, la mission Acclimate 2 embarque une trentaine de scientifiques de onze pays, venant notamment de Perpignan, Bordeaux, d'Espagne, du Brésil, de Norvège et du Royaume-Uni.

La campagne peut être suivie en direct sur la page web acclimate2.cearc.fr. Un blog permet également à des écoles, collèges et lycées à terre de suivre la mission au jour le jour et d'échanger avec l'équipage scientifique et technique en mer. 


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